Standing desk, retour après 2 mois de pratique

Mi aout, j’ai décidé de me mettre au standing desk. Pourquoi ?

Alors pleins de raisons, certaines aussi sérieuses que d’autre sont triviales :

  • le 14 aout a été l’occasion d’un grand ménage, changement de position des armoires / bureaux / du canapé / du meuble à vidéo projecteur / des consoles de jeux / du frigo chez Hybird, j’ai du coup aussi eu envie de changer des choses dans mon espace de travail en lui même.
  • J’ai des cervicales en carton, j’ai l’impression (quel euphémisme) que rester assis dans des positions pas formidable n’aide pas.
  • Je n’ai pas forcément la meilleure des hygiène de vie niveau sport ou au niveau du ratio correct entre le nombre de kilo calorie mangées par jour et les activités physiques faites pour les dépenser.
  • Des copains avaient essayés, [ même si tous ont au final arrêtés pour différente raisons] et pendant le moment où ils avaient essayés, ils n’avaient pas l’air trop négatifs sur cette pratique.
  • J’avais pas mal lu que ca permettait d’être plus concentré, efficace, productif quoi.

Le week-end du 15 août, je suis donc passé par IKEA et op la table basse LACK bien connue  a fini dans mon coffre.

Je me suis astreint dés le départ à passer dans un mode totalement standing desk. D’abord parce que je bosse en bi écran et que du coup il me semblait peu plausible de me dire ‘bon allez 2h de standing desk puis 2h assis puis 2h de standing desk’… Ensuite parce que je me connais, j’aurais fait 2h de standing desk, puis 2h assis puis… je serais resté assis.

Donc, debout, dés le 18 août, et puis c’est tout.

Les premiers jours, l’impression qui me reste c’est celle d’avoir faim. Alors oui c’est un peu douloureux. Mes genoux et ma plante des pieds m’ont rappelé qu’ils existaient. Mais je pensais que ça allait être bien pire. Non, le truc dont je me souviens très précisément concernant les 3 ou 4 premiers jours ce fut vraiment que j’avais faim. Plus que normalement.

Ensuite, j’ai des genoux un peu fragiles et j’ai cru que c’est ce qui allait me faire arrêter si je devais arrêter. Mais après 3 semaines, ils ont arrêtés de craquer ou d’être trop douloureux. Pour la plante des pieds, j’ai passé quasiment tout mon temps à bosser en chaussette en me confectionnant un tapis de travail maison (une grosse couverture laine pliée plusieurs fois). [Maintenant je suis passé aux chaussures « d’hiver » et je peux rester debout sans problème dedans sans ressentir de douleur]

Parmi les mauvaises idées que j’ai eu, c’est de vouloir utiliser du plastique bulle (pour entourer les colis) pour attendrir encore mon tapis de travail personnalisé. Au bout de deux jours mes chevilles hurlaient de douleur et je suis revenu à la couverture en mode tapis.

Et j’ai donc continué à bosser debout. Il faut bien l’avouer mes genoux sont parfois un peu douloureux (j’aime bien passer en mode sur une jambe, l’autre pliée sur mon bureau pour laisser un genoux se reposer) et le soir je suis content quand à la maison, je rentre, je peux m’asseoir et laisser mes plantes des pieds respirées. Il faut bien aussi l’avouer je n’ai pas vraiment détecter d’amélioration de la productivité.

Mais alors pourquoi je continue :

  • Tout d’abord parce que j’ai l’impression de me sentir mieux. La seule fois ou j’ai eu mal aux cervicales en deux mois fut qu’en j’étais en déplacement et donc obligé de bosser assis.
  • Ensuite parce que du coup, la contrainte physique que rajoute le mode debout fait que je suis plus à l’écoute de quand j’ai besoin de faire une pause. Quand mes genoux tirent vraiment, que ma plante des pieds me donnent l’impression de marcher sur une plaque de fonte chauffée à vif, je sais que c’est le moment de faire une pause [et j’ai un fauteuil spécial pause, à coté de mon bureau, où je m’assoie pour souffler 5 minutes] Avant, en mode assis, je continuais à bosser, en perdant le fil petit à petit, avec une efficacité en chute libre. Là au moins, je m’arrête pour de vrai, je pense à autre chose 5 minutes, et je recommence, de nouveau en état de concentration, donc ma productivité ne s’est pas magiquement améliorée mais j’ai réduit les phases de musardage .
  • Je ne peux plus manger devant mon PC. Je suis obligé de manger ailleurs (j’ai mis une petite table dans le coin cuisine du bureau du coup). Et je trouve que c’est plutôt un bien (et mon clavier me remercie de ne plus se prendre des miettes)
  • J’apprécie vraiment vraiment beaucoup plus la position assise maintenant. S’assoir devient un plaisir, quelque chose que je savoure vraiment le soir quand je rentre. Je ne passe pas d’une position avachie dans mon fauteuil au bureau à une position avachie dans ma chaise à la maison. Je profite vraiment du moment de repos le soir, assis.

Et pour la suite ?

Pour l’instant je ne me vois pas autrement que debout niveau boulot. Je suis par contre sur et certain de ne jamais passer en mode debout à la maison (même si il m’arrive de bosser à la maison, mais ca restera assis). Parce que jouer debout, regarder des séries debout,  se détendre debout, ce n’est pas possible.

Première participation à un BookSprint, récit d’une nouvelle expérience.

