Spin

Spin, de Robert Charles Wilson, est le bouquin que j’avais décidé de lire suite à la MadInterview de Karo. (En effet les bouquins j’avais déjà lu les bouquins qu’elle me conseillait, du coup, j’ai décidé de lire le bouquin qu’elle était en train de lire).

Spin est un bouquin d’anticipation / SF. Le décor du bouquin se résume en quelques ligne. Un jour, une gigantesque barrière entoure la Terre et la sépare du reste de l’univers. Qui l’a construite ? , Pourquoi nous avoir ainsi enfermés ou protégés ?, personne ne le sait .. Pire, l’humanité se rend assez vite compte que le temps à l’extérieur s’écoule des millions de fois plus vite à l’extérieur qu’à l’intérieur. Il ne reste donc à l’humanité que quelques dizaines d’années avant d’être détruite par le soleil, devenu une vieille étoile impropre à la vie.

Comment réagira l’humanité ?, que ferra-t-elle pour essayer de comprendre ? De s’évader ?  C’est ce que nous raconte Spin, page à page en suivant les destins de trois personnages, trois personnes clés, les jumeaux Lawton, Diane et Jason et leur ami d’enfance, Tyler Dupree. A travers leurs vies, à travers leurs yeux, on suivra les tentatives scientifiques pour traverser la barrière, pour conquérir Mars .. On plongera aussi dans les errements des différentes sectes qui naitront de l’apparition de la barrière.

Spin est définitivement un bon bouquin. En le commençant, j’avais un peu peur de devoir me farcir un bouquin de hard science, sec et ardu, qui me demanderait des efforts, à chaque fois que je tournerais une page. Et autant dire que vu l’épaisseur du bouquin, j’en aurais chié…

Mais en fait non.

Déjà parce que Spin n’est pas du tout hard science. C’est scientifiquement solide, étayé, mais ce n’est pas de la hard science.

Ensuite parce que passer par les yeux des trois personnages, utiliser leur vies, leur problèmes médicaux, leur déboires amoureux, permet de ne pas se retrouver dans un roman soit froid soit juste héroïque. Et l’utilisation de la première personne, accentue encore cet effet de rapprochement du lecteur, d’immersion dans la vie des héros. (oui je suis fan de l’écriture à la première personne, quand elle est bien faite).

Bon alors, on pourra me dire que l’idée de la barrière qui entoure la Terre est pas forcément nouvelle, et il est vrai que l’on pourrait citer Greg Egan et son Isolation
(j’ai toujours un soucis avec Egan, j’adore ses bouquins, mais qu’est ce qu’ils sont dur à lire, parfois tellement que l’on se demande si c’est bien nécessaire ou si il le fait exprès …) Et c’est vrai. Mais bon, s’il ne fallait lire que les bouquins dont l’idée est 100% originale …

On pourra aussi me dire que bien que l’explication du pourquoi de la barrière soit plutôt bien trouvée, la fin du bouquin en elle-même est un petit peu bâclée. Elle sent le tome 2 à plein nez cette fin, ou le dépassement de délai de livraison de manuscrit.

Au final, si je devais répondre par oui ou par non à ‘est ce que je dois lire Spin’, je répondrais Oui, surtout depuis qu’il est sorti en poche:).

L’homme aux cercles bleus

L’homme aux cercles bleus, c’est le livre que m’a conseillé KrazyKitty dans sa MadInterview. Comme prévu donc, je l’ai donc commandé chez les gentils lutins de chez Amazon. Au final, je dois bien dire que je suis plutôt content d’avoir suivi les conseils de la miss.

L’homme aux cercles bleus est un polar. Mais un polar du même style que les Taylor, c’est à dire que c’est avant tout une photo de la société, une galerie de portrait, qu’une enquête policière.

Au départ, en commençant à lire, en découvrant le héros, le commissaire Adamsberg, ce commissaire qui oublie tout, ne sait pas réfléchir mais résout les affaire presque par hasard, en suivant les pensées éparses qui lui traverse la caboche, se laissant guider par ses intuitions, certain de finir par avoir raison.

