Gérer ses bourdes

Ca nous arrive à tous. On fait des bourdes. Des petites, des pas importantes voire des grosses bourdes.

Et que ça soit au niveau perso ou au niveau boulot.

Et comme toujours, les bourdes arrivent dans les pires moments, les moments plein de stress, ou le temps manque où l’on est surchargé.

Mais faire des bourdes, c’est normal. Et même dans le contexte professionnel, c’est permis. (A condition de ne pas en faire tout les jours). Parce que même dans le contexte pro, on reste des humains, donc par définition, faillible.

Vos clients (ou vos fournisseurs) ne vous jetteront donc pas des pierres si par malheur, un jour vous veniez à faire une bourde. Par contre, suivant comment vous gériez les conséquences de la bourde, là ils pourraient vous jeter des pierres.

Donc, voyons comment gérer une bourde, en 5 points.

Déjà la découverte.

Le cas le pire, c’est votre interlocuteur (à partir de maintenant je vais partir du principe que c’est votre client, mais ça pourrait être votre fournisseur, votre partenaire, etc.) qui la découvre. Donc alors que vous étiez en train de faire tout autre chose, vous recevez un mail ou pire un coup de téléphone pour vous annoncer que ‘Houston, on a un problème’. Là nul besoin de vous mettre à courir en hurlant et en vous arrachant les cheveux, même mentalement. Restez serein, déjà ça tranquillisera le client. Prenez connaissance du problème, posez-lui des questions utiles (s’il est au tel), depuis quand, les symptômes, etc, etc. Si c’est un mail, traitez-le tout de suite en lui posant les mêmes questions.
Que ça soit par mail ou par téléphone, assurez-lui que vous allez étudier le problème au plus vite (voir immédiatement suivant la criticité) et que vous le tenez au courant. Important donnez lui un délai pour votre réponse, dans l’heure, avant la fin de la journée, sous 3 jours, mais donnez lui un délai précis.

Maintenant autre cas de figure, c’est vous qui découvrez la bourde. N’imaginez pas la cacher. Pourquoi ? Parce qu’effectivement si vous avez de la chance, personne ne s’en est rendu compte et donc vous allez peut-être même tout remettre en l’ordre sans que personne ne s’en occupe. Mais si jamais quelqu’un s’en est rendu compte, que vous réparez en catimini sans rien dire et que vous ne dites rien à personne, vous allez avoir une grosse étiquette (et à raison) ‘dissimulateur à qui on ne peut pas faire confiance’ accroché dans le dos. Donc si jamais c’est vous qui découvrez la bourde, vous tenez les gens au courant. Un mail ou un coup de tel avec la description du problème et pareil un délai maximal avant lequel vous vous engagez à revenir vers eux.

Le déni

C’est la chose à ne pas faire. N’essayez pas d’embrouiller votre interlocuteur. De lui expliquer que ce n’est pas de votre faute qu’en fait c’est lui. Que ce n’est pas un bug, mais une fonctionnalité normale, que c’est comme ça que c’est prévu.
Ou alors que c’est la faute du chien qui a mangé les câbles ou de Murphy qui joue au vaudou avec une poupée à votre effigie.
Non acceptez le fait que vous avez merdé. D’abord parce que le déni, ça fait très enfantin. Et que les gens n’ont pas envie de travailler avec un enfant de 5 ans. Et puis que bon, un jour ça sera peut être vraiment pas votre faute. Si à chaque fois que c’était votre faute, vous avez essayé de vous défiler par tout les moyens possibles, le jour ou il va vous falloir expliquer, la main sur le cœur, que non vraiment là ce n’est pas votre faute. Personne ne vous croira…

La réparation

Bon tout le monde sait qu’il y a eu merdouillage. Maintenant il faut réparer. Faites-le. Le plus vite possible. Vous allez me dire que vous avez peut-être d’autre chose à faire, que vous n’avez pas le temps, que vous n’avez plus de bras dispo. Débrouillez-vous. Faites avancer les choses, même un peu, dans la mesure de vos possibilités. Mais le plus possible. Et plus le problème est critique ou dérangeant, plus il faut vous dépêcher.