[Note de MrJmad : Ce billet est long. Je vous préviens tout de suite. Il est long et vous n’apprendrez pas grand chose (à part qu’un booksprint c’est bien). C’est simplement en retour de ressenti, à chaud, après une expérience sympa que je viens de vivre. Ne venez pas vous plaindre à la fin si vous avez l’impression d’avoir perdu votre temps à lire ! 🙂 ]

 

Il est minuit 11 mardi, pardon mercredi 6 août. Je commence à écrire ce billet, musique dans les oreilles,  à Bruxelles, assis dans une maison que je partage avec six autres personnes, juste parce qu’il m’est, pour l’instant, encore impossible de dormir, l’esprit bien trop rempli d’excitation et de fun ressenti.

Mais commençons par le début. Que fais je à Bruxelles, un mercredi 6 aout ?

Je participe donc à un liberathon, c’est à dire à l’écriture, en équipe d’un livre qui sera publié sous licence libre. Pour le coup un bouquin sur l’utilisation du Blender Game Engine pour créer des jeux.

Comment diable ai je peux arriver dans ce projet alors que je suis un handicapé total de la création 3D (et du dessin en général ? ) Parce qu’il manquait un profil ‘niais en blender et bon en python’. Et qu’en plus je maîtrise assez bien les problématiques basiques de tout ce qui est game design.

Mais comment en vrai, je suis arrivé là ?

C’est grâce à Linux Mag et aux RMLL.

Aux RMLL parce que j’ai fait deux conférences sur les jeux vidéos libres et que en passant j’ai dit que je faisais du python quasiment tout les jours. A Linux Mag parce qu’il y a maintenant deux ans, j’ai écrit une partie du Hors Série créer des jeux en HTML 5. Et qu’Elisa, la fondatrice de FLOSS FR avait aussi participé à ce HS.

Et qu’elle était aussi assise dans la salle où j’ai fait mes confs, aux RMLL 2014. Et qu’à la fin de la conf, elle est venue me demander si je voulais participer, début août à l’écriture d’un bouquin, sur les jeux vidéos. Qu’elle cherchait justement, vu qu’elle était la facilitatrice du groupe, un profil connaissant python mais pas du tout blender.

Au début, je ne pensais pas pouvoir y participer. Mais finalement après avoir organisé les choses pour le boulot et vérifié que ma moitié acceptait l’idée que je parte une semaine complète, une absence de plus, même pas vraiment pour le boulot, finalement j’ai dit oui. Et cela même alors que tout les français logeaient dans une maison airbnb, comme une espèce de grosse collocation à 7 pendant une semaine. (cette idée me faisait suffisament peur, pour ne pas dire qu’elle me terrifiait totalement, que j’avais demandé à pouvoir dormir dans une chambre seul, ce qu’en plus j’ai pu faire, même si au final j’ai dormi dans un bureau, sur un matelas posé au sol et sans porte mais avec un rideau )

Et donc, dimanche 3 août, 13h36, j’ai pris le TGV direction Paris, puis le Thalys direction Bruxelles. 19H23, sans même une demi minute de retard, le Thalys arrivait Gare du Midi.

Et à même pas 20h, j’étais sur place découvrant une partie de l’équipe.

Equipe qui fut au complet le lendemain. 14 personnes, des français et des belges. 2 facilitateurs, Elisa (La BOSS (on me signale dans l’oreillette qu’en fait on pourrait qualifier notre semaine de BOSS : Blender Open Source Summit et que donc élisa serait la BOSS des BOSS .. 🙂 ) et Cédric. Et pour le reste douze auteurs. Illustrateurs, modeleurs, utilisateur de blender ou du blender game engine. Un core dev game engine.  Et moi. Moi qui n’est plus lancé blender depuis 2003.  Moi dans le rôle du dev python avec un regard naïf sur blender.

Et tous ensemble on avait 5 jours pour écrire un livre. Plutôt 4 jours d’ailleurs le premier jour étant quasiment totalement consacré à la définition de ce qu’on allait écrire.

Et comme écrire un livre en même pas une semaine c’était trop facile, dés le lundi soir un objectif secondaire fut ajouté. Créer un jeu, un vrai jeu, enfin tout au moins un prototype fonctionnel avec plusieurs niveaux, une histoire, tout quoi, en même temps, avant la fin du sprint.

Et on est donc mardi soir très tard, enfin tellement tard qu’il est plutôt mercredi tôt. Deux jours ont passé, un jour depuis que le projet « bis » jeu a été lancé. Ce fut deux jours longs. Deux jours avec une forte demande en productivité.

Mais ce fut deux jours comme j’aimerais en vivre 100, 1000. Une salle, quelques tables carrées  et 14 personnes arc-bouté vers le même objectif. Une exigence de performance comme je ne l’avais pas ressenti depuis très longtemps.

Un Fun sérieux, un ‘avançons ensemble’, un échange fluide entre tout les membres de l’équipe, une émulsion permanente, une telle diversité. Et un rôle totalement important et tout en finesse, presque invisible tout en étant totalement indispensable des facilitateurs. Pour faire que chacun donne le meilleur de lui même, pour que tout le monde prenne la place dans lequel il excelle, que chacun avance dans le bon sens, que les choses se passent bien, sans heurt.

Je ne sais pas de quoi demain sera fait. Je ne sais pas si on arrivera à finir le jeu en plus de finir le bouquin (pour le livre, je n’ai pas de doute sur le fait qu’on le finisse).

Ce que je sais c’est que déjà là maintenant, je suis follement heureux d’avoir dit oui. Cette expérience restera comme une étape importante, comme un souvenir que je me remémorerais avec plaisir. Comme la démonstration parfaite qu’à plusieurs, avec le bon état d’esprit, on peut faire des quasi miracles.