C’est d’ailleurs par une intuition que tout commence. Lorsqu’Adamsberg apprend qu’un inconnu entoure de cercles bleus, la nuit, des objets perdus sur les trottoirs, il est sur que ça va mal finir. Il enverra donc son adjoint Danglard, vrai flic, vrai gentil et vrai alcoolo enquêter sur les pattes de pigeon et les pots de yaourt entourés de bleus. Jusqu’à… Jusqu’à ce que l’on finisse par retrouver une femme, égorgée, dans l’un de ces maudits cercles.

Au départ, je dois avouer avoir eu un peu de mal à entrer dans le bouquin. Les différents protagonistes étaient trop ‘haut en couleur’, trop fantasques, trop trop quoi. L’aveugle qui hait tout le monde, la spécialiste de la biologie marine qui entre deux expéditions de plongée suit les gens qu’elle croise dans paris, le flic alcoolique qui carbure au vingt blanc et qui élève seul ses cinqs enfants.

J’avais presque l’impression d’être tombé dans un Boris Vian, du genre de ‘Et on tuera tout les affreux‘, mais avec moins de talent que Vian et tout de même plus de vraisemblance, c’est vrai.

Mais au final, au gré des pages, on finit par s’y faire, par comprendre chacun des personnages, par réaliser qu’au final, leurs fantasqueries (oui j’invente des mots si je veux), leurs obsessions, leurs comportements, tout cela n’était qu’une façon de se protéger du monde extérieur, leur manière de se construire une forteresse où ils pourraient être en sécurité, protégés du monde et parfois d’eux même. Leur joie de vivre n’est au final là plupart du temps qu’une fausse joie, aigre et triste, ultime tentative pour ne pas pleurer et pour se forcer à rire, même si rien n’en donne envie.

Alors, effectivement, j’ai moins aimé qu’un Taylor, j’ai moins été pris aux tripes, happé par les mots que je lisais. Mais ce fut quand même un bon moment de lecture, et peut-être même que je me procurerais le tome 2 des aventures du commissaire, pour voir quels nouveaux personnages faussement joyeux peupleront ses enquêtes.

Les enquêtes de Jack Taylor, les trois premières.

J’ai découvert Ken Bruen et son cycle Jack Taylor grâce à @brunobord , et @woshLFBD. En fait pour être complétement franc, lors de mon passage à la Fnac des Halles à Paris, j’avais vu les bouquins, mais en lisant la quatrième de couverture, je n’avais pas accroché à l’histoire d’un détective privé irlandais.

Autant dire que si je pouvais remonter et me mettre des gifles, je le ferrais. Parce qu’en fait, Bruen est vraiment un put… d’auteur.

Mais par contre, il faut être honnête. Il ne faut pas lire du Bruen pour lire du grand roman policier, avec une enquête qui vous tiendra en haleine, des suspects, des rebondissements, un déroulé d’enquête qui fait le coeur du bouquin.

Non, les Taylor il faut les lire comme un polar, dans le sens de polaroid (rendons à César ce qui est à césar, c’est @brunobord qui m’a soufflé le jeux de mot). Chaque bouquin ne fait que raconter la vie de Jack Taylor, un ex flic alcoolique, drogué, dépressif, lâche et dont l’une de ses seules qualités et de savoir encaisser les coups aussi bien que les pintes.

Alors une histoire de Taylor, c’est noir, c’est sombre. Les pages sentent l’alcool, le sang, la clope et la sueur.  Et les ruelles froides de Galway que Taylor arpentent d’une démarche de pochetrons sont pleines de clochards, de salauds, de gens qui perdent leur illusions, d’enflures qui filent des raclés à de pauvres hères ou d’alcooliques. C’est un peu comme la vraie vie d’une petite ville perdu d’Irlande.

Mais ce qui fait le génie de Bruen, c’est deux choses :

  1. La première, de rendre immersif l’univers qu’il nous dépeint. On s’y perd vraiment dans cet univers glauque et qui donne envie de hurler, de nous répéter que non, rien n’existe de tel dans notre monde, que c’est comme les films d’horreur à la TV, que tout est faux …. Le tome un est d’ailleurs le seul bouquin qui m’est fait sentir l’odeur de la guiness au fond de la gorge, à chaque page que je dévorais. (et non le fait de le commencer un samedi matin, à 3h30, après une soirée jdr, pizza largement arrosé de bière n’explique pas tout, vu que j’avais toujours cette sensation le samedi après-midi en finissant le bouquin. HA HA)
  2. La seconde, c’est de savoir s’arrêter avant d’aller trop loin, de ne jamais tomber dans le patos ou le ridicule. C’est de faire s’enfoncer son héros dans les addictions, dans l’auto-destruction et l’enfer, d’une manière crédible. Rajoutant à chaque tome une nouvelle drogue. Alcool et clope dans le premier, puis la cocaïne dans le second et les cachetons dans le troisième.. Comment Taylor y survit.. Allez savoir. Par hasard peut-être. Parce que c’est comme ça, que dans la plus pure des traditions des ‘dur à cuire’, tant qu’il ne sera pas mort, il se relèvera, quoi qu’il arrive, quoi que cela lui coute.

