Nov 212010
 

J’ai découvert l’existence de Plaguers en lisant la madinterview d’Eva. (Encore une preuve que les MadInterviews, c’est cool). Rien que de voir la couverture, j’ai su que je voulais le lire, ce bouquin.

Parce que oui, si il y a des livres dont les couvertures repoussent le lecteur (comme la première édition du dernier vœu, chez Bragelonne qui a été la raison qui a fait que je ne l’ai pas acheté (mais je l’ai acheté en poche ….:) ) ) il y en a qui l’appellent. Qui l’ensorcellent et qui lui donnent d’acheter le bouquin. Ce fut le cas pour Plaguers. (Cela ne veut pas forcément dire que le bouquin sera bon, La jeune détective et autres histoires étranges en est l’exemple parfait. Un titre et une couverture qui m’ont fait craqué et un recueil de nouvelles … que j’ai presque failli ne pas finir tellement je l’ai trouvé mauvais)

Du coup, quand au détour d’une boutade twitter, j’ai proposé de lire des bouquins l’Atalante et d’ensuite donner mon avis et que l’on m’a répondu oui.. j’ai tout de suite demandé Plaguers. (d’ailleurs si d’autres maisons d’éditions veulent m’envoyer des bouquins… surtout, ne vous gênez pas hein, ma boite aux lettres est grande, pas de soucis à ce niveau).

Et autant briser le suspense et spolier la conclusion de mon billet, j’ai bien fait. Parce que Plaguers est un bon bouquin, pour ne pas dire un très très bon bouquin. Suffisamment bon pour que je passe une bonne partie de la nuit suivant sa réception à le lire. Et que je lise en moins de 24h.

L’objet

J’aime bien les bouquins L’Atalante. J’aime bien leur dimension un peu étrange (plus grand que du poche, moins grand qu’un ‘vrai’ grand format), mais tellement plus facile à ranger dans une bibliothèque. Bon je dois avouer que je préférais leur ancienne méthode d’impression de couverture,  qui rendaient celle-ci légèrement rugueuse au toucher… Mais bon, ça doit être parce que je suis un vieux râleur.

La couverture, j’en ai déjà parlé. Elle est juste belle. Un grand symbole (ressemblant à un Pi) Orange qui barre le reste du visuel. Des tons gris et orange. La défense en arrière plan, plongé dans une atmosphère d’apocalypse et de fin du monde …

L’histoire

La folie et la cupidité des hommes ont plongé la Terre dans une catastrophe écologique complète. Il n’y a plus d’animaux sauvages, plus de flore, plus d’air respirable, plus rien à part des pluies acides, un air pollué et une humanité qui ne sait plus ce que veut dire la sentir l’odeur d’une brise d’été.

Pour le reste rien, malheureusement, n’a changé. Des politiques cupides, des hordes de pauvres qui manquent de tout tandis que les dernières ressources sont monopolisés pour le bien être des ‘gens importants’. Même la dernière source d’énergie,  les réacteurs Alyscamps sont rationnés et bien plus utilisés pour le confort des nantis que pour le bien-être de tous.

Et c’est dans ce contexte, ce futur morose et gris que sont apparus les Plaguers. Les plaguers sont ce que l’on pourrait appeler des mutants, des enfants ou des ados avec un pouvoir de création, pouvoir vu comme une malédiction et appelé la Plaie. Certains font apparaître des loups, d’autres des fleurs, des levures, de la lave ou des arbres. Mais tous, tous, font peur aux autres, aux normaux. Des réserves sont donc créer pour eux, de vraies prisons où ils sont parqués et d’où ils ne peuvent sortir que lorsque, ironique schizophrénie du monde,  les normaux ont besoin d’eux …

Les réserves, c’est à travers les yeux des deux principaux personnages du bouquin, Quentin et Illya, lui sympathique ado qui fait naitre des sources sous chacun de ses pas, elle véritable teigne qui fait pousser des fleurs et qui a tenté un changement de sexe pour résorber ses dons de plagueurs.

C’est à travers leur exploration de la réserve et de son mode de fonctionnement, leur relation avec les autres plagueurs et leur émoi d’adolescents que nous lecteur accroché à son bouquin, on découvrira le monde dans lequel ils vivent, ce qui arrivent aux ‘méchants’ plagueurs et quels dangers guettent l’humanité pour ne pas dire l’univers tout entier….