Je ne publierais ce post, si je le publie d’ailleurs, qu’à la fin du booksprint. Mais je continuerais à le rédiger, au cours des prochaines nuits. Pour l’instant je vous laisse, j’ai des levels à designer.

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Je continue ce billet dans le train du retour. (un TGV bondé qui passe à la fois par l’aéroport charles de gaule et eurrodisney .. je vous laisse imaginer l’ambiance.. ) J’espèrais pouvoir continuer ce post pendant le booksprint même, mais ce ne fut pas possible. Finir à 20h, aller manger, prendre un peu de temps pour boire une petite bière belge, rentrer, passer 1h ou 2 à taffer et dormir. Voila mes soirées. Pas de créneau pour écrire. Siroter une pinte en refaisant le monde ou avancer sur le boulot à faire du lendemain était somme toute plus important.

Et puis, le trajet du retour est au final un bon moment pour commencer à prendre du recul et finir d’écrire mon ressenti. Encore dans les émotions de la semaine passée, mais plus frontalement dedans.

Je me rends compte qu’avant de parler plus avant du booksprint en lui même, il me faut présenter quelques acteurs importants de cette semaine qui vient de passer.

Tout d’abord Bruxelles. Bruxelles et ses bars, partout tout le temps. Bruxelles et l’ambiance, le plaisir que j’ai à y passer du temps en m’y sentant un peu comme à la maison. Le cosmopolitisme des gens qu’on y croise, la façon d’être sans pareil des belges.. [ Je crois que si je pouvais choisir, j’aurais bien aimé être belge] Mon seul regret est au final d’ailleurs le peu de temps que j’ai pu passer à y flaner. [ et à 20h, je peux vous promettre qu’il n’y a plus une librairie ou un magasin rigolo d’ouvert ]

Ensuite la maison, louée sur airbnb, où nous vivions (enfin, plutôt où nous passions très peu d’heure par jour), nous les francophones. Une maison sur plusieurs niveaux, toute biscornue, totalement anti-fonctionnelle. Aucun verrou sur les portes intérieures (ni au WC, ni a la porte de la salle de bain, rien). Des escaliers sans rampes, des trous d’accès aux escaliers sans rampe histoire d’éviter une chute rapide d’un étage. Des interrupteurs cachés, parfois en deux parties (les lumières de la salle de bain s’allumaient avec un interrupteur à l’extérieur et leur puissance se réglaient avec des potentiomètres cachés sous le meuble des lavabos.. Sans parler de bibelos présent de partout .. de la statue grecque de plus d’un mètre de haut posé sur un meuble, du clavecin, des chaisses ultra kitch (velour rouge et bois noir) .. Bref une source continue de rire, d’étonnement et de ‘WTF mais c’est quoi cette maison ??’

Enfin le lieu du booksprint. Un immeuble de 11 étages, anciennement occupé par un hopital ; Celui-ci n’occupe plus que les 3 premiers étages, mais du coup, le proprio ne peut pas lancer de gros travaux de rénovations. Les étages au dessus sont donc loué à des collectifs d’artistes. Nous étions au 9ième étage, tout au bout du 9ième chez F/LAT. Pour se rendre dans les 3 salles où nous travaillions, il fallait  donc traverser tout l’étage, éclairés par deux projecteurs led à détecteur de mouvement. Une impression de fin du monde, de squat, de gens qui se réfugient là pour éviter de se faire croquer par des zombies. Et la vue .. une vue magnifique sur tout bruxelles. Faire une pause, aller chercher un café et me poser avec mon mug, face à une fenêtre pour juste découvrir le panorama, se vider la tête en observant la ville, en dessous  …

Le décor étant posé, reprenons le fil de l’histoire. Mercredi, jeudi et vendredi sont passés à une allure incroyable. Mix d’écriture, de boulot pour faire avancer le prototype de jeu, d’étonnement sur l’avancement des choses, de discussion avec les autres auteurs, d’échange de point de vue, d’échange sur la manière d’aborder certaine partie,  ….. Et toujours La BOSS, qui supervise, laisse le groupe en autogestion quasi complète, n’intervenant que quand il le faut, pour que toujours le wagon soit dans les rails.

Mug de café,  test avec  l’API Python du Blender Game Engine, dizaines d’onglets d’ouverts sur les chapitres de celle-ci, cours accéléré sur l’utilisation minimale de blender ( comment créer des mesh et les tripoter un minimum), Repas de midi pris sur le pouce à base de frites, de pain et de charcuterie ..

Et le stress ? Peu, très peu au final. Parce que les facilitateurs sont la pour ça. Parce que c’était La Boss qui gérait. Elle, elle a peut-être stressée à chaque minute. Mais nous, les auteurs, nous étions protégés. Nous n’avions qu’à écrire. Du mieux possible, suivant ce qui avait été définis… Personnellement, quel plaisir que de pouvoir faire ce lâcher prise, comparé à mon univers habituel où je dois justement avoir la vision globale des choses.  Ici, rien de tout ça,  pas de vision d’ensemble, pas de stress du à la planification. Savoir que quelqu’un d’autre gère ça. Que ce qui compte c’est de faire bien ce qu’on doit faire soit. Et faire confiance pour le reste.

Et au final le vendredi arrive. On est dans les rails, que ce soit bouquin ou jeu. Les choses avancent. La fatigue est là. La concentration se perd. 16H … je ressens comme une chute brutale et complète de ma concentration, de ma motivation… Se lever, aller faire la vaisselle (en fait simplement laver les mugs sales), refaire du café. Passer prêt des autres, les voir bosser, tenir, concentrer. La conscience qu’il n’est pas possible de ne pas tenir si les autres tiennent. Se rasseoir, s’y remettre.