Quelques derniers petits détails sympas si vous hésitez encore à vous ruer sur le premier tome :

  • Bruen ou Taylor sont listophiles. Ils adorent les listes, et elles agrémentent le bouquin, petites fioritures typographique qui renforcent l’impact du texte.
  • Vous ne trouverez nul part de description de pub aussi précises, aussi vraisemblables.
  • Taylor est un dévoreur de bouquins. Il adore lire. Et il cite sans arrêt ses auteurs préférés. Tellement que cela confine au symptôme de problèmes psychiatrique. Mais là encore c’est un vrai délice de lire chacune des citations qui parsèment les bouquins. (oui je suis comme ça, j’aime les petits trucs qui donnent de la profondeur à un récit ou un personnage, qui offre des références, des points d’accroche qui permettent d’en découvrir plus sur les personnages ou l’auteur).

Review de Plaguers, aux éditions l’atalante

J’ai découvert l’existence de Plaguers en lisant la madinterview d’Eva. (Encore une preuve que les MadInterviews, c’est cool). Rien que de voir la couverture, j’ai su que je voulais le lire, ce bouquin.

Parce que oui, si il y a des livres dont les couvertures repoussent le lecteur (comme la première édition du dernier vœu, chez Bragelonne qui a été la raison qui a fait que je ne l’ai pas acheté (mais je l’ai acheté en poche ….:) ) ) il y en a qui l’appellent. Qui l’ensorcellent et qui lui donnent d’acheter le bouquin. Ce fut le cas pour Plaguers. (Cela ne veut pas forcément dire que le bouquin sera bon, La jeune détective et autres histoires étranges en est l’exemple parfait. Un titre et une couverture qui m’ont fait craqué et un recueil de nouvelles … que j’ai presque failli ne pas finir tellement je l’ai trouvé mauvais)

Du coup, quand au détour d’une boutade twitter, j’ai proposé de lire des bouquins l’Atalante et d’ensuite donner mon avis et que l’on m’a répondu oui.. j’ai tout de suite demandé Plaguers. (d’ailleurs si d’autres maisons d’éditions veulent m’envoyer des bouquins… surtout, ne vous gênez pas hein, ma boite aux lettres est grande, pas de soucis à ce niveau).

Et autant briser le suspense et spolier la conclusion de mon billet, j’ai bien fait. Parce que Plaguers est un bon bouquin, pour ne pas dire un très très bon bouquin. Suffisamment bon pour que je passe une bonne partie de la nuit suivant sa réception à le lire. Et que je lise en moins de 24h.

L’objet

J’aime bien les bouquins L’Atalante. J’aime bien leur dimension un peu étrange (plus grand que du poche, moins grand qu’un ‘vrai’ grand format), mais tellement plus facile à ranger dans une bibliothèque. Bon je dois avouer que je préférais leur ancienne méthode d’impression de couverture,  qui rendaient celle-ci légèrement rugueuse au toucher… Mais bon, ça doit être parce que je suis un vieux râleur.

La couverture, j’en ai déjà parlé. Elle est juste belle. Un grand symbole (ressemblant à un Pi) Orange qui barre le reste du visuel. Des tons gris et orange. La défense en arrière plan, plongé dans une atmosphère d’apocalypse et de fin du monde …

L’histoire

La folie et la cupidité des hommes ont plongé la Terre dans une catastrophe écologique complète. Il n’y a plus d’animaux sauvages, plus de flore, plus d’air respirable, plus rien à part des pluies acides, un air pollué et une humanité qui ne sait plus ce que veut dire la sentir l’odeur d’une brise d’été.