Mon avis

Plaguers est un bouquin d’anticipation (ou de SF). Mais c’est pour moi, avant tout un roman d’apprentissage, initiatique. On y retrouve même les trois phases qui découpent un tel roman à savoir :

  • jeunesse
  • apprentissage
  • maitrise

Et c’est au final cela qui le rend si attachant, si prenant. Bien plus que la déclinaison du thème de ‘ l’apocalypse qui menace notre planète et qui sera évité que grâce à l’action de quelques héros.’ Après tout, de tel bouquins, il suffit de soulever une caisse de bouquins pour en trouver une tripotée.   Et même si, je n’ai rien à dire, le thème en question est très bien traité, lui ajouter ce cheminement des héros, de l’enfance à l’age adulte, rend le bouquin vraiment plus accrocheur.

Il ne faudrait toutefois pas penser, parce que je dis cela, que ce n’est qu’un bouquin pour ado, qui pourront s’identifier facilement aux personnages. C’est vrai que ça sera surement le cas. Mais pas seulement. Ou alors David Copperfield, l’alchimiste et En terre étrangère (de Robert Heinlein) sont des bouquins pour ado …

Si je cite En terre étrangère, ce n’est d’ailleurs pas pour rien. Parce qu’en lisant Plaguers, je n’ai pu m’empêcher de penser à deux autres livres. Le premier de ces deux livres étant donc, En terre étrangère (qu’il faut absolument que vous lisiez si ce n’est pas déjà fait, c’est vraiment un des chefs-d’œuvre de Heinlein). Il me semble d’ailleurs que l’auteur de plaguers, y fait référence, lorsqu’un des personnages dit en parlant d’Illya que c’est une étrangère en terre étrangère. (le titre anglais d’en terre étrangère étant, étranger en terre étrangère).
Le deuxième c’est La Plaie, de Nathalie C. Henneberg, un bouquin dont j’ai l’une des rééditions, publiée, tiens coïncidence rigolote, par l’Atalante. La plaie du bouquin de Henneberg est, il est vrai, très différente de celle de plaguers. C’est une force d’origine inconnue qui rend les gens fous, les transformant en nocturne qui ne vivent que pour détruire et faire souffrir. Une équipe de mutant, voyant, télépathe, sensitif, va alors tenter de sauver la galaxie du mal. Peut de similitude avec plaguers me direz vous.. à part le mot Plaie. C’est vrai. Mais dans les deux bouquins, il y a la même sorte de poésie prenante. De poésie silencieuse, cachée, sans vers ni rime mais qui pourtant est là, bien présente, dans chaque situation, dans chaque description, dans le choix des mots, dans les souvenirs et les ressentis qu’ils font naitre …

Je crois que je pourrais continuer à écrire longtemps sur plaguers.
Parler des sujets de réflexions aborder à travers le ‘truc’ des discussions entre personnages, comme le problème de l’écologie ‘de riche’ qui en transformant des terres utilisées pour nourrir les populations locales en champ à biocarburant, génère famine et malheurs aux seins même des populations qui cultivent les dit champ.
Parler plus encore de l’histoire, de comment tout au long du bouquins, de petit indices sont déposés, pour préparer à la fin du bouquin, comment le style d’écriture est plaisant, fluide et agréable à lire.

Mais bon, j’ai assez écrit, assez parlé. Alors je ne dirais plus qu’une chose : Je vous conseille sincèrement de lire ce bouquin.

  3 Responses to “Review de Plaguers, aux éditions l’atalante”

  1. […] automne, voilà que Jeanne-A revient avec… Plaguers, mais oui, qui a enfin trouvé son éditeur chez […]

  2. bravo, pour les deux références 20/20 🙂

    la plaie et en terre étrangère sont en effet, deux des sources fondamentales de Plaguers 🙂
    merci
    Jeanne

    • Ca me fait plaisir de pas avoir été dans le vent dans les deux références que j’avais sentis 🙂

      J’y pense, je vais envoyer un mail pour proposer une madinterview tiens…

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