Encore 2h .

18h.

La BOSS nous arrête. C’est l’heure de publier.

Mais les corrections ne sont pas toutes finies …

18h. On publie.
La simple satisfaction d’avoir réussit. Le bouquin est là. Publié. Prêt à lire. Il y a sûrement des retouches à faire. Mais il est en ligne. Fini.

Je vais bientôt finir ce billet, bien trop long, bien trop tourné vers cette expérience étrange que je viens de vivre, bien trop personnel pour au final mérité d’être lu. [ Mais je le publierais quand même, parce que j’ai envie, besoin, de partager cet état d’esprit qui fut le mien pendant une semaine ].

Un dernier paragraphe, un dernier avis. J’ai l’impression d’être sorti comme pas souvent je l’ai fait de ma zone de confort. Accepter une vie en collocation, participer à un projet en étant, du fait du cahier des charges, le mec qui y comprenait rien, devoir apprendre quasiment en temps réel la manière d’utiliser Blender pour pouvoir ensuite faire le code python qui permettait de faire « la même chose qu’avec la souris, mais en python » … Quel plaisir d’avoir osé. Combien je m’en serais voulu si je n’avais pas dit oui …

Au final, il y a une phrase qui résume parfaitement les booksprint.

Des contraintes naît la créativité.

Merci à chacun des participants, merci à La BOSS.

[Quand au processus d’écriture lui même, j’ai essayé d’en dire le moins possible, c’est tout à fait volontaire. Je pense qu’il est important que le plus possible d’auteurs arrivent en naif sur la manière de procéder. Important que ca soit les facilitateurs qui au premier jour, sur place, explique à leur façon comment les choses vont se passer. Je me trompe peut- être, mais c’est ainsi que je le ressens. Juste, ça marche. Pour savoir comment, il faudra que vous y participiez]

 

[ Et pour ce qui est du jeu, son développement a faite remonté un ou deux petits bugs très spécifique dans le BGE, qui font que parfois, sur certaines machines malchanceuses, il y a de petits problèmes, on va donc attendre la sortie de Blender 2.72 pour le publier ]

Les DRM et Firefox, et si on arrêtait les conneries.

Je ne suis pas un Fanboy Mozilla. J’utilise simplement Firefox et Thunderbird quasi exclusivement depuis de très très longue années [et avant j’utilisais la suite Mozilla]. Je n’ai jamais cédé aux sirènes de Chrome, même quand c’était hype (y compris dans une frange dure de la communauté libre d’ailleurs qui utilisait Chrome avec gourmandise).

J’ai souvent ralé contre sa lenteur, sa gourmandise en Ram. J’ai souvent ralé contre la politique de Mozilla, moi qui suit un grand fan de thunderbird.

Mais je sais ce que le libre leur doit. Et je ne l’oublie pas.

Et je sais aussi que pour se battre pour le libre, il faut exister. Une fois mort, on ne combat plus. A la rigueur on essaie de manger les cerveaux des gens encore en vie, mais c’est tout.

Alors quand Mozilla dit qu’ils vont implémenter des DRM HTML5, dans une sandbox, de la manière la plus propre possible pour l’utilisateur, je pince le nez.

Je pince le nez, je fais la grimace mais je comprends. Et en temps que libriste convaincu, je comprends et je me dit que c’était la seule décision possible, la seule sensée, la seule qui donne au libre une chance dans le monde des navigateurs. Je me met à la place de Mozilla, qui doit gérer la responsabilité de faire vivre le seul navigateur libre connu par le grand public, le seul navigateur qui offre une alternative libre aux gens de la vraie vie. Et je comprends leur choix paragmatique.

Alors j’entends déjà le discours des gens déconnectés de la réalité. Des gens intransigeants, qui diront que Mozilla est une vendue, que Firefox n’est plus libre, que les parts de marchés on s’en fout, que de doute façon Mozilla est à la botte de google parce que google lui donne des sous.

A tout ces gens (que je ne qualifierais pas de barbu intégriste, on me qualifie souvent de barbu intégriste, ce que je prends comme un compliment d’ailleurs, et je n’aimerais pas qu’un qualificatif que l’on me donne soit réutilisé pour qualifier des gens avec qui je n’ai rien en commun), je voudrais juste rappeler quelque points :

  • Désolé mais non l’argument du ‘les parts de marché c’est pas important’, n’est pas un argument viable. C’est simplement un argument hypocrite qui est utilisé pour pouvoir rester dans sa petite bulle et ne pas réfléchir au fait qu’il y a un monde extérieur.
  • Il y a quelques années, pour le codec H.264, Mozilla avait décidé de ne pas le supporter dans firefox. Résultat, une fuite d’utilisateur. Résultat pour le libre ? Un affaiblissement.
  • Un logiciel libre ne sert à rien si il n’est pas utilisé. Un logiciel libre non utilisé est un logiciel mort, un logiciel inutile. Une perte de temps et de ressource.
  • Le monde des navigateurs est dominé par des logiciels privateurs, par des sociétés plus que tendancieuse. Il est à mon sens du devoir de chaque libriste de comprendre la situation et de faire en sorte que le seul navigateur qui offre une bouffée d’oxygéne aux gens, une possibilité de choix, soit soutenu, mis en avant et soutenu à nouveau.
  • Si vous voulez que Mozilla arrête de dépendre de google, aidez donc mozilla à avoir de l’argent. Combien tout ceux qui hurlent à la compromission ont donné à Mozilla ? Actuellement, les dons doivent représenter, aller,  moins de 10 % de l’argent nécessaire à Mozilla pour fonctionner.  Vous voulez que Mozilla soit indépendante de google ? Donner plus. Ou ne hurler pas sur chaque tentative de diversification de business model de Mozilla.