A mon sens, (mais là c’est personnel) à choisir, il vaut mieux avoir un peu de retard dans une livraison et corriger une bourde qui vient d’être découverte qu’être à l’heure pour sa livraison mais laisser quelqu’un dans l’embarras le plus profond (et donc la colère).
Bon bien entendu si votre livraison cela fait trois fois que vous la repoussez et que vous vous retrouvez avec deux bourdes à gérer (les multiples retards de livraison plus une bourde indéterminée) vous êtes dans le caca. Mais à ce niveau là, je pense qu’il y a un certain nombre de choses à revoir dans votre organisation du travail ….

l’information

Suivant les cas, cela peut être une bourde qui va prendre du temps à corriger. Dans ce cas là, tenez informés régulièrement vos interlocuteurs des avancées (ou pas) de la résolution ainsi que d’une estimation probable de retour à la normale. On râle tous assez après la SNCF quand l’information sur les trains annulés ou retardés n’arrive pas… Ne soyons pas la SNCF de nos clients.

Passer à autre chose.

Vous avez bien réagi à l’annonce de votre bourde, vous avez trouvé, rapidement, une solution que vous avez mis en place et en plus vous avez tenu informés votre client du déroulement de la résolution de votre bourde. Tout le monde est de nouveau content et serein. C’est le moment de passer à autre chose.

Faites un dernier point avec votre interlocuteur pour résumer la situation et profitez en pour lui exposer les mesures que vous avez prises ou que vous allez prendre pour que cela ne se reproduise pas. Ça lui fera plaisir. Et au passage, suivant la gravité de la bourde, faites un petit geste. (Pour une bourde de type ennuyeuse, le petit geste peut être de la traiter séance tenante, au moment où elle se déclare, comme si c’était une bourde critique).

Ne laissez pas vos clients seuls

Avant d’être vos clients, vos clients n’étaient pas vos clients. C’était des non-clients. Puis ils sont devenus des prospects puis des clients.

J’enfonce des portes ouvertes allez vous me dire. Oui, je sais.

Mais si je vous dis cela c’est pour mettre le doigt sur une chose bien précise. C’est que pour faire que des inconnus deviennent vos clients, vous avez du produire un certain nombre d’effort, plus ou moins grand. Et que ces inconnus, avant d’être vos clients, étaient les clients de quelqu’un d’autre.

Mais que finalement, vous avez réussi à faire en sorte qu’ils deviennent vos clients.

Maintenant qu’ils sont vos clients, quelle est votre démarche ? Je croise bien trop souvent des entreprises qui ne parlent à leur client qu’en deux occasions :

  • lorsqu’elles leur envoient leur facture
  • lorsqu’il y a un problème qu’elles doivent corriger.

Pour peu que l’entreprise est un peu de chance, il n’y aura pas souvent des bugs à corriger. Et donc elle pourra passer des mois sans aucun échange avec son client (autre que l’envoi de facture au service compta, ce que je ne compte pas comme échange).

Vous pensez que c’est une bonne solution ? Vous ne pensez pas que votre client va avoir l’impression d’être un petit garçon (ou fille), seul(e) dans le noir et sans veilleuse pour le rassurer ? Alors qu’il entend déjà le croquemitaine griffer le parquet sous son lit ?

Ne pensez vous pas, que ne jamais vous voir/recevoir de mails/ de coup de téléphone va faire que votre client va se sentir délaissé ? Va finir par oublier que si tout marche bien, c’est grâce à vous ? Et que si, à ce moment là, un de vos concurrents arrive et lui fait la cour encore et encore, il finira par succomber ?

Et que donc vous aurez perdu un client ?

Moi, en tout cas, je le pense.

Donc faite des points régulier avec vos clients. Appelez les, tenez vous au courant de ce qu’ils font, de leur nouveau produits, …

Cela permettra deux choses :

  • Vos clients ne vous oublieront pas et se sentiront chouchoutés comme jamais.
  • Qui sait, peut-être que ça vous permettra de leur vendre de nouvelles prestations / produits sans avoir fait beaucoup d’effort (en tout cas beaucoup moins que si vous deviez convertir un prospect en client)

MadInterview de Fabien, l’ingénieur qui devint éditeur

Fabien, je l’ai croisé, par mail, pour la première fois en début d’année. Je donnais alors, pour donner un coup de main, d’une rubrique dans Jeux de Rôle magazine. Fabien m’avait envoyé un texte de la bible du maitre du jeu pour qu’il paraisse en avant première dans le magazine. Je me souviens m’être dit qu’il devait être dingue ou en avoir une sacrée paire, pour se lancer comme ça dans l’édition dans le monde du jdr. On a un peu échangé par mail et on a fini par discuter par téléphone, à propos de divers projets qu’on pourrait monter ensemble. Au final, j’ai fini par décider qu’il n’était pas plus fou que n’importe quel entrepreneur.

Mais je vous laisse lire ses réponses. Et si jamais vous avez envie de lui serrer la pince, il sera jusqu’à dimanche (jusqu’au 12 donc), au monde du jeu, Portes de Versailles.

Si tu devais te présenter en trois phrases, que dirais tu ?

3 phrases, mais c’est déjà beaucoup (et hop une première phrase de placée) ! Je m’appelle Fabien, j’ai 25 ans, je suis bloggeur, auteur, éditeur et entrepreneur. Pour résumer, je dirais que j’ai fait beaucoup de choses au cours de mon petit parcours, porté beaucoup de casquettes mais toujours avec ces 3 valeurs : la passion (au sens d’être passionné par ce que l’on fait), l’aventure et l’humain.

==== Ta cyber life ====

— tu tiens un blog sur le site de la bible du meneur de jeu mais tiens-tu d’autres blogs ? si oui lequels et qu’y racontes tu ?

En plus du blog de la Bible du Meneur de Jeu, j’ai également un autre blog plus personnel de voyages et d’humeur mais cela fait plusieurs mois que je ne l’ai pas mis à jour tellement j’ai été accaparé par d’autres projets.  Je suis également en réflexion et tests sur un autre blog dans le domaine du sport et de la forme, une autre de mes passions.

— Plutot twitter(identi.ca) ou facebook ? quelles utilisations as tu des deux ?

Les deux ! Préférence pour Twitter tout de même qui est moins « fouilli » que Facebook. Facebook est tellement « vaste » qu’on s’y perd un peu je trouve. Twitter c’est un peu plus simple sur le principe. Je me sers des deux à la fois à titre personnel et à titre professionnel (pour mon auto-entreprise Footbridge) à la fois pour échanger des idées, rencontrer des gens et parler de mes projets, de mes livres et de ce que je fais.

— Es tu addict au Net ? si oui tu as une ou deux anecdotes sur le sujet ?

J’ai deux addictions : internet et la salle de sport… à tel point que ce sont devenus mes deux critères de choix quand en déplacement je dois dormir à l’hôtel même si Internet prédomine. J’ai déjà dormi dans des hôtels sans salle de sport, mais avec connexion internet, par contre l’inverse ne s’est jamais produit ;-).

— Sur le net on peut te trouver où ?

Me lire ou en live ?

Pour me lire :

Pour m’avoir en live, le mieux c’est d’essayer Skype ou Facebook.

==== Le boulot ====

— Déjà, allez, profite en pour faire ta promo, explique nous ce que tu fais ?

Je suis auteur, créateur et éditeur de jeux de rôle, de jeux de société, de divertissement et de contenus informatifs en ligne. J’ai créé en septembre 2009 (un an déjà !) la structure Footbridge, mon auto-entreprise, sur laquelle je suis à plein temps depuis janvier 2010. Et les efforts ont payé car dans quelques jours sort la Bible du Meneur de Jeu, le premier ouvrage, un guide de conseils pour TOUS les meneurs de jeu de rôle sur table !

— Tu es diplomé des mines de Paris, tu as bossé en VIE en australie dans l’industrie optique et au final tu te lances dans l’édition de livre, c’est quand même un sacré grand écart non ? Il s’est passé quoi ? comment en es tu venu à plaquer un parcours pro qui apparement s’annonçait tout tracé pour partir à l’aventure ?

Il y a eu un vrai tournant en janvier 2009, quand un ami m’a recommandé de lire « The Four Hour Work Week » de Tim Ferris, un livre très connu outre-Atlantique, mais qui n’a pas vraiment percé en France. Cela a été un vrai choc. J’ai ouvert les yeux sur ma vie et je me suis dit « je ne veux pas travailler dans une usine toute ma vie, je veux faire ce que j’aime vraiment, ce qui me passionne ». C’est la passion qui m’a toujours guidé, et qui me guide toujours  aujourd’hui et se lever tous les jours pour travailler pour quelqu’un d’autre, sur un sujet qui ne me motive que moyennement, ce n’était tout simplement pas possible. J’avais depuis plusieurs années l’idée de créer mon entreprise, mais je me disais « plus tard, quand j’aurai l’expérience… ». Lire ce livre m’a fait réalisé : il est inutile d’attendre un hypothétique plus tard. Notre vie, c’est ici, c’est maintenant et il faut la saisir. C’est le pari que j’ai pris et c’est pour cela que j’ai décidé de tenter l’aventure.

— Il y a des différences ou des points communs, entre ta vie de salarié et ta vie de patron d’