Fabien, je l’ai croisé, par mail, pour la première fois en début d’année. Je donnais alors, pour donner un coup de main, d’une rubrique dans Jeux de Rôle magazine. Fabien m’avait envoyé un texte de la bible du maitre du jeu pour qu’il paraisse en avant première dans le magazine. Je me souviens m’être dit qu’il devait être dingue ou en avoir une sacrée paire, pour se lancer comme ça dans l’édition dans le monde du jdr. On a un peu échangé par mail et on a fini par discuter par téléphone, à propos de divers projets qu’on pourrait monter ensemble. Au final, j’ai fini par décider qu’il n’était pas plus fou que n’importe quel entrepreneur.
Mais je vous laisse lire ses réponses. Et si jamais vous avez envie de lui serrer la pince, il sera jusqu’à dimanche (jusqu’au 12 donc), au monde du jeu, Portes de Versailles.
Si tu devais te présenter en trois phrases, que dirais tu ?
3 phrases, mais c’est déjà beaucoup (et hop une première phrase de placée) ! Je m’appelle Fabien, j’ai 25 ans, je suis bloggeur, auteur, éditeur et entrepreneur. Pour résumer, je dirais que j’ai fait beaucoup de choses au cours de mon petit parcours, porté beaucoup de casquettes mais toujours avec ces 3 valeurs : la passion (au sens d’être passionné par ce que l’on fait), l’aventure et l’humain.
==== Ta cyber life ====
— tu tiens un blog sur le site de la bible du meneur de jeu mais tiens-tu d’autres blogs ? si oui lequels et qu’y racontes tu ?
En plus du blog de la Bible du Meneur de Jeu, j’ai également un autre blog plus personnel de voyages et d’humeur mais cela fait plusieurs mois que je ne l’ai pas mis à jour tellement j’ai été accaparé par d’autres projets. Je suis également en réflexion et tests sur un autre blog dans le domaine du sport et de la forme, une autre de mes passions.
— Plutot twitter(identi.ca) ou facebook ? quelles utilisations as tu des deux ?
Les deux ! Préférence pour Twitter tout de même qui est moins « fouilli » que Facebook. Facebook est tellement « vaste » qu’on s’y perd un peu je trouve. Twitter c’est un peu plus simple sur le principe. Je me sers des deux à la fois à titre personnel et à titre professionnel (pour mon auto-entreprise Footbridge) à la fois pour échanger des idées, rencontrer des gens et parler de mes projets, de mes livres et de ce que je fais.
— Es tu addict au Net ? si oui tu as une ou deux anecdotes sur le sujet ?
J’ai deux addictions : internet et la salle de sport… à tel point que ce sont devenus mes deux critères de choix quand en déplacement je dois dormir à l’hôtel même si Internet prédomine. J’ai déjà dormi dans des hôtels sans salle de sport, mais avec connexion internet, par contre l’inverse ne s’est jamais produit ;-).
— Sur le net on peut te trouver où ?
Me lire ou en live ?
Pour me lire :
Pour m’avoir en live, le mieux c’est d’essayer Skype ou Facebook.
==== Le boulot ====
— Déjà, allez, profite en pour faire ta promo, explique nous ce que tu fais ?
Je suis auteur, créateur et éditeur de jeux de rôle, de jeux de société, de divertissement et de contenus informatifs en ligne. J’ai créé en septembre 2009 (un an déjà !) la structure Footbridge, mon auto-entreprise, sur laquelle je suis à plein temps depuis janvier 2010. Et les efforts ont payé car dans quelques jours sort la Bible du Meneur de Jeu, le premier ouvrage, un guide de conseils pour TOUS les meneurs de jeu de rôle sur table !
— Tu es diplomé des mines de Paris, tu as bossé en VIE en australie dans l’industrie optique et au final tu te lances dans l’édition de livre, c’est quand même un sacré grand écart non ? Il s’est passé quoi ? comment en es tu venu à plaquer un parcours pro qui apparement s’annonçait tout tracé pour partir à l’aventure ?
Il y a eu un vrai tournant en janvier 2009, quand un ami m’a recommandé de lire « The Four Hour Work Week » de Tim Ferris, un livre très connu outre-Atlantique, mais qui n’a pas vraiment percé en France. Cela a été un vrai choc. J’ai ouvert les yeux sur ma vie et je me suis dit « je ne veux pas travailler dans une usine toute ma vie, je veux faire ce que j’aime vraiment, ce qui me passionne ». C’est la passion qui m’a toujours guidé, et qui me guide toujours aujourd’hui et se lever tous les jours pour travailler pour quelqu’un d’autre, sur un sujet qui ne me motive que moyennement, ce n’était tout simplement pas possible. J’avais depuis plusieurs années l’idée de créer mon entreprise, mais je me disais « plus tard, quand j’aurai l’expérience… ». Lire ce livre m’a fait réalisé : il est inutile d’attendre un hypothétique plus tard. Notre vie, c’est ici, c’est maintenant et il faut la saisir. C’est le pari que j’ai pris et c’est pour cela que j’ai décidé de tenter l’aventure.