A mon sens, chacun doit faire face à ses responsabilités. Si un jour Mozilla vient à péricliter, il faudra alors vous demandez si vos attaques aveugles, les océans de merdes que vous aurez déversé sur Mozilla, n’auront pas été petit à petit mortels.

Et lorsque Madame Michu viendra se plaindre parce que son navigateur web l’espionne, qu’il affiche de la pub sans possibilité de la désactiver, qu’il la force à aller sur certains sites internet partenaire, etc etc…. Vous pourrez lui répondre fièrement que c’est grâce à vous qu’elle est dans cette situation là, mais que c’est pour le mieux, parce que bon quand même, Firefox c’était plus vraiment un logiciel libre, à cause des DRM quoi,  et elle a qu’à utiliser Lynx si elle veut être tranquille.

Explication de billet :
Lire un océan de billets vindicatif, méchants, mesquins, parfois complètement crétins m’a tellement énervé que je ne pouvais pas ne pas essayer de poser une pierre (pas la première parce qu’il y en a eu d’autre avant) pour monter une digue anti merde.

L’aveuglement de certains, aveuglement tellement important qu’il confine à la bêtise me fait tout simplement halluciner. Les trous de mémoire aussi.

Ne pas se rappeler de tout ce que le libre doit à Mozilla. Ne pas tenter d’analyser le pourquoi de cette décision, le fait que peut-être, c’est une décision stratégique qui va dans le sens du libre sur du long terme, une décision qui privilégie la survie et le maintien d’un navigateur libre « acceptable » pour le plus grand nombre [j’entends par là, que le plus grand nombre accepte d’utiliser parce qu’il convient à ses besoins], mais ne réfléchir qu’à court terme, qu’avec sa petite lunette de ‘libriste qui sait ce qui est bien et qui se contrefiche du reste du monde’ me fait tout simplement peur.

Cela me rappelle l’époque où il fallait que je me justifie d’avoir osé participer à la création d’une entreprise qui faisait de l’argent en éditant un logiciel libre. L’époque où dire ‘les pâtes que je mange ont été payé par du logiciel libre’ était honteux.

Bien entendu mon billet ne servira à rien. A part peut être à ce que l’on me troll un peu. Mais au moins, j’aurais eu l’impression de bien faire.

DjangoIsland : Retour sur neufs mois d’orga et 5 jours de conférence

Et voilà, c’est fini. 5 jours sur une île. 5 jours de django. 5 jours de stress, de joie, de discussion, parfois même en anglais.

Mais quel bilan en tirer ? Quel regard porter maintenant sur cette quasi année où il n’y a pas eu un seul jour où je n’ai pas pensé à DjangoCon Europe ?

Pendant les confs, mathieu m’a dit ‘je t’avais prévenu’. Je lui ai répondu ‘ je savais exactement quel enfer ça allait être… et je ne me suis pas trompé, ce fut un enfer’.

Et c’est vrai. Organiser, même en ayant une équipe soudée et âpre au travail, même en s’aidant d’une société spécialisée (j’en reparlerais plus tard), une conférence de 5 jours, pour 300 personnes, en gérant en plus l’hébergement et en choisissant de la faire sur une île, c’est tout simplement un enfer.

Se dire que le budget de la conférence, c’est à peu prêt le prix de ma maison et que si quelque chose se passe mal, il va falloir payer quand même les fournisseurs, cela occasionne tout de même quelques nuits blanches. (beaucoup en fait). Se souvenir alors de la première fois où l’on a vu l’île. En juillet 2013. La claque en prenant le bateau. La claque en visitant. Et une certitude pour tous les membres de l’orga présent ce jour là. “C’était ici qu’il fallait le faire, c’était le lieu parfait. Il fallait y arriver.”.

Gérer le fait que les billets ne se vendent pas aussi vite que ce que l’on aimerait (même si au final on fini par refuser des gens parce que la salle de conf est pleine) ce n’est pas évident (et c’est un euphémisme). Se souvenir alors des DjangoCongs a Belfort, lorsqu’on avait commencé à teaser un maximum les djangonautes français en parlant d’un lieu magique, hors du commun.. Alors même que le contrat final avec Ricard n’était pas signé [il ne le fut en fait qu’en décembre]

En neuf mois, j’ai parfois eu l’impression de vieillir de 10 ans. J’ai parfois rêvé que l’on été déjà en juin, que les confs étaient passées, que je n’avais plus à supporter cette pression, ce doute de ne pas y arriver.

Et autant dire que mettre en place des conférences pour 80 personnes, comme j’en avais ‘l’habitude’ avec les DjangoCongs, cela ne prépare pas du tout à gérer 300 personnes plus le rooming [Rah le rooming… ]

Et puis les 9 mois ont fini par passé ; Je me suis retrouvé, lundi 12 mai, à 14h, sur le ferry qui m’amenait sur l’île. La nuit d’avant autant l’avouer je n’ai pas énormément dormi. Ni celle d’avant, ni celle d’avant d’avant d’ailleurs.

Et les confs ont commencé. Et j’ai vu les sourires, les regards, les photos, les tweets. Les gens qui découvraient l’île. Le rêve des Embiez qui se réalisait petit à petit. Mais les couchés de soleil sur une île ont beau être les plus beau que l’on puisse voir, pour une conférence technique, le décor, cela ne suffit pas.