Pour le reste rien, malheureusement, n’a changé. Des politiques cupides, des hordes de pauvres qui manquent de tout tandis que les dernières ressources sont monopolisés pour le bien être des ‘gens importants’. Même la dernière source d’énergie,  les réacteurs Alyscamps sont rationnés et bien plus utilisés pour le confort des nantis que pour le bien-être de tous.

Et c’est dans ce contexte, ce futur morose et gris que sont apparus les Plaguers. Les plaguers sont ce que l’on pourrait appeler des mutants, des enfants ou des ados avec un pouvoir de création, pouvoir vu comme une malédiction et appelé la Plaie. Certains font apparaître des loups, d’autres des fleurs, des levures, de la lave ou des arbres. Mais tous, tous, font peur aux autres, aux normaux. Des réserves sont donc créer pour eux, de vraies prisons où ils sont parqués et d’où ils ne peuvent sortir que lorsque, ironique schizophrénie du monde,  les normaux ont besoin d’eux …

Les réserves, c’est à travers les yeux des deux principaux personnages du bouquin, Quentin et Illya, lui sympathique ado qui fait naitre des sources sous chacun de ses pas, elle véritable teigne qui fait pousser des fleurs et qui a tenté un changement de sexe pour résorber ses dons de plagueurs.

C’est à travers leur exploration de la réserve et de son mode de fonctionnement, leur relation avec les autres plagueurs et leur émoi d’adolescents que nous lecteur accroché à son bouquin, on découvrira le monde dans lequel ils vivent, ce qui arrivent aux ‘méchants’ plagueurs et quels dangers guettent l’humanité pour ne pas dire l’univers tout entier….

Mon avis

Plaguers est un bouquin d’anticipation (ou de SF). Mais c’est pour moi, avant tout un roman d’apprentissage, initiatique. On y retrouve même les trois phases qui découpent un tel roman à savoir :

  • jeunesse
  • apprentissage
  • maitrise

Et c’est au final cela qui le rend si attachant, si prenant. Bien plus que la déclinaison du thème de ‘ l’apocalypse qui menace notre planète et qui sera évité que grâce à l’action de quelques héros.’ Après tout, de tel bouquins, il suffit de soulever une caisse de bouquins pour en trouver une tripotée.   Et même si, je n’ai rien à dire, le thème en question est très bien traité, lui ajouter ce cheminement des héros, de l’enfance à l’age adulte, rend le bouquin vraiment plus accrocheur.

Il ne faudrait toutefois pas penser, parce que je dis cela, que ce n’est qu’un bouquin pour ado, qui pourront s’identifier facilement aux personnages. C’est vrai que ça sera surement le cas. Mais pas seulement. Ou alors David Copperfield, l’alchimiste et En terre étrangère (de Robert Heinlein) sont des bouquins pour ado …

Si je cite En terre étrangère, ce n’est d’ailleurs pas pour rien. Parce qu’en lisant Plaguers, je n’ai pu m’empêcher de penser à deux autres livres. Le premier de ces deux livres étant donc, En terre étrangère (qu’il faut absolument que vous lisiez si ce n’est pas déjà fait, c’est vraiment un des chefs-d’œuvre de Heinlein). Il me semble d’ailleurs que l’auteur de plaguers, y fait référence, lorsqu’un des personnages dit en parlant d’Illya que c’est une étrangère en terre étrangère. (le titre anglais d’en terre étrangère étant, étranger en terre étrangère).
Le deuxième c’est La Plaie, de Nathalie C. Henneberg, un bouquin dont j’ai l’une des rééditions, publiée, tiens coïncidence rigolote, par l’Atalante. La plaie du bouquin de Henneberg est, il est vrai, très différente de celle de plaguers. C’est une force d’origine inconnue qui rend les gens fous, les transformant en nocturne qui ne vivent que pour détruire et faire souffrir. Une équipe de mutant, voyant, télépathe, sensitif, va alors tenter de sauver la galaxie du mal. Peut de similitude avec plaguers me direz vous.. à part le mot Plaie. C’est vrai. Mais dans les deux bouquins, il y a la même sorte de poésie prenante. De poésie silencieuse, cachée, sans vers ni rime mais qui pourtant est là, bien présente, dans chaque situation, dans chaque description, dans le choix des mots, dans les souvenirs et les ressentis qu’ils font naitre …

Je crois que je pourrais continuer à écrire longtemps sur plaguers.
Parler des sujets de réflexions aborder à travers le ‘truc’ des discussions entre personnages, comme le problème de l’écologie ‘de riche’ qui en transformant des terres utilisées pour nourrir les populations locales en champ à biocarburant, génère famine et malheurs aux seins même des populations qui cultivent les dit champ.
Parler plus encore de l’histoire, de comment tout au long du bouquins, de petit indices sont déposés, pour préparer à la fin du bouquin, comment le style d’écriture est plaisant, fluide et agréable à lire.

