May 302021
 

Grace aux personnes de goûts (merci Meor) que je suis sur twitter, j’avais déjà noté dans mes petites listes de livres à lire les oiseaux du temps. Et puis j’ai vu passer un tweet de la maison d’édition (Mu, un label des éditions Mnemos ) qui en parlait. J’ai donc pris mon courage et mes DM à deux mains pour demander si je pouvais en recevoir un exemplaire pour le lire et en écrire un billet. Exemplaire que j’ai donc reçu quelques jours plus tard.

Les oiseaux du temps, c’est un roman court. Écrit à quatre mains par Amal El-Mohtar (critique littéraire, autrice et éditrice) et Max Gladstone (auteur). Il arrive en France après avoir remporté un certain nombre de prix (Locus, Nebula, Hugo). Réussir le doublé Nébula / Hugo n’est déjà pas évident du tout, alors le triplé .. Ma curiosité était donc aiguisée. Elle l’était encore plus du fait que, je dois bien l’avouer, je ne connaissais pas du tout Amal El-Mohtar et Max Gladstone (en vérifiant, j’ai vu qu’il avait écrit certaines nouvelles de Wild Cards, je l’avais peut-être déjà croisé lors de mes lectures).

C’est donc avec fébrilité que j’ai reçu mon exemplaire. Et … je n’ai pas osé l’ouvrir tout de suite. Je l’ai laissé là, sur mon bureau pendant une ou deux semaines. Ne trouvant pas le bon moment, redoutant d’être déçu, hésitant à sauter le pas.

Je l’ai finalement démarré un soir, tranquillement installé dans mon canapé. Et je l’ai lu d’une traite, incapable de m’arrêter pour aller dormir. (heureusement il ne fait que 188 pages sinon cela aurait pu se terminer par une nuit blanche et à mon âge, ce n’est plus vraiment sérieux).

Depuis, je l’ai relu une deuxième fois, en prenant mon temps, pour savourer l’histoire, les mots, les traits d’humour. Et il est très fortement probable, voir quasi certain, qu’il entre dans les quelques livres que je relis de manière régulière tout les 3 ou 4 ans.

Mais stoppons ici le récit de ma vie et parlons des oiseaux du Temps.

On y suit Bleu et Rouge deux soldates temporelles. Elles parcourent la « tresse » du temps et interviennent pour modifier le cours de celui-ci, l’amener petit à petit vers un futur qui verra triompher l’un des deux camps.

Et après une éternité de combat solitaire, de triples machinations temporelles, d’escarmouches asynchrones et en trois bandes et deux rebonds, Bleu va laisser une lettre à Rouge. Lettre que Rouge lira. Commencera alors une correspondance interdite entre les deux soldates. Correspondance dont chaque lettre ne pourra se lire qu’une fois, aussi vitale qu’évanescente. Un moyen de partager, de ne plus être seules, de se raconter, d’écouter l’autre, d’échanger et au final d’aimer.

Le roman découpe en paire de chapitre, d’abord la découverte de la lettre, la description, de plus en plus rocambolesque de la manière dont l’une l’a écrit et la réaction de l’autre. Et ensuite le deuxième chapitre qui est la lettre en elle-même. Cette manière écrire génère une succession de petit suspense. Que contient donc la lettre cette fois ? Qu’est ce qui a pu être écrit qui fait qu’elle réagit comme cela ?

L’univers quant à lui se découvre petit à petit, le nom des factions d’abord, puis certaines de leurs caractéristiques, des moments du passé de nos deux protagonistes. A la fin du roman, il restera plus de questions que ce que vous aurez eu de réponses le concernant. Mais est ce vraiment important ? Ce qui compte après tout ici c’est de suivre le récit de l’histoire d’amour entre Rouge et Bleu, tout le reste … ce n’est que décor.

L’histoire d’amour. Pas de demoiselle en détresse, pas d’apprentie qui tombe amoureuse de son Pygmalion. Deux combattantes, deux égales qui petit à petit se rapprochent et tombent amoureuses l’une de l’autre. Le trait n’est pas forcé, les mots coulent les un après les autres, les sentiments se construisent au fils des lettres.

Que dire de plus, si vous êtes encore en train de lire mes lignes, vous vous êtes sûrement rendu compte que j’adore ce livre. Et c’est peu de le dire. Les oiseaux du temps est beau, brillant, précis. Sa lecture fut pour moi l’occasion de lire plus belles déclarations d’amour de mon histoire de lecteur. Il ne raconte qu’une chose, ne se focalise que sur deux uniques personnages, mais il le fait parfaitement. Il n’y a pas un mot de trop, pas une phrase qui soit là pour une raison. Chaque page est remplie de poésie, d’humour et je suis persuadé que mes prochaines lectures me feront découvrir des choses que les deux premières ne m’avaient pas dévoilée.

En parlant de l’humour, je voulais terminer en louant le travail de la traduction. J’ai su en lisant le jeu de mot de l’avant-dernière ligne de la page 8 que j’allais adorer le livre. Et puis je me suis dit qu’en anglais, ce jeu de mot devait être totalement différent et que la traduction avait dû nécessiter vraiment vraiment beaucoup de travail.

Et c’est tout bête comme idée, mais il y a une page référence qui liste la totalité des romans, poèmes, pièces de théâtre et morceaux qui sont cités dans l’histoire. De quoi être sur de ne pas rater des références et cela permet d’aller sur youtube pour se plonger dans la bande son !!

Je vais m’arrêter là, parce que je doute pouvoir continuer à parler du livre sans spoiler et que je m’en voudrais de gâcher vos lectures.

En tout cas, lisez le ! 🙂

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