Et là niveau conférence, il faut bien le dire, on avait fait de bon choix. Il y a eu du niveau. Vraiment beaucoup de niveau. D’excellentes présentations faites par des orateur.trice.s très à l’aise devant 300 personnes.

Sans compter que l’unité de lieu (qui avais déjà été expérimenté lors des DjangoCong Montpellier) a vraiment été une très bonne chose. Être toujours tous au même endroit, manger ensemble, petit déjeuner ensemble, passer les fins de soirées ensemble, il n’y a rien de mieux pour apporter un énorme plus à une conférence. Poser, entre la poire et le dessert, une question à un orateur qui mange à la même table que vous, cela n’a pas de prix. Refaire le monde entre conférencier, alors que la nuit n’est déjà plus très jeune, non plus.

Alors, maintenant la question. Est ce que je regrette ? Si j’avais une doloréane, est ce que j’essaierais de changer les choses ? Est ce que je me débrouillerais pour dire non ?

A cette question, ma réponse est simple. Non.

DjangoIsland valait bien chaque minute de mes nuits blanches, chaque coup de chaud (ou de froid) de mes crises d’angoisses. Chaque week-end que j’ai passé à bosser dessus a trouvé sa justification dans la réussite de DjangoIsland.

Alors oui, si c’était à refaire, ce 16 mai 2013, au alentour de 19h à Avignon, quand Laurent m’a appelé pour savoir si je me sentais pour un EuroDjango, je répondrais encore ‘oui’. Et j’ajouterais à nouveau ‘mais il faut qu’on se trouve une bonne équipe d’orga, on peut pas le faire seuls’.

Et une bonne équipe d’orga, on l’a trouvé. Ce fut un plaisir d’aller au feu avec vous. Merci.

Je vais conclure ce billet bien trop mielleux par un dernier remerciement. On n’y serait pas arrivé sans Mary-Anne et Nicolas de I2M. Ils nous ont non seulement aidé mais ont compris tout de suite l’ambiance qu’on voulait créer et ont fait en sorte pour qu’elle soit bien là. Merci à vous deux donc !

Allez, je vais m’arrêter là, fini les atermoiements. J’espère que si vous étiez avec nous sur DjangoIsland, vous regrettez aussi peu d’avoir acheté votre billet que ce que je regrette d’avoir participé à son organisation.

Et à l’année prochaine à Cardiff !! [J’ai un an pour améliorer mon accent anglais …. ]

Bilan 2013

Comme l’année dernière et comme j’ai décidé de le faire chaque année depuis fin 2012 pour éviter la sensation de ne rien avoir fait de sa vie, voici mon bilan 2013.

Prise de parole.

Cette année a été une année bien remplie concernant les prises de paroles. Si je ne compte pas les conférences purement boulot, j’ai au final 14 fois pris la parole. Plus d’une fois par mois. Je pense que je ne ferrais pas autant en 2014. Et c’est tant mieux parce que ça fatigue l’air de rien. Bon après j’ai triché, j’ai fait plusieurs fois les mêmes.

Dans le détail :

  • Ma conférence sur le burnout, je l’ai faite à Pytong, aux RMLL, au Plug et à PyconFR en keynotes (merci encore les orga de m’avoir proposé de la refaire, sur un format un peu plus long que la version ‘originelle’, ce fut un grand moment de plaisir pour moi).
  • 2 conférences sur les jeux vidéos aux RMLL. Je tenais vraiment à ne pas rater cette possibilité de parler des jeux vidéos libre aux RMLL. Du coup, deux conférences, une courte pour pointer (gentiment) les défauts des jeux libres et une pour vulgaliser les notions de game design.
  • Un petit LT sur comment organiser une DjangoCong, que j’ai fait aux Congs de Belfort, forcément.
  • Une présentation Django pas du tout trollesque faites à /dev/var 1. (un très bon event, et je dis pas ça parce que c’est un copain qui organise).
  • Un LT ‘Comment organiser une conférence, petit LT dont vous êtes le héros’ pour /dev/var 2. J’ai fait les slides le soir d’avant et j’ai modifié les ¾ de mon discours à 10 minutes de le faire, sans pouvoir modifier les slides. Un grand moment d’amusement là aussi.
  • Une conf courte (et vraiment très courte au final) à PyconFr sur comment s’étaient passés les DjangoCong Belfort (honnetement j’ai pas été top)
  • Pytong encore, un LT pour présenter Brython, l’implémentation de python dans le navigateur qui va tuer le JS ! Si Si !!

Et sur des sujets un peu plus business :

  • Une conférence à la JIL de toulon pour expliquer comment on pouvait être à la fois une entreprise et un éditeur de logiciel libre
  • Une intervention en table ronde sur la contractualisation agile
  • Une prise de parole active dans une table ronde sur la protection intellectuelle et les brevets (dont logiciel). J’ai même réussi à ne pas troller, faut dire que le sujet est trop grave pour se rendre inaudible en trollant. Du coup, je crois que j’ai bien dit clairement que les brevets logiciels c’était du caca:).

A part cela, je suis très fier d’avoir enfin  (oui enfin) fini mon premier polar geek. Et même mieux, j’en ai écris un autre pour Noël. Bon ok, il est court. Mais je l’ai commencé et fini dans la même semaine !! ( dans la même tranche de 24h même).

