Exultant

Ce bouquin est le tome 2 du cycle des enfants de la destinée (le premier tome étant Coalescence).

On retrouve plusieurs ingrédient du premier tome à savoir les coalescence et le style très hard science de l’auteur. J’ai souvent peur quand je commence à lire un bouquin étiqueté hard science. J’ai parfois l’impression que les auteurs qui se prévalent de ce courant littéraire se sentent obligés de parsemer leur bouquins de paragraphe indigestes divaguant sur des points précis de théorie physique avant-gardiste. Et tant pis si les lecteurs n’y comprennent rien (à la fois parce que bon, pas tout le monde n’a un doctorat en physique et parce que bon un bon auteur de SF n’est pas forcément un bon pédagoque)

Mais là, Baxter arrive à ne pas être trop ennuyeux et on lit sans vraiment s’en rendre compte ses explications sur la théorie des cordes ou autre. Bon je suis pas sur que la plupart des lecteurs en retiennent grand chose (en tout cas ce n’est pas mon cas) mais ca ne nuit pas à l’immersion.

L’histoire de ce second tome se passe dans un très très lointain futur (plus de 20 000 ans dans le futur). L’humanité a conquit presque toute la galaxie, éradiquant toutes les races qu’elle a croisé sur son chemin. Elle se bat maintenant contre son dernier ennemi, les Xeelees. Cette guerre dure depuis plus de 3000 ans et cela fait bien longtemps que le front ne bouge plus. Les Xeelees sont retranchés dans le centre de Galaxie et déciment par millions la chair à canon humaine que la Coalition envoie sans discontinuer.

L’humanité est figée. Figée dans le présent, ayant oublié presque tout son passé et incapable d’imaginer un autre futur que celui qui se limiterait à  une répétition du présent.

C’est dans ce carcan étouffant qu’un événement, pourtant minime va tout changer. Un jeune pilote arrive à capturer un vaisseau Xeelees…

Le bouquin, vous l’aurez compris raconte donc l’histoire de l’enfant soldat pilote qui a réussit l’exploit de capturer le Xeelees. On va le suivre pas à pas, découvrir les faux semblant et les manœuvres politique de ceux qui , sur Terre, gouverne la Coalition. On le voit grandir, pas à pas, tandis que sa vision du monde et des choses changent peu à peu.

Pour finir, c’est un bon bouquin. Très différent du tome 1, que j’avais adoré (et qui se passe lui à notre époque), tout en restant très similaire. Un seul petit bémol, que je fais souvent à ce type de bouquin, on a parfois un peu l’impression que tout va trop vite, trop bien. Un problème, op tout de suite une solution. Une crasse, mais non voyons, on est les héros, il peut rien nous arriver, op, tout se résout sans trop de difficulté … Alors c’est un peu normal me direz vous. Oui, mais bon, voilà, c’était mon petit bémol pour la route.

Conan le Cimmérien – Premier volume (1932-1933)

Qui n’a pas lu un recueil de nouvelles de Conan quand il était petit ? Qui n’a pas rêvé aux batailles auxquelles le grand barbare à survécu ? cauchemardé en repensant aux monstres qu’il avait occis dans les catacombes qu’il se retrouvait assez souvent à arpenter ?
Moi, ce fut le cas. Je me souviens encore des petits recueils de nouvelles J’ai Lu, avec leur couvertures barbares et colorées, les nouvelles à l’intérieur qui avait l’air d’avoir été ordonnées complètement aux hasards, les moments passés à se plonger dans l’univers de Conan.
Comment donc résister à ce premier tome , premier des trois volumes qui rassembleront l’intégralité des aventures de Conan. (même son prix légèrement élevés (35 euros quand même) ne me retint pas longtemps.
Je finis donc par me l’offrir, peut avant Noël 2008, en passant à la Fnac. (Les Fnacs sont diaboliquement placées, toujours sur mon chemin… )

Que dire ?

Le livre est magnifique, parsemé de dessins bien dans le type des illustrations d’origine des nouvelles.
Les nouvelles tout le monde les connait, ou presque. Comme expliqué dans la préface, il y a deux types de nouvelles de Conan, les ‘alimentaires’ où il y a toujours une femme très faiblement vêtue et celle plus recherchées. Suivant son besoin d’argent Howard écrivait soit l’une soit l’autre. La période couvert par ce tome était une période ou il avait apparemment besoin de sous. Il y a donc une majorité d’histoires ‘à fille’. Toujours d’après la préface, la plupart des nouvelles n’ont jamais été publiées telles que Howard les avaient écrites. Elles ont été modifiées, réarrangés, etc… Peut-être. Mes souvenirs sont bien trop lointains pour pouvoir voir une différence entre celles que j’ai lu enfant et celles du présent livre.

Mais même si les versions du présent livre sont de meilleures qualités, ça reste tout de même du Conan.
En résumé,c’est un bon livre pour découvrir (mais est ce possible de découvrir conan en 2010 ? ) Conan ou pour se rappeler de doux souvenirs de son enfance.
Mais il est sur que si vous avez déjà lu Conan et que vous n’avez pas accroché, la meilleure qualité du texte ne suffira pas, à mon avis à vous faire changer d’avis alors.. passez votre chemin vous perdriez 35 euros.

Neverwhere

Jusqu’en fin 2006, je n’avais jamais lu Gaiman. Qui était pourtant, d’après les rumeurs, un excellent auteur de fantastique. Le nombre de gens me conseillant de le lire et me menaçant si je ne le faisais pas, des pires tortures augmentant dramatiquement, je me décidais, en octobre 2006, à me jeter à l’eau. Et comme je ne fais pas les choses à moitié, j’achetais trois bouquins du monsieur, Miroirs et fumées, Neverwhere et American Gods.

Je décidais de commencer par Miroir et fumées (dont je parlerais dans une prochaine review), pourquoi commencer par celui là ? J’en parlerais dans le billet qui lui sera consacré. J’avais donc commencé par lire Miroir et fumées, un bon recueil de nouvelle, agréable à lire avec quelques textes vraiment plaisants. Mais pas non plus un chef d’œuvre capable de me captiver suffisamment pour que je lise pendant de longues heures plutôt que de regarder un épisode de Battlestar Galactica. Neverwhere par contre, allait réussir ce tour de force (tout comme les honor harrington ou les livres de Jasper Fforde)
Petit résumé :
Richard est un jeune écossais qui part travailler à Londres. Il y vit une vie tranquille, métro boulot dodo, sa vie étant plus ou moins régie par sa fiancée riche et de bonne famille. Un soir, alors qu’il doit diner avec sa fiancée et le patron de celle-ci dans un grand restaurant londonien, il croise la route d’une jeune inconnu, blessée, l’épaule ensanglantée. Il décidera de l’aider … et c’est la que tout bascule. Il perd sa petite vie rangée, les gens ‘normaux’ ne le voient plus, tous semblent l’avoir oublier. En contrepartie, il découvre le monde où vit la jeune inconnue qu’il a aidé : le Londre d’en Bas, un monde onirique semblable au monde d’alice au pays des merveilles en bien plus dangereux. Un monde magique ou les stations de métros sont bien plus que des stations de métro, où l’on peut croiser le marquis de Carabas, où l’ont parle aux rats avec déférence. Un monde sombre, glauque, violent, terrifiant, mais aussi diablement envoûtant, excitant, attirant.

Le livre est un délice, plein de clin d’oeil de référence. Rebondissement après rebondissement, on ne peut qu’être envoûté par le monde à la fois moderne, féodal, gothique décrit par Gaiman. Un monde brillant de milles feux ou chacun des personnages est un vrai petit bijoux de description.
Pages après pages, on suit notre candide Richard qui lui même suit celle qu’il a sauvé, cherchant un moyen de retourner dans son petit Londres tranquille et douillé.
Roman d’apprentissage autant que conte autant que quête héroïque à la mode mythologique, voilà ce qu’est Neverwhere.
Le seul reproche qu’on pourrait lui faire, c’est d’être trop court. On le finit bien trop vite. J’aurais vraiment aimé que certains passages soient plus développé, que Gaiman prenne plus son temps. Et c’est vrai qu’il y a tout de même un bon grand nombre de rebondissement pour peu de pages (même si objectivement quand on lit, on s’en contrefiche, on lit et c’est tout).

Nota de fin de review : depuis 2006, de l’eau a coulé sous les ponts. Et la version poche que j’avais acheté alors n’est plus disponible. Heureusement les éditions Au diable Vauvert sont venues nous sauver et ont réédité le bouquin dans une superbe édition brochée. (Le comble étant que je l’ai déjà offert 2 fois ce … de bouquin mais que mon budget livre étant ce qu’il est, je dois choisir entre reacheter un bouquin que j’ai déjà ou acheter un bouquin que je n’ai jamais lu… Bordel !! )

Note personnelle : Neverwhere est définitivement un bouquin dont je suis amoureux. Je suis fan de Gaiman en général, (j’adore son recueil Des choses fragiles ) mais neverwhere fut vraiment un coup de foudre. Du coup, je ne suis pas forcément très impartial quand je vous conseille de le lire les yeux fermés. Mais n’empêche. Il vaut vraiment le détour.

Avant le petit widget amazon, les deux liens directs vers la boutique du diable (surtout que l’édition littérature générale est épuisée chez amazon ) :

Et maintenant le widget amazon :

Le Rasoir d’Occam

Noël est fini, demain je reprends le boulot et en plus on est dimanche. Donc c’est journée en berne aujourd’hui. Donc, en attendant de pouvoir de nouveau flirter avec l’indigestion et l’entorse de coude, je me suis dit que pour une fois j’allais publier une review d’un livre que je vous conseille de ne pas lire. Ça fait du bien d’être méchant un peu:). Et puis, comme ça en plus, on ne pourra pas dire que je ne fais que des critiques positives. (et comme j’en ai tout plein à faire des critiques positives… )

Donc aujourd’hui, une petite review négative sur le Rasoir d’Occam de David Duncan (et non je ne crois pas qu’il est de lien familiaux avec un écossais bien connu).

L’histoire se passe à une époque indéterminée mais que je situerais en pleine guerre froide, avant les premiers pas sur la Lune. Dans une petite île, un groupe de scientifique, protégée par l’armée travaille depuis des années à construire le Luna 1, un missile qui permettra d’aller sur la Lune et d’exploiter les mines d’Uranium qui s’y trouvent. Un des scientifiques de l’équipe, lunatique, asocial et génial travaille sur les enveloppes minimales en construisant des formes tarabiscotées en fil de fer qu’il plonge ensuite dans de l’eau savonneuse.
Un soir, une bizarre onde électrique se propage partout sur le monde ayant apparemment l’île comme épicentre. Les militaires de l’île penchent tout de suite sur un complot ennemi. Mais qui sont donc le couple d’étranger presque nus qui vagabondent sur l’île, la femme au forme parfaite et l’homme à corne, personnification du démon ?
Le scientifique aux bulles de savons aurait-il découvert le voyage interdimensionel ?
Je ne pourrais pas aller plus loin dans le résumé du bouquin, parce que je me suis arrêté la dans la lecture. L’idée est peut-être très bien, mais j’accroche pas. J’ai lu un tier du bouquin et je m’ennuie. Il y a plein de persos, tous différents, tous très bien décrits. Mais, ils m’ennuient. Je les trouve fade, sans saveur, sans réalité, pâlots.
Donc voilà, il paraît que le bouquin dissèque la propension des hommes à s’autodétruire tout ça.
Mais il est vraiment trop ennuyeux pour moi. Du coup, j’ai laissé mon marque-page ou il est, au premier tier du bouquin. Peut-être que dans 40 ans .. je le finirais.

Note de fin de review : Cela fait 4 ans que j’ai arrêté de le lire, je n’ai toujours pas eu le courage de reprendre ma lecture.

Waylander

Ce que j’aime dans les grandes villes comme Marseille, c’est que pas mal de truc sont ouverts le dimanche matin. Comme Virgin. Et que du coup, lorsque l’on se retrouve en panne de bouquin, un dimanche matin, on peut filer au Virgin le plus proche pour faire son stock. C’est ce qui est arrivé, entre autre, lorsque j’ai voulu acheté le livre dont cette critique parle, à savoir Waylander de Gemmell.  (Il y a d’autre avantage aussi, pouvoir trouver une souris sans prendre la voiture, un samedi soir à 19h, parce qu’il impossible de passer un samedi soir sans souris… )

Waylander, que j’ai lu entre le dimanche où je l’ai acheté et le mardi matin. Il faut dire que comme toujours avec les Gemmell, le livre est prenant. Il réutilise les recettes favorites de Gemmel à savoir :

  • Personnages sympathiques
  • Intrigue ‘simple’ : un héros (qui au départ pourrait être considéré comme un ‘méchant’) torturé par son passé, un peuple et un pays à sauver, un objet mythique qui sera la clé de la victoire si le héros est suffisamment fort pour aller le chercher.
  • Rythme rapide, presque haletant.

Un petit bémol toutefois, je trouve que tout va trop vite. En fait pour être précis le plantage de décor prend du temps, le temps de découvrir les personnages, de lancer l’intrigue et puis après … le scénar prend le train. Pour caricaturer je dirais que c’est limite du porte / monstre / trésor. Comme si le nombre de page était limité et qu’il fallait aller droit au but, par le chemin le plus court possible.  Et moi j’aime bien quand le scénar prend un peu plus son temps. Quand il y a des bifurcations ‘inutiles’ dans le flux de l’histoire, qui ne servent qu’à donner de la profondeur aux récit et aux personnages. Là, c’est bien plus rapide, limite un de film.

Mais ça reste toutefois un bon bouquin, un très bon bouquin (j’aime bien les Gemmel, pour ne pas dire que je les adore, d’ailleurs je n’ai même pas attendu qu’ils sortent en poche les trois waylander, je les ai en grand format, pour dire). Surtout si on aime les bouquins que je qualifierais d’épique, dans le style un homme seul contre tous. Un homme qui quoi qu’il lui arrive, quel que soit les coups qu’il prend, se relève et continue à avancer, coute que coute. Ca me fait penser aux héros ‘hardboiled’ (dur à cuire) des vieux polars tiens. Qui malgré les balles, les coups de batte dans les dents et les trahison, continuent à avancer, parce que si ils avancent plus ils meurent. Waylander c’est un peu pareil. Il avance. Parce que ne pas avancer c’est mourir.

Hum, mais je m’enflamme tellement que j’en oublierais presque de vous donner un petit résumé du bouquin :

Le roi de Drenaï a été assassiné alors que le pays était en guerre. Les envahisseurs déferlent donc sur le pays, pillant, rasant, brûlant, trucidant. Presque tout espoir est perdu, seul quelques petites poches de résistance permet de rêver à autre chose qu’une défaite totale dans le sang. Malheureusement la résistance est trop faible, presque abattue. Rien ne pourra être sauvé si l’armure de bronze, symbole de puissance et de gloire de l’avant dernier roi ( qui était le père du roi assassiné donc) n’est pas ramené au général qui guide la résistance. Et cette quête, un seul homme peut la mener à bien . Cet homme, Waylander. Celui-là même qui a tuer le roi.

Mort d’un sombre seigneur

Avec ce billet j’entame un cycle de publication de review de bouquin que j’ai lu il y a plus ou moins longtemps et sur lesquels j’avais préparé des reviews… J’indiquerais en chapeau de billet, lorsque les reviews seront ce que je pourrais appeler ‘des vieilles reviews’.

Avant de lire ce bouquin, je connaissais Laurel K. Hamilton uniquement à travers sa série Anita Blake, chasseuse de vampire dont j’ai tout les poches sortis à ce jour chez Milady (faudra que je fasse une review d’ailleurs). Anita Blacke est un cycle de bouquin pas trop mal mais très très Bit-Lit … (j’en dirais plus sur la review que je consacrerais au cycle, si un jour je trouve le temps, les reviews de cycle, c’est long à faire).

Mais donc j’avais un petit a priori en achetant Ravenloft – L’Alliance, tome 1 : Mort d’un sombre seigneur . A-priori pas du tout dissipé par la lecture de la quatrième de couv trop lapidaire pour donner une quelconque indication. La couverture par contre bien que super bizarre, voir incompréhensible semblait promettre quelque chose d’un peu noir, glauque…

Et effectivement, je ne fus pas déçu. J’avais peur d’un conte pour adolescente, j’ai eu le plaisir d’avoir droit à un bon cauchemar bien sombre. L’intrigue de départ est ‘simple’. Un monde qui redoute la sorcellerie, des chasseurs de mage qui passent leur vie à traquer les mages pour les occire. Mais même si tout semble simple, au fur et à mesure de la lecture, les choses se compliquent, et de plus en plus de question se posent :

  • Qui sont les vistani ?
  • Le pays de Kartakass est il vivant ?
  • Est ce lui qui corrompt la magie ?
  • Et tellement d’autre …

Mais revenons au petit résumé de l’histoire. Un pays qui déteste la magie, des monstres par dizaine, zombies, loup-garou, mage fou, des chasseurs de mages organisé dans une société secrète et … au milieu de tout cela, deux jumeaux, frère et sœur, Blaine et Elaine qui vivent plus ou moins paisiblement chez l’un des chasseurs de mages les plus réputés de la contrée. Tout se complique lorsque la jeune Elaine découvre qu’elle possède des pouvoirs magiques. Peut-elle faire confiance à sa magie ? Arrivera-t-elle à ne pas se faire rejeter par sa famille ? Sera-t-elle corrompu par ses pouvoirs ?

Le livre est une lente descente aux enfers pour tout les personnages. Désillusion, mort, trahison, parjure, doute, voilà quelques-unes des épreuves que devront affronter les pauvres héros de ce cauchemar et autant le dire tout de suite, la plupart s’y perdront.  D’ailleurs le ton est donné lorsque des les premières pages du livre le héraut de ‘Bien’, de la chasse au démon et à la magie noire, pactise avec celui qui pourrait être le diable, accepte d’utiliser la magie la plus sombre qui soit seulement pour pouvoir vivre un peu plus. Et quand, par hasard, l’espoir semble apparaître, ce n’est bien souvent que pour pouvoir démoraliser un peu plus un des personnages lorsque la réalité lui arrachera sans délicatesse.

Un livre à lire donc et vraiment différent de tout ce que j’avais pu lire avant de l’auteur.

Nota sur Ravenloft. Ceux qui parmi vous sont rôlistes ont forcément entendu parler de Ravenloft, le jdr Dark Fantasy édité aujourd’hui par Wizard and the Coast et qui prend place dans la cosmologie de Donjons et Dragons. Un certain nombre de bouquin prenant place dans l’univers de Ravenloft ont été publiés entre 95 et 98 par Fleuve Noir, dont Mort d’un sombre seigneur, publié en 98 et douzième des treize romans publiés par fleuve noir. (je trouve cela rigolo la coïncidence ayant fait que fleuve noir a publié 13 bouquins, pas un de moins, pas un de plus).

Spin

Spin, de Robert Charles Wilson, est le bouquin que j’avais décidé de lire suite à la MadInterview de Karo. (En effet les bouquins j’avais déjà lu les bouquins qu’elle me conseillait, du coup, j’ai décidé de lire le bouquin qu’elle était en train de lire).

Spin est un bouquin d’anticipation / SF. Le décor du bouquin se résume en quelques ligne. Un jour, une gigantesque barrière entoure la Terre et la sépare du reste de l’univers. Qui l’a construite ? , Pourquoi nous avoir ainsi enfermés ou protégés ?, personne ne le sait .. Pire, l’humanité se rend assez vite compte que le temps à l’extérieur s’écoule des millions de fois plus vite à l’extérieur qu’à l’intérieur. Il ne reste donc à l’humanité que quelques dizaines d’années avant d’être détruite par le soleil, devenu une vieille étoile impropre à la vie.

Comment réagira l’humanité ?, que ferra-t-elle pour essayer de comprendre ? De s’évader ?  C’est ce que nous raconte Spin, page à page en suivant les destins de trois personnages, trois personnes clés, les jumeaux Lawton, Diane et Jason et leur ami d’enfance, Tyler Dupree. A travers leurs vies, à travers leurs yeux, on suivra les tentatives scientifiques pour traverser la barrière, pour conquérir Mars .. On plongera aussi dans les errements des différentes sectes qui naitront de l’apparition de la barrière.

Spin est définitivement un bon bouquin. En le commençant, j’avais un peu peur de devoir me farcir un bouquin de hard science, sec et ardu, qui me demanderait des efforts, à chaque fois que je tournerais une page. Et autant dire que vu l’épaisseur du bouquin, j’en aurais chié…

Mais en fait non.

Déjà parce que Spin n’est pas du tout hard science. C’est scientifiquement solide, étayé, mais ce n’est pas de la hard science.

Ensuite parce que passer par les yeux des trois personnages, utiliser leur vies, leur problèmes médicaux, leur déboires amoureux, permet de ne pas se retrouver dans un roman soit froid soit juste héroïque. Et l’utilisation de la première personne, accentue encore cet effet de rapprochement du lecteur, d’immersion dans la vie des héros. (oui je suis fan de l’écriture à la première personne, quand elle est bien faite).

Bon alors, on pourra me dire que l’idée de la barrière qui entoure la Terre est pas forcément nouvelle, et il est vrai que l’on pourrait citer Greg Egan et son Isolation
(j’ai toujours un soucis avec Egan, j’adore ses bouquins, mais qu’est ce qu’ils sont dur à lire, parfois tellement que l’on se demande si c’est bien nécessaire ou si il le fait exprès …) Et c’est vrai. Mais bon, s’il ne fallait lire que les bouquins dont l’idée est 100% originale …

On pourra aussi me dire que bien que l’explication du pourquoi de la barrière soit plutôt bien trouvée, la fin du bouquin en elle-même est un petit peu bâclée. Elle sent le tome 2 à plein nez cette fin, ou le dépassement de délai de livraison de manuscrit.

Au final, si je devais répondre par oui ou par non à ‘est ce que je dois lire Spin’, je répondrais Oui, surtout depuis qu’il est sorti en poche:).

L’homme aux cercles bleus

L’homme aux cercles bleus, c’est le livre que m’a conseillé KrazyKitty dans sa MadInterview. Comme prévu donc, je l’ai donc commandé chez les gentils lutins de chez Amazon. Au final, je dois bien dire que je suis plutôt content d’avoir suivi les conseils de la miss.

L’homme aux cercles bleus est un polar. Mais un polar du même style que les Taylor, c’est à dire que c’est avant tout une photo de la société, une galerie de portrait, qu’une enquête policière.

Au départ, en commençant à lire, en découvrant le héros, le commissaire Adamsberg, ce commissaire qui oublie tout, ne sait pas réfléchir mais résout les affaire presque par hasard, en suivant les pensées éparses qui lui traverse la caboche, se laissant guider par ses intuitions, certain de finir par avoir raison.

C’est d’ailleurs par une intuition que tout commence. Lorsqu’Adamsberg apprend qu’un inconnu entoure de cercles bleus, la nuit, des objets perdus sur les trottoirs, il est sur que ça va mal finir. Il enverra donc son adjoint Danglard, vrai flic, vrai gentil et vrai alcoolo enquêter sur les pattes de pigeon et les pots de yaourt entourés de bleus. Jusqu’à… Jusqu’à ce que l’on finisse par retrouver une femme, égorgée, dans l’un de ces maudits cercles.

Au départ, je dois avouer avoir eu un peu de mal à entrer dans le bouquin. Les différents protagonistes étaient trop ‘haut en couleur’, trop fantasques, trop trop quoi. L’aveugle qui hait tout le monde, la spécialiste de la biologie marine qui entre deux expéditions de plongée suit les gens qu’elle croise dans paris, le flic alcoolique qui carbure au vingt blanc et qui élève seul ses cinqs enfants.

J’avais presque l’impression d’être tombé dans un Boris Vian, du genre de ‘Et on tuera tout les affreux‘, mais avec moins de talent que Vian et tout de même plus de vraisemblance, c’est vrai.

Mais au final, au gré des pages, on finit par s’y faire, par comprendre chacun des personnages, par réaliser qu’au final, leurs fantasqueries (oui j’invente des mots si je veux), leurs obsessions, leurs comportements, tout cela n’était qu’une façon de se protéger du monde extérieur, leur manière de se construire une forteresse où ils pourraient être en sécurité, protégés du monde et parfois d’eux même. Leur joie de vivre n’est au final là plupart du temps qu’une fausse joie, aigre et triste, ultime tentative pour ne pas pleurer et pour se forcer à rire, même si rien n’en donne envie.

Alors, effectivement, j’ai moins aimé qu’un Taylor, j’ai moins été pris aux tripes, happé par les mots que je lisais. Mais ce fut quand même un bon moment de lecture, et peut-être même que je me procurerais le tome 2 des aventures du commissaire, pour voir quels nouveaux personnages faussement joyeux peupleront ses enquêtes.

Les enquêtes de Jack Taylor, les trois premières.

J’ai découvert Ken Bruen et son cycle Jack Taylor grâce à @brunobord , et @woshLFBD. En fait pour être complétement franc, lors de mon passage à la Fnac des Halles à Paris, j’avais vu les bouquins, mais en lisant la quatrième de couverture, je n’avais pas accroché à l’histoire d’un détective privé irlandais.

Autant dire que si je pouvais remonter et me mettre des gifles, je le ferrais. Parce qu’en fait, Bruen est vraiment un put… d’auteur.

Mais par contre, il faut être honnête. Il ne faut pas lire du Bruen pour lire du grand roman policier, avec une enquête qui vous tiendra en haleine, des suspects, des rebondissements, un déroulé d’enquête qui fait le coeur du bouquin.

Non, les Taylor il faut les lire comme un polar, dans le sens de polaroid (rendons à César ce qui est à césar, c’est @brunobord qui m’a soufflé le jeux de mot). Chaque bouquin ne fait que raconter la vie de Jack Taylor, un ex flic alcoolique, drogué, dépressif, lâche et dont l’une de ses seules qualités et de savoir encaisser les coups aussi bien que les pintes.

Alors une histoire de Taylor, c’est noir, c’est sombre. Les pages sentent l’alcool, le sang, la clope et la sueur.  Et les ruelles froides de Galway que Taylor arpentent d’une démarche de pochetrons sont pleines de clochards, de salauds, de gens qui perdent leur illusions, d’enflures qui filent des raclés à de pauvres hères ou d’alcooliques. C’est un peu comme la vraie vie d’une petite ville perdu d’Irlande.

Mais ce qui fait le génie de Bruen, c’est deux choses :

  1. La première, de rendre immersif l’univers qu’il nous dépeint. On s’y perd vraiment dans cet univers glauque et qui donne envie de hurler, de nous répéter que non, rien n’existe de tel dans notre monde, que c’est comme les films d’horreur à la TV, que tout est faux …. Le tome un est d’ailleurs le seul bouquin qui m’est fait sentir l’odeur de la guiness au fond de la gorge, à chaque page que je dévorais. (et non le fait de le commencer un samedi matin, à 3h30, après une soirée jdr, pizza largement arrosé de bière n’explique pas tout, vu que j’avais toujours cette sensation le samedi après-midi en finissant le bouquin. HA HA)
  2. La seconde, c’est de savoir s’arrêter avant d’aller trop loin, de ne jamais tomber dans le patos ou le ridicule. C’est de faire s’enfoncer son héros dans les addictions, dans l’auto-destruction et l’enfer, d’une manière crédible. Rajoutant à chaque tome une nouvelle drogue. Alcool et clope dans le premier, puis la cocaïne dans le second et les cachetons dans le troisième.. Comment Taylor y survit.. Allez savoir. Par hasard peut-être. Parce que c’est comme ça, que dans la plus pure des traditions des ‘dur à cuire’, tant qu’il ne sera pas mort, il se relèvera, quoi qu’il arrive, quoi que cela lui coute.

Quelques derniers petits détails sympas si vous hésitez encore à vous ruer sur le premier tome :

  • Bruen ou Taylor sont listophiles. Ils adorent les listes, et elles agrémentent le bouquin, petites fioritures typographique qui renforcent l’impact du texte.
  • Vous ne trouverez nul part de description de pub aussi précises, aussi vraisemblables.
  • Taylor est un dévoreur de bouquins. Il adore lire. Et il cite sans arrêt ses auteurs préférés. Tellement que cela confine au symptôme de problèmes psychiatrique. Mais là encore c’est un vrai délice de lire chacune des citations qui parsèment les bouquins. (oui je suis comme ça, j’aime les petits trucs qui donnent de la profondeur à un récit ou un personnage, qui offre des références, des points d’accroche qui permettent d’en découvrir plus sur les personnages ou l’auteur).

Review de Plaguers, aux éditions l’atalante

J’ai découvert l’existence de Plaguers en lisant la madinterview d’Eva. (Encore une preuve que les MadInterviews, c’est cool). Rien que de voir la couverture, j’ai su que je voulais le lire, ce bouquin.

Parce que oui, si il y a des livres dont les couvertures repoussent le lecteur (comme la première édition du dernier vœu, chez Bragelonne qui a été la raison qui a fait que je ne l’ai pas acheté (mais je l’ai acheté en poche ….:) ) ) il y en a qui l’appellent. Qui l’ensorcellent et qui lui donnent d’acheter le bouquin. Ce fut le cas pour Plaguers. (Cela ne veut pas forcément dire que le bouquin sera bon, La jeune détective et autres histoires étranges en est l’exemple parfait. Un titre et une couverture qui m’ont fait craqué et un recueil de nouvelles … que j’ai presque failli ne pas finir tellement je l’ai trouvé mauvais)

Du coup, quand au détour d’une boutade twitter, j’ai proposé de lire des bouquins l’Atalante et d’ensuite donner mon avis et que l’on m’a répondu oui.. j’ai tout de suite demandé Plaguers. (d’ailleurs si d’autres maisons d’éditions veulent m’envoyer des bouquins… surtout, ne vous gênez pas hein, ma boite aux lettres est grande, pas de soucis à ce niveau).

Et autant briser le suspense et spolier la conclusion de mon billet, j’ai bien fait. Parce que Plaguers est un bon bouquin, pour ne pas dire un très très bon bouquin. Suffisamment bon pour que je passe une bonne partie de la nuit suivant sa réception à le lire. Et que je lise en moins de 24h.

L’objet

J’aime bien les bouquins L’Atalante. J’aime bien leur dimension un peu étrange (plus grand que du poche, moins grand qu’un ‘vrai’ grand format), mais tellement plus facile à ranger dans une bibliothèque. Bon je dois avouer que je préférais leur ancienne méthode d’impression de couverture,  qui rendaient celle-ci légèrement rugueuse au toucher… Mais bon, ça doit être parce que je suis un vieux râleur.

La couverture, j’en ai déjà parlé. Elle est juste belle. Un grand symbole (ressemblant à un Pi) Orange qui barre le reste du visuel. Des tons gris et orange. La défense en arrière plan, plongé dans une atmosphère d’apocalypse et de fin du monde …

L’histoire

La folie et la cupidité des hommes ont plongé la Terre dans une catastrophe écologique complète. Il n’y a plus d’animaux sauvages, plus de flore, plus d’air respirable, plus rien à part des pluies acides, un air pollué et une humanité qui ne sait plus ce que veut dire la sentir l’odeur d’une brise d’été.

Pour le reste rien, malheureusement, n’a changé. Des politiques cupides, des hordes de pauvres qui manquent de tout tandis que les dernières ressources sont monopolisés pour le bien être des ‘gens importants’. Même la dernière source d’énergie,  les réacteurs Alyscamps sont rationnés et bien plus utilisés pour le confort des nantis que pour le bien-être de tous.

Et c’est dans ce contexte, ce futur morose et gris que sont apparus les Plaguers. Les plaguers sont ce que l’on pourrait appeler des mutants, des enfants ou des ados avec un pouvoir de création, pouvoir vu comme une malédiction et appelé la Plaie. Certains font apparaître des loups, d’autres des fleurs, des levures, de la lave ou des arbres. Mais tous, tous, font peur aux autres, aux normaux. Des réserves sont donc créer pour eux, de vraies prisons où ils sont parqués et d’où ils ne peuvent sortir que lorsque, ironique schizophrénie du monde,  les normaux ont besoin d’eux …

Les réserves, c’est à travers les yeux des deux principaux personnages du bouquin, Quentin et Illya, lui sympathique ado qui fait naitre des sources sous chacun de ses pas, elle véritable teigne qui fait pousser des fleurs et qui a tenté un changement de sexe pour résorber ses dons de plagueurs.

C’est à travers leur exploration de la réserve et de son mode de fonctionnement, leur relation avec les autres plagueurs et leur émoi d’adolescents que nous lecteur accroché à son bouquin, on découvrira le monde dans lequel ils vivent, ce qui arrivent aux ‘méchants’ plagueurs et quels dangers guettent l’humanité pour ne pas dire l’univers tout entier….

Mon avis

Plaguers est un bouquin d’anticipation (ou de SF). Mais c’est pour moi, avant tout un roman d’apprentissage, initiatique. On y retrouve même les trois phases qui découpent un tel roman à savoir :

  • jeunesse
  • apprentissage
  • maitrise

Et c’est au final cela qui le rend si attachant, si prenant. Bien plus que la déclinaison du thème de ‘ l’apocalypse qui menace notre planète et qui sera évité que grâce à l’action de quelques héros.’ Après tout, de tel bouquins, il suffit de soulever une caisse de bouquins pour en trouver une tripotée.   Et même si, je n’ai rien à dire, le thème en question est très bien traité, lui ajouter ce cheminement des héros, de l’enfance à l’age adulte, rend le bouquin vraiment plus accrocheur.

Il ne faudrait toutefois pas penser, parce que je dis cela, que ce n’est qu’un bouquin pour ado, qui pourront s’identifier facilement aux personnages. C’est vrai que ça sera surement le cas. Mais pas seulement. Ou alors David Copperfield, l’alchimiste et En terre étrangère (de Robert Heinlein) sont des bouquins pour ado …

Si je cite En terre étrangère, ce n’est d’ailleurs pas pour rien. Parce qu’en lisant Plaguers, je n’ai pu m’empêcher de penser à deux autres livres. Le premier de ces deux livres étant donc, En terre étrangère (qu’il faut absolument que vous lisiez si ce n’est pas déjà fait, c’est vraiment un des chefs-d’œuvre de Heinlein). Il me semble d’ailleurs que l’auteur de plaguers, y fait référence, lorsqu’un des personnages dit en parlant d’Illya que c’est une étrangère en terre étrangère. (le titre anglais d’en terre étrangère étant, étranger en terre étrangère).
Le deuxième c’est La Plaie, de Nathalie C. Henneberg, un bouquin dont j’ai l’une des rééditions, publiée, tiens coïncidence rigolote, par l’Atalante. La plaie du bouquin de Henneberg est, il est vrai, très différente de celle de plaguers. C’est une force d’origine inconnue qui rend les gens fous, les transformant en nocturne qui ne vivent que pour détruire et faire souffrir. Une équipe de mutant, voyant, télépathe, sensitif, va alors tenter de sauver la galaxie du mal. Peut de similitude avec plaguers me direz vous.. à part le mot Plaie. C’est vrai. Mais dans les deux bouquins, il y a la même sorte de poésie prenante. De poésie silencieuse, cachée, sans vers ni rime mais qui pourtant est là, bien présente, dans chaque situation, dans chaque description, dans le choix des mots, dans les souvenirs et les ressentis qu’ils font naitre …

Je crois que je pourrais continuer à écrire longtemps sur plaguers.
Parler des sujets de réflexions aborder à travers le ‘truc’ des discussions entre personnages, comme le problème de l’écologie ‘de riche’ qui en transformant des terres utilisées pour nourrir les populations locales en champ à biocarburant, génère famine et malheurs aux seins même des populations qui cultivent les dit champ.
Parler plus encore de l’histoire, de comment tout au long du bouquins, de petit indices sont déposés, pour préparer à la fin du bouquin, comment le style d’écriture est plaisant, fluide et agréable à lire.

Mais bon, j’ai assez écrit, assez parlé. Alors je ne dirais plus qu’une chose : Je vous conseille sincèrement de lire ce bouquin.

JPod, le livre

Lorsque ma chère et tendre m’avait parlé de la série JPod, j’étais aux anges. Les premiers épisodes m’avaient ravi, je crois qu’il n’y a pas de mots plus justes. Mais malheureusement, la série fut annulée et moi, je dus me contenter de pester sur les fout… incompétents qui prenaient de telles décisions.

Alors, bien entendu, vous imaginez ma joie lorsque que je découvris qu’Au Diable Vauvert sortait le bouquin en français. Si j’avais pu, je me serais précipité immédiatement pour acheter ce petit joyau. Malheureusement, Aion et quelques autres bouquins ayant asséchés mon budget ‘loisirs’ je dus attendre quelques temps avant de pouvoir devenir l’heureux propriétaire d’un exemplaire de JPod (et râler, avec raison, à chaque fois que je croisais un inconnu le nez plongé dans son exemplaire de JPod).

Mais revenons en au bouquin.

Tout d’abord, l’aspect extérieur.

Vous allez me dire, qu’est-ce qu’on s’en fout ? Sauf que non, c’est important. Il m’est arrivé de ne pas acheter un bouquin à cause de son odieuse couverture (et le contraire fut également vrai).

C’est un bon pavé de 523 pages. La couverture est très sympa, grise métallisée, avec six petits bonhommes type Légo. C’est d’ailleurs la même couverture que la version US.

1- L’histoire

Tout allait pour le mieux pour Ethan et ses cinq acolytes déjantés. ‘Enfermés’ dans JPod, une espèce de placard professionnel dont l’on ne sort jamais, ils bossent tranquillement sur un jeu de skateboard. Et par bosser tranquillement, je veux dire qu’ils en font le moins possible, en trouvant toutes les excuses possibles pour ne pas travailler. Tout va dans le meilleur des mondes des développeurs de jeux vidéos, jusqu’à ce que le service marketing ponde une nouvelle idée géniale : intégrer un PNJ tortue dans le jeu de skateboard… Et là, tout dérape, enfin je devrais dire sur-dérape.

JPod ne raconte que cela, le quotidien complètement burlesque d’Ethan. Comme Ethan passe la majeure partie de sa vie au boulot, JPod raconte donc aussi la vie de ceux qui bossent avec lui, à savoir l’équipe de dev de jeux vidéos la plus spéciale du monde. Et par spéciale, je veux dire qu’elle se compose de (n’ayons pas peur des mots) ratés, ultra-geeks, nerds, psychotiques et perdus de la vie. Notre gentil héros ayant une famille, quand même, on pourra aussi se régaler de ses différentes histoires de famille. Sachant qu’à bien y réfléchir, les camarades de boulot d’Ethan sont presque normaux comparés à sa famille…

Un livre qui ne raconte que la vie quotidienne des personnages qu’il met en scène, cela vous rappelle Seinfeld et la série qui ne raconte rien ? C’est normal, c’est un peu ça, les persos frappadingues en plus.

Vous ne me croyez pas ? Alors allez, pour le plaisir j’en liste quelques uns :

  • un figurant de films ratés spécialiste de danse de salons,
  • un mafieux chinois, très… spécial,
  • une mère bien sous tout rapport et cultivatrice de drogues,
  • un mec qui se shoote au sirop contre la toux,
  • Douglas Coupland lui-même, qui se met en scène dans son propre bouquin,
  • ….

Et donc forcément, avec autant de personnages déjantés, il ne peut arriver que trucs complètement fous sur trucs complètement fous. A tel point que parfois, on pourrait croire qu’en fait on s’est retrouvé, par un phénomène bizarre, dans un livre de Jasper Fforde (auteur que j’adore d’ailleurs).

2- Le reste

2.1 Typo quand tu nous tiens

Tout le livre joue sur la typo, la géographie des lettres. Et je dois dire que j’aime beaucoup. Sur certaines pages il n’y a que 2 ou 3 mots, écrits en gros. Sur d’autres, ça sera écrit en plus petit, tout serré. Il y a parfois des listes de mots, sur deux ou trois pages (pour ceux qui connaissent, on retrouve un peu les mêmes sensations que lorsque l’on lit la La Maison des Feuilles).

2.2 Scrapbooking

Le bouquin raconte la vie quotidienne des protagonistes, je l’ai déjà dit. Et leur vie quotidienne, c’est avant tout, comment ne rien faire au boulot. Et là où c’est fort, c’est que leurs activités sont vraiment détaillées dans le bouquin, genre scrapbooking de vacances avec les tickets de métros et les polaroids collés avec du chewing-gum. Cowboy (l’un des perso) retrouve de vieux spams de 2003 ? On a le texte du spam dans le bouquins.
Mark le Maléfique (pourquoi ce surnom, vous verrez en lisant) donne une liste de 58 894 chiffres au hasard et proposent à ses camarades de trouver la position du O qu’il a glissé à la place d’un 0, sans utiliser rechercher, bien entendu, eh ben on a la liste des 58 894 chiffres (et je dois avouer que j’ai chercher le O, et j’ai pas honte). Ça a l’air tout con, mais ça donne une vraie force au bouquin, ça le rend vraiment immersif, le temps d’un jeu, on devient un JPoder (l’un de mes préférés étant quand même, le jeu qui fait intervenir Ronald Mac Donald).

3- Alors, faut l’acheter ou pas ?

Plus que oui. Absolument même. Et ça, malgré ses défauts. Parce que oui, JPod, n’est pas sans défaut. En fait, pour être tout à fait franc, je trouve que la fin est bâclée. Pas la dernière page, que j’adore. Mais dans la dernière partie, je trouve que Coupland se laisse aller à la facilité. A rajouter un rebondissement ‘grosse ficelle’ qui au final n’apporte rien, toujours à mon avis, qui est juste posé là pour finir le bouquin sur un ‘changement’.

C’est dommage, parce qu’en plus, il s’était sorti plutôt bien de l’exercice difficile consistant à se mettre soi-même en scène dans un bouquin.

Mais même malgré ça, je le classe tout de suite dans la très petite catégorie de mes bouquins préférés, qu’il faut absolument lire avant 50 ans, sinon c’est que l’on a raté sa vie.

Et ce n’est pas grave si vous n’êtes pas geek, vous comprendrez quand même.