Mais bon, j’ai assez écrit, assez parlé. Alors je ne dirais plus qu’une chose : Je vous conseille sincèrement de lire ce bouquin.

Réflexions sur les TOD (Truc à la demande)

Ca fait quelques temps que je me dis que je vais écrire un billet sur le sujet. Et quelques temps que je me dis que non, ça ne sert pas à grand chose et que je vais perdre mon temps (et vous faire perdre le votre) en écrivant sur un sujet qui a déjà fait couler tellement d’encre (je pourrais dire qui a fait transiter tellement de bytes, mais je trouve que la vieille expression est bien plus jolie).

Mais au final, l’annonce du lancement de la plateforme Izneo (est ce une référence à celui qui voulait devenir calife à la place du calife ?) m’a décidé à écrire un billet sur les TOD et plus largement sur le marché des Trucs numériques.

Parce que j’ai un peu l’impression que bien souvent, les sociétés de contenu, on va dire, partent du principe que On Demand ça veut dire ‘on va vous prendre pour des cons et s’en mettre plein les poches’.

Je prend un exemple. La série The Mentalist, diffusé sur TF1. Je n’ai pas regardé les épisodes en diffusion le mercredi soir. (j’aime regarder les épisodes dans l’ordre, déjà que la VF …) J’aurais pu les enregistrer puis les remettre dans l’ordre mais j’y ai pas pensé. Mais bon, je me suis dit, je vais voir si je peux pas les regarder en VOD. Je vais donc sur le site de TF1 et là… j’hallucine complet. Un épisode va me couter 1,99 euros. Et je pourrais le voir à volonté pendant 48h. Après, plus rien.

Donc je fais le calcul. 23 épisodes pour la saison 1. soit la totalité de la saison pour 46 euros. Pour simplement pouvoir les regarder pendant 48 heures chaque épisode. Alors que sur amazon, j’ai le coffret DVD complet, pour 35 euros. Et avec des vrais DVD que je peux regarder autant que je veux, quand je le veux (même dans 3 ans) et que je peux prêter à mes amis. Alors qui va acheter de la VOD TF1 ?

Et pour izneo, c’est le même principe. 2 euros (1,99 mais bon allez, arrêtez de chipoter), pour pouvoir lire une bd pendant 10 jours ? Et après plus rien… Alors j’aime beaucoup les livres et j’adorerais les lire en numérique mais faut pas non plus déconner. 2 euros, (voir un peu plus, mais plus que la moitié du prix physique), c’est le prix que je serais prêt à payer pour une édition numérique de BD que je pourrais conserver, ad vitam. Sachant qu’en plus si j’aime je vais acheter la version papier. Mais que même si je n’achète pas la version papier, 2 euros une version numérique (voir un peu plus), ça ne me semble pas être un tarif qui va faire vendre père et mère au maisons d’éditions. Mais deux euros pour un truc lisible pendant 10 jours, sérieusement non. A 50 cents ok, ça me permet de lire une première fois pour savoir si je veux vraiment l’acheter puis de l’acheter. Mais plus.. Faut pas déconner. ( A ce point de ma diatribe, je pense que je dois préciser que je suis un gros consommateurs de bouquins, j’ai un budget mensuel bouquin compris entre 60 et 120 euros et qui monte parfois à 150 euros, donc oui des bouquins j’en achète, sans arrêt, en fait au vu de mon compte en banque, je dirais même que j’en achète trop. Voilà, la précision est faite.)

En fait, je ne comprend vraiment pas comment réfléchissent les vendeurs de TOD… parce qu’on le sait tous qu’hormi les couts d’infrastructure pour gérer les augmentations de charge (les serveurs, la bande passante tout ça), une fois le cout de production du TOD amorti, le prix de vente n’est plus que marge brute.

Donc pourquoi faire des prix aussi élevés ? Et après venir râler que les plateforme ne décollent pas ?