Je suis aussi super heureux d’avoir commencé et terminé une création de jeu de plateau pendant le nagademon (pour ceux qui ne savent pas, c’est un ‘concours’ qui a pour principe de faire créer un jeu complet aux participants. Le concours dure un mois du premier au dernier jour de novembre).

J’ai aussi réussi à suivre complètement un cours (sur la gamification des logiciels) sur Coursera. J’ai même eu mon ‘diplôme coursera’:)

Au cours de l’année j’ai aussi eu le plaisir de :

  • Écrire 10 chroniques jeux de rôles pour Plato
  • Écrire 3 tests de jeu de plateau pour Plato toujours
  • Participer au plan B HS 1 spécial Jdr
  • Participer à l’organisation des DjangoCong Belfort
  • Très très modestement aider à l’orga pour SudWeb (en fait je n’ai fait qu’être présent les deux jours J pour aider à faire que les choses se passent bien)
  • Participer au début de l’organisation des DjangoCon Europe 2014 ( et ça, ça va me prendre beaucoup de temps en 2014).
  • Écrire deux articles pour le HS Python des éditions Diamond
  • Écrire deux articles dans le HS Base de données des éditions Diamond

Et point super important, j’ai pris plus de 15 jours de vacances d’affilé …  Alors que ça faisait des années que j’arrivais même pas à prendre 15 jours. Et mieux encore, j’ai quasiment pas bossé pendant.

Alors effectivement il y a plein des trucs que j’aurais aimé faire et que je n’ai pas pu faire. Par exemple :

  • Suivre d’autre cours Coursera
  • Bosser sur le Simon Système
  • Bosser sur Histoires de rôlistes
  • Avancer mes projets de jeux de cartes
  • Coder mes idées d’appli qui sont pas commencées, en cours, quasiment finies.

Mais quand je parcoure les lignes du dessus, je me dis qu’au final, on ne peut pas tout faire … Il faut bien dormir un peu …

Les liens du vendredi, 3 semaines d’un coup

Mon emploi du temps a été un peu compliqué, avec les Djangocong et les salons pro qui arrivent, le mois d’octobre ne va pas être mieux.. Comme je me refuse à arrêter mes liens du vendredi alors que je viens à peine de les reprendre, je vais faire des packs de semaine. Aujourd’hui le pack les 3 dernières semaines ( et si vous voulez les avoir en temps réel  c’est ici : http://j-mad.com/shaarli/

Les liens :

Les liens de la semaine 35

Bon allez op, je fais une pause Walking Dead le jeu pour poster les liens du vendredi de la semaine 35 (Oui je sais, on n’est pas vendredi mais ma semaine a été un peu mouvementé ! ) :

Les liens de la semaine 34 !

Après une semaine de vacances, dur de reprendre le rythme des liens du vendredi, donc voici ceux de la semaine 34, avec un peu de retard :

Les liens de la semaine 32

Hello Hello, avant mon départ en vacance (donc peut être qui sait, si je ne suis pas connecté souvent, il n’y aura pas de liens de la semaine la semaine prochaine), voici les liens de la semaine :

Les liens du vendredi, semaine 30

Et op, voila les liens du vendredi, petite semaine vu que j’ai passé pas mal de temps dans le TGV (et qu’on capte pas vraiment bien dans le TGV… ) :

Pérégrinations d’un MrJmad en banlieue parisienne

Je préviens tout de suite, j’écris ce billet presque uniquement parce que je suis attablé à un bar, en avance pour aller manger avec une belle brochette de djangonautes et que c’est une bonne manière de passer le temps en buvant ma Guiness (et qu’en plus, je n’ai pas de papier à lettre donc …. je ne vois vraiment pas ce que je pourrais faire d’autre (bon par contre comme le wifi et la 3G n’ont pas l’air de passer , je le publierais plus tard )

Donc, le décor posé, commençons.

Je devais aller, pour la deux ou troisième fois de ma vie en « Banlieue » ( à lire avec l’accent de Galabru dans les Ch’ti quand il dit ‘le norddd’ oui, je sais, on a les références que l’on a … ). Autant dire que je n’étais pas rassuré !

Et pas la petite banlieue. A presque une heure de transilien de Paris. Et j’allais passer pas trop loin de trappes (une ou deux dizaines de kilométres!!). Vu ce que me racontait BFMTV à propos de ce repère de brigands, je me demandais si je n’allais pas devoir investir dans un portefeuille tour de coup pour pouvoir cacher mes biens les plus précieux sous ma chemise… (Enfin allez cacher un lenovo 14 pouces sous votre chemise… pas évident) . En plus,  comme si ce n’était pas suffisant, mon lieu de rendez-vous se trouvait à 4km de la gare. 4 KM !! Et vous vous doutez bien qu’en Banlieue….les choses comme des taxis n’existent pas (et que donc je me suis frappé les 4km à pieds).

Du coup, pour être sur d’être à l’heure, j’ai du me lever aux aurores. C’est tout simple, si il y avait encore des coqs à Paris, je pense que je les aurais réveillés.

Direction ensuite la gare et go dans un transilien. Transilien qui avant de démarrer éteint toutes ses lumières pendant quelques minutes. Je n’étais pas vraiment rassuré par l’ambiance, me demandant qui pouvait bien être un zombi camouflé ou pire un dangereux déviant qui allait en banlieue de son plein gré (Imaginez donc qu’il me kidnappe ? Et m’enferme dans sa cave ? Pour que je lui écrive un roman ?? )

Enfin, on finit par partir. Histoire d’être sur de voir de loin, au cas où l’on se ferrait attaquer par des bikers, je m’étais bien entendu installer à l’étage. Ma première surprise fut de constater que la banlieue ne ressemblait pas à un mix entre Blade Runner et Mad Max. C’était même le contraire. Je me crus par moment dans le seigneur des anneaux tellement il y avait de forêt. Bon du coup, je guettais entre les arbres, pour vérifier qu’aucune horde d’orc n’allait tendre une embuscade à notre train. Heureusement rien, même pas un petit chien de l’enfer ! Et heureusement, aucun sanglier anthropophage !!