— Il y a des différences ou des points communs, entre ta vie de salarié et ta vie de patron d’une maison d’édition ?
Il y a un point commun : les journées sont trop courtes !!!! Avant comme maintenant, les journées sont chargées, j’essaie d’être sur tous les fronts à la fois, et c’est parfois crevant. La différence, c’est qu’avant je finissais ma journée épuisé et dégoûté, maintenant quand je vais au lit le soir, je suis crevé mais heureux… Aussi l’autre différence, comme je suis à mon compte, je choisis où je veux travailler et quand je veux travailler, ce qui est un point positif. Un avantage certes, mais l’inconvénient c’est qu’il n’y a quasiment plus de séparation entre ma vie personnelle et ma vie professionnelle…
— Quelle a été ta plus grande désillusion, ton plus grand coup de blues, ta plus grande galère au niveau de ta création d’entreprise ? tu les as surmontés comment ?
Des galères, il y a en a eu beaucoup !!! La création d’entreprise c’est un vrai parcours du combattant et il faut une détermination de fer pour y arriver. Il faut vouloir y arriver, car les obstacles sont nombreux, et donc aussi les opportunités de jeter l’éponge. Je pense qu’un moment de stress assez important a eu lieu quand j’ai eu mes devis définitifs pour l’impression de la Bible du Meneur de Jeu. J’avais eu des premiers estimatifs au mois de février et je m’étais basé sur ces chiffres dans mon business plan, avec un fournisseur bien précis sur lequel je comptais. Quand le livre était prêt à être envoyé à l’impression fin mai et que j’ai demandé une mise à jour des devis, le prix du papier avait augmenté, et le prix du fournisseur avec qui je voulais travailler initialement était passé du simple au double ! Un vrai coup dur. Pour le gérer, d’abord, j’ai médité bien calmement sur la situation, histoire de rester zen : dans ce genre de situation, mon premier réflexe normalement c’est de stresser et paniquer… c’est tout sauf productif ! Là j’ai donc essayé intérieurement de me calmer, j’ai relancé des demandes de devis, recalculé un peu mon budget et quelques semaine plus tard ai fini par conclure le deal avec un autre prestataire.
— Ta plus belle surprise, ton meilleur souvenir heureux, toujours au niveau de ta création d’entreprise ?
Le jour où j’ai été appelé pour faire ma première interview pour un site d’actualité sur les jeux de simulation (www.ikosa.net). C’était à peine plus d’un mois après le démarrage du blog et c’était vraiment la première fois que j’étais référencé par un gros site. A partir de là ça a attiré beaucoup plus de monde sur le blog et lancé la machine.
— Qu’est ce qui a changé entre la façon dont tu imaginais le boulot d’éditeur / chef d’entreprise le jour ou tu as pris ta décision de te lancer et aujourd’hui ?
Maintenant je suis beaucoup plus au fait des petits rouages de l’éditions et de comment fonctionne un projet éditorial. J’ai appris énormément lors du développement du projet et aujourd’hui je me considère plus comme un éditeur que comme un ingénieur.
— Si je te propose de remonter dans le temps et de tout changer, de rester salarié dans le domaine ou tu as eu ton diplôme, tu le fais ?
Pour rien au monde ! Je suis extrêmement heureux d’avoir fait ce grand saut et de faire aujourd’hui ce qui me plait vraiment. Je prend un risque mais je l’assume complètement.
— Et si je te propose de remonter dans le temps pour te donner à toi même un conseil, un seul, ça serait quoi ?
Demander un maximum de devis à l’avance et de différents fournisseurs afin de bâtir le business plan et prévoir de la marge pour éviter les mauvaises surprises.
— A ton avis, un chef d’entreprise, il doit avoir quoi comme qualités ?
Etre capable d’avoir différentes casquettes, être très débrouillard et avoir une détermination à toutes épreuves.
==== Ta vraie life, quand tu es pas au boulot ====
— Ton bureau chez toi il ressemble à quoi ? (si tu as une photo …)
J’ai pas de bureau ! Je suis sans bureau fixe. Quand je suis chez mes parents soit j’utilise le bureau de mon frère soit je m’installe sur la terrasse quand il fait beau (ce qui est rare dans le nord de la France).