Pourquoi ne pas proposer des prix adéquat, qui allongeront, il est vrai, au départ, le temps de rentabilisation du TOD, mais permettront de vendre plus..

Je sais pas, ça me semble plus logique de vendre 50 000 TOC à 50 cents l’un que 1000 à 2 euros l’un. Mais peut-être que c’est pas logique et qu’il vaut mieux vendre 1000 à 2 euros. Ou alors peut-être que les vendeurs de TOD pensent qu’on est tous des salauds qui ne cherchent qu’à avoir des trucs gratuits et que donc moins cher, ça se vendra pas mieux et qu’il vaut mieux mettre un bon coup de bambou derrière le crane de ceux qui achètent que de tenter de se dire que moins cher, les gens achèteront plus… (A mais là, ça voudrait dire qu’il faudrait un peu faire confiance au consommateur…. c’est sur)
Je ne comprends pas non la volonté de vouloir rendre le TOD périssable. Pour le plaisir d’emmerder ses clients ? Par vieux réflexe d’économie de la rareté en espérant que comme ça, le gentil client qui a acheté une fois sa bd ou son épisode de série, si il veut le revoir ou le relire dans 30 jours, il va le racheter à nouveau ? Sérieusement, pourquoi ?

Enfin, une piste qui est très peu explorée, c’est celle qui a été mise en place par spotify. Pourquoi pas un tarif mensuel avec un accès illimité à des ressources juste en consultation. C’est une idée trop bien pour qu’elle soit mise en place ? Parce que bon, mais si izneo ils me disent :’pour 10 ou 12 ou 14 euros par mois, tu peux lire autant de bd que tu veux’, mais je signe tout de suite et pour longtemps. Et là, ça n’a pas d’importance que si j’arrête mon abonnement à un moment ou un autre, je me retrouve une main devant, une main derrière, parce que pendant les X mois pendant lesquels j’aurais souscrit un abonnement, j’en aurais lu des bouquins. Et ceux qui m’auront vraiment plu, je les aurais même achetés, pour les avoirs, là, en vrai.

Alors après y a les gens qui vont dire ‘ouaip mais si les gens paient 10 ou 12 euros par mois pour lire autant qu’ils veulent, ils vont plus acheter de truc’. Ha ? Ha .. Tiens c’est étrange, je m’étais pas rendu compte que les bibliothèque, les vraies, celles où après s’être inscrit, on peut lire autant de livre que l’on veut et même les ramener chez soi pendant quelques temps, je ne m’étais pas rendu compte que ces lieux de perditions étaient en train de détruire l’économie du livre… Parce que bon, mon histoire de ‘licence globale’ sur un catalogue, c’est un peu ce que mette en place les bibliothèques, depuis des années. Et parfois même, l’inscription est gratuite…. vous vous rendez compte ?

Enfin, je vais arrêter de tirer à boulet rouge sur les vendeurs de TOD ou de Truc en format numériques. Mais bon, ça finit par énerver parfois de les voir pleurer encore et encore parce que les gens achètent pas, de les entendre chouiner que si ils achètent pas c’est parce qu’ils piratent et puis après de voir que quand on veut acheter un truc, on est pris pour des dindons.

Et bien entendu, je généralise. Il y a plein d’initiatives, plus qu’excellentes, comme in libro veritas qui propose différentes licences sur les bouquins (vive les créatives commons) et des pdf gratuits.

Ou Au diable vauvert (oui je sais, je les aime bien, mais bons, ils proposent des tellement bon bouquins) qui a proposé l’intégralité de Jpod, gratuitement, à travers son application Iphone. Et je suis sur que les ventes de Jpod n’ont pas été moins bonnes que les ventes de leurs autres bouquins, ‘malgré’, cette mise à disposition de l’oeuvre. Il faudrait leur demander (@audiablevauvert, je te pose une question 🙂 ), mais je suis prêt à leur payer un coup à boire si je me trompe.

Ce passage au numérique permet à mon sens d’imaginer tellement de nouvelles façons de proposer du contenu, de la culture, que je trouve triste à pleurer la non inventivité des vendeurs de TOD ou assimilés… Espérons qu’un jour cela change. (et les réductions sur le support physique quand on a déjà acheté la version numérique, hein … ou les contenus ‘en plus’ dans les versions numériques, voir des ‘clefs’ dans les contenus physiques pour ouvrir des contenus numériques…)

Izneo, plate forme de BD en ligne

Le salon du livre (un jour faudra que j’y aille, je pourrais dire bonjour à @audiablevauvert comme ça) sera au moins marqué par une annonce (voir plein d’autre, mais j’avoue ne pas avoir bien suivit ce qui s’y passe), la sortie d’izneo, une plateforme d’offre de lecture en ligne pour la BD.

Ce sont pas moins de douze éditeurs (Bamboo,Casterman,Circonflexe,Dargaud,Dupuis,Fei,Fluide Glacial, Grand Angle, Jungle, Kana, Le lombart et Lucky Comics) qui se réunissent et donnent accès à une partie de leur catalogue (600 titres). La promesse étant faite d’enrichir rapidement celui-ci, avec une centaine de titre de plus tout les mois.

izneo – démonstration from izneo on Vimeo.

C’est une initiative que je ne peux que saluer (même si j’aurais bien aimé y voir soleil). Au moins le secteur de la BD, ne fait pas comme d’autre que je ne nommerais pas et finit par passer au numérique.. Bon ok, on est en 2010, ok, des choses auraient pu être faite bien plus tôt, et ok tout n’est pas encore parfait, mais au moins une offre commence à se développer.

Pour l’instant la seule manière de lire des BD sur la plateforme, enfin la seule que l’on connaisse, c’est de la lecture en mode ‘location en streaming’, d’un album. Pour entrer dans les détails, c’est 1,99 euros (à toujours ces bons vieux 99 cents pour un album lisible à volonté, pendant 10 jours.

Et c’est là où je suis pas d’accord. Et c’est ce mode de fonctionnement qui fait que je n’utiliserais surement pas cette plateforme.Et même si je trouve la plateforme sympa et l’outil de lecture bien foutu (et la possibilité de lire les 5 premières pages, pour essayer, être non pas une bonne idée, parce que pour moi cela va de soi, qui achète une bd en librairie sans la feuilleter d’abord ?, mais une fonctionnalitée si peu souvent mis en place, qu’il faut le noter)

Pourquoi ? Je l’explique longuement dans un autre billet, celui ci (et si jamais quelqu’un de chez izneo se perd ici, qu’il aille le lire… 🙂 ). (et non, ce premier billet pour parler de izneo n’est pas juste une excuse pour faire un billet sur les TOD (Truc on demand), enfin disons presque pas).

JPod, le livre

Lorsque ma chère et tendre m’avait parlé de la série JPod, j’étais aux anges. Les premiers épisodes m’avaient ravi, je crois qu’il n’y a pas de mots plus justes. Mais malheureusement, la série fut annulée et moi, je dus me contenter de pester sur les fout… incompétents qui prenaient de telles décisions.

Alors, bien entendu, vous imaginez ma joie lorsque que je découvris qu’Au Diable Vauvert sortait le bouquin en français. Si j’avais pu, je me serais précipité immédiatement pour acheter ce petit joyau. Malheureusement, Aion et quelques autres bouquins ayant asséchés mon budget ‘loisirs’ je dus attendre quelques temps avant de pouvoir devenir l’heureux propriétaire d’un exemplaire de JPod (et râler, avec raison, à chaque fois que je croisais un inconnu le nez plongé dans son exemplaire de JPod).

Mais revenons en au bouquin.

Tout d’abord, l’aspect extérieur.

Vous allez me dire, qu’est-ce qu’on s’en fout ? Sauf que non, c’est important. Il m’est arrivé de ne pas acheter un bouquin à cause de son odieuse couverture (et le contraire fut également vrai).

C’est un bon pavé de 523 pages. La couverture est très sympa, grise métallisée, avec six petits bonhommes type Légo. C’est d’ailleurs la même couverture que la version US.

1- L’histoire

Tout allait pour le mieux pour Ethan et ses cinq acolytes déjantés. ‘Enfermés’ dans JPod, une espèce de placard professionnel dont l’on ne sort jamais, ils bossent tranquillement sur un jeu de skateboard. Et par bosser tranquillement, je veux dire qu’ils en font le moins possible, en trouvant toutes les excuses possibles pour ne pas travailler. Tout va dans le meilleur des mondes des développeurs de jeux vidéos, jusqu’à ce que le service marketing ponde une nouvelle idée géniale : intégrer un PNJ tortue dans le jeu de skateboard… Et là, tout dérape, enfin je devrais dire sur-dérape.

JPod ne raconte que cela, le quotidien complètement burlesque d’Ethan. Comme Ethan passe la majeure partie de sa vie au boulot, JPod raconte donc aussi la vie de ceux qui bossent avec lui, à savoir l’équipe de dev de jeux vidéos la plus spéciale du monde. Et par spéciale, je veux dire qu’elle se compose de (n’ayons pas peur des mots) ratés, ultra-geeks, nerds, psychotiques et perdus de la vie. Notre gentil héros ayant une famille, quand même, on pourra aussi se régaler de ses différentes histoires de famille. Sachant qu’à bien y réfléchir, les camarades de boulot d’Ethan sont presque normaux comparés à sa famille…

Un livre qui ne raconte que la vie quotidienne des personnages qu’il met en scène, cela vous rappelle Seinfeld et la série qui ne raconte rien ? C’est normal, c’est un peu ça, les persos frappadingues en plus.

Vous ne me croyez pas ? Alors allez, pour le plaisir j’en liste quelques uns :

  • un figurant de films ratés spécialiste de danse de salons,
  • un mafieux chinois, très… spécial,
  • une mère bien sous tout rapport et cultivatrice de drogues,
  • un mec qui se shoote au sirop contre la toux,
  • Douglas Coupland lui-même, qui se met en scène dans son propre bouquin,
  • ….

Et donc forcément, avec autant de personnages déjantés, il ne peut arriver que trucs complètement fous sur trucs complètement fous. A tel point que parfois, on pourrait croire qu’en fait on s’est retrouvé, par un phénomène bizarre, dans un livre de Jasper Fforde (auteur que j’adore d’ailleurs).

2- Le reste

2.1 Typo quand tu nous tiens

Tout le livre joue sur la typo, la géographie des lettres. Et je dois dire que j’aime beaucoup. Sur certaines pages il n’y a que 2 ou 3 mots, écrits en gros. Sur d’autres, ça sera écrit en plus petit, tout serré. Il y a parfois des listes de mots, sur deux ou trois pages (pour ceux qui connaissent, on retrouve un peu les mêmes sensations que lorsque l’on lit la La Maison des Feuilles).

2.2 Scrapbooking

Le bouquin raconte la vie quotidienne des protagonistes, je l’ai déjà dit. Et leur vie quotidienne, c’est avant tout, comment ne rien faire au boulot. Et là où c’est fort, c’est que leurs activités sont vraiment détaillées dans le bouquin, genre scrapbooking de vacances avec les tickets de métros et les polaroids collés avec du chewing-gum. Cowboy (l’un des perso) retrouve de vieux spams de 2003 ? On a le texte du spam dans le bouquins.
Mark le Maléfique (pourquoi ce surnom, vous verrez en lisant) donne une liste de 58 894 chiffres au hasard et proposent à ses camarades de trouver la position du O qu’il a glissé à la place d’un 0, sans utiliser rechercher, bien entendu, eh ben on a la liste des 58 894 chiffres (et je dois avouer que j’ai chercher le O, et j’ai pas honte). Ça a l’air tout con, mais ça donne une vraie force au bouquin, ça le rend vraiment immersif, le temps d’un jeu, on devient un JPoder (l’un de mes préférés étant quand même, le jeu qui fait intervenir Ronald Mac Donald).

3- Alors, faut l’acheter ou pas ?

Plus que oui. Absolument même. Et ça, malgré ses défauts. Parce que oui, JPod, n’est pas sans défaut. En fait, pour être tout à fait franc, je trouve que la fin est bâclée. Pas la dernière page, que j’adore. Mais dans la dernière partie, je trouve que Coupland se laisse aller à la facilité. A rajouter un rebondissement ‘grosse ficelle’ qui au final n’apporte rien, toujours à mon avis, qui est juste posé là pour finir le bouquin sur un ‘changement’.

C’est dommage, parce qu’en plus, il s’était sorti plutôt bien de l’exercice difficile consistant à se mettre soi-même en scène dans un bouquin.

Mais même malgré ça, je le classe tout de suite dans la très petite catégorie de mes bouquins préférés, qu’il faut absolument lire avant 50 ans, sinon c’est que l’on a raté sa vie.

Et ce n’est pas grave si vous n’êtes pas geek, vous comprendrez quand même.