Bon par contre à part de la forêt, des champs, des arbres, des petites villes toutes tristounettes, il n’y avait du coup pas grand chose à voir … En fait je finissais même par penser que j’avais bien fait de ne pas acheter de tazer ou de ne pas tenter d’emprunter une AK47 à quelqu’un à Marseille (Ben quoi, vous regarder pas M6 ? Tout le monde sait que chez nous, à Marseille, on trouve des AK47 un peu partout… Suffit de soulever un caillou et op, un AK47 ! )

Je finis donc par arriver à destination. Enfin pour ce qui était de la gare. Parce que comme prévu, aucun taxi. Et op, vive les 4 km à pieds !! Mais là, mon expérience de baroudeur de l’extrême en suisse et belgique m’avait donné de l’expérience. Et dans un grand mouvement digne de Mel Gibson dégainant un canon scié, je dégainais les plan google maps que je m’étais imprimé ! Ben quoi ??? On est jamais trop prudent ! Je n’étais pas sur qu’il y est de la 3G en Banlieue moi ! Donc du coup, au cas où, je m’étais imprimé mon petit plan.
Bon ok, il y avait de la 3G… Mais j’en aurais pas mis ma main à couper ! Donc je commençais à marcher. Première découverte, en banlieue, les magasins font les mêmes horaires qu’à Paris, même si on est plus à paris. 9H40 du matin et tout était fermé. Avec des petits panneaux partout ‘Heure d’ouverture 10h’. Bon ok … Façon moi, je venais pas pour faire mon shopping , mais bon quand même. Deuxième découverte … Il n’y avait personne. Mais vraiment personne. J’ai fait quasiment 1km sans croiser de gens. J’ai même failli croire qu’il y avait eu genre je sais pas, une attaque ET et que les vilains petits hommes verts avaient kidnappé tout les gens de banlieue pour faire des expériences … Je croisais tellement personne que chaque seconde ma théorie devenait plus crédible. Et puis non, je croisais finalement la route d’une petite mamie qui promenait un gros chien. Et là, troisième découverte, le marseillais, même sans accent, fait peur aux gens de la banlieue. Et pourtant, je n’avais même pas de tee shirt geek ! Non une chemise bien propre sur elle, très en mode commercial du dimanche quoi . Mais non, rien n’y fit, mon bonjour amical et gentil la fit se cacher derrière son chien. Elle en eu tellement peur que même pas elle me répondit et préféra continuer sa route en faisant comme si j’étais une hallucination (Où alors peut-être qu’elle a vraiment pensé que j’étais une hallucination du à ses médicaments du matin …. j’aurais du lui demander tiens … )

Je continuais à marcher et là, quatrième découverte, les gens en banlieue, ils sont vieux. Sur les 12 ou 13 personnes que j’ai du croiser en faisant 4 kilomètres, j’ai du croiser 3 enfants que j’ai vu de loin dans la cour de leur école (ça devait être genre un centre aéré), un mec d’une vingtaine d’année qui marchait, peut-être aussi perdu que moi, un quadra attablé à un comptoir de bar ( à 10h quoi!!) et sinon, que des gens ayant largement dépassés l’âge de la retraite … Bon là, comme j’ai rapidement croisé des gens jeunes, l’hypothèse de l’attaque extra-terrestre utilisant un rayon vieillissant pour pouvoir nous envahir plus facilement est très rapidement tombé à l’eau.

Mais sinon,  à part ça, la Banlieue c’est jolie. Je me serais presque cru en vacances dans un petit village du centre du massif central (Ouais allez, marrez vous, quand on est gamin, on choisit pas où on va en vacances, on suit ses parents (enfin pas littéralement, je ne courrais quand même pas derrière leur bagnole hein) ). Des petites maisons en pierres toutes vieilles, des petits jardins tout bien entretenus, des petites résidences de 3 ou 4 étages max, rien d’autre à faire à part visiter le château monument historique (non je n’étais pas à Versailles), allez tester les deux salons de coiffure alternativement, ou s’avachir sur le comptoir de  l’unique bar ou comble de l’excitation, faire du lèche vitrine dans l’énorme rayon de la presse / librairie / tabac et lire les couvertures des magazines ! Ce qui m’a fait rire, c’est qu’à part le château, la plus jolie maison que j’ai croisé, c’était celle de l’office notarial .. .. quand je vous disais petit village du massif central ..

Et puis me retrouver tout d’un coup, dans les champs, n’a pas aidé à me faire sentir à un peu moins d’une heure de paris. Pour le coup, j’ai presque eu peur que la bête du Gevaudan soit venu  en vacances dans le coin ou j’étais … J’aurais pas eu l’air con à me faire boulotter par la bête du Gevaudan, en région parisienne….

Mais finalement, finalement, je finis par arriver à destination. Comble de chance, j’ai même réussi à rentrer dans Paris, sans encombre. (Ça c’est sûrement grâce au cierge que j’ai allumé hier).

Et j’ai finis par comprendre. En fait la Banlieue c’est un mix entre la côte d’azur (pour l’âge des gens qui y habitent) et un petit village du fin fond du massif central, et tout ça à même pas une heure de Paris !