Sinon quand je suis en déplacement il m’arrive de travailler vraiment n’importe où (cafés, fast-food…) j’ai appris à repérer les pancartes wi-fi sur les devantures.
— Tu es rôlistes, ça je le sais, tu joues à quoi comme type de jeux ?
A vraiment beaucoup de choses, en tant que MJ en ce moment c’est Mouse Guard (dont je rêverais de faire la VF un jour), Rippers, quelques univers maison.
En tant que PJ Ambre, Shadowrun, Vampire et INS.
— Et puis, pourquoi joues tu aux jdr ?
Parce que c’est le meilleur moyen de vivre la grande aventure avec quasiment rien : il suffit de son imagination. Cela me permet de faire ce que j’aime vraiment : raconter des histoires et faire rêver les gens.
— A part les jeux de rôles tu as quoi comme passion ?
Le théâtre, le sport, les jeux de société, les voyages et c’est déjà pas mal !
— Tu t’investis dans des trucs précis ? projet divers / art / asso ?
En jeu de rôle je suis secrétaire national de la FFJDR pour aider à faire connaître le jeu de rôle, je contribue également au site PTGPTB VF en les aidant à traduire les articles de fond.
— Si tu devais choisir un événement que tu as vécu, un seul, pour te definir, tu choisirais lequel ?
Je pense que ce serait ma participation à Fort Boyard tout récemment, même si la prestation de notre équipe n’a pas été exceptionnelle cela a été une expérience géniale et qui a rassemblé beaucoup de choses en moi : le goût du jeu, de l’aventure face aux caméras. Un moment dont je me souviendrais toute ma vie.
==== Question pour me faire mousser ====
— Est ce que tu lis le Mad Blog ou le jdr Mad Blog ? Pourquoi ? (que ça soit oui ou non)
Pour être tout à fait honnête non, je l’ai parcouru avant de répondre à cette interview et je pense que je vais rattraper un peu mon retard.
==== Allez, on a presque fini, quelques dernières questions pour vraiment te connaitre ====
— Tu es plus Val Kilmer ou Viggo Mortensen ? pourquoi ?
Incontestablement Viggo Mortensen, sans lui le Seigneur des Anneaux n’aurait pas eu la même saveur.
— Si tu devais choisir un bouquin, un bon film, une série cool, une série pourrie , un nanard, tu choisirais quoi ?
- Le Seigneur des Anneaux
- Inception
- Buffy contre les vampires
- Bones
- Les chroniques de Narnia
— Ton pire souvenir scolaire ?
La cantine du collège, c’était vraiment infect, je tairais le nom de ce collège par décence.
— Quand je dis chaussette, tu penses à quoi en premier ?
Naheulbeuk mais je ne dois pas être le seul à vous avoir répondu ça.
— Tu es plus tripes à la mode de caen ou tartiflette ?
Ni l’un ni l’autre, mais à choisir ce serait Tartiflette.
— ton livre de chevet actuel ? Pourquoi ?
Une pile de JDR amateur, tous plus intéressants les uns des autres et que je dois dépouiller pour peut être ne sélectionner un à éditer bientôt.
— Le livre que tu as détesté lire et que pourtant, tu as fini ?
J’ai commencé à pratiquer l’art de ne pas finir les livres que je déteste pour éviter de perdre trop de temps !
Le dernier en date que je n’ai pas fini était Getting things done, trop théorique, trop chiant et trop orienté business classique.
==== Juste avant la fin, un peu de liberté ====
— Une question à laquelle tu aurais aimé répondre et que je ne t’ai pas posé ?
As- tu envie d’écrire un autre livre, là maintenant ?
— Et donc, la réponse ?
Actuellement je préfèrerais faire une traduction ou une édition d’un autre auteur plutôt qu’écrire un livre complet.
— Un coup de gueule à passer ?
Les distributeurs qui sont débordés et qui sont très très long à répondre aux e-mails…
— Un sujet qui te tient à cœur et dont tu veux parler à ceux qui lisent ton interview ?
La découverte du jeu de rôle : il faut impérativement faire sortir le jeu de rôle de son “enveloppe geek” et le faire découvrir là on où ne l’y attend pas. Les actions de la fédé vont dans ce sens. J’appelle donc tous les rôlistes à supporter la FFJDR que ce soit financièrement, matériellement ou sur le terrain en se portant volontaire pour cela envoyez un mail vous présentant à Contact@FFJDR.org
Le mot de la fin, en 17 mots ? (ce qui fait les 17 mots de la fin … )
On va essayer de le faire tenir dans cette plage, mais pas sur de vraiment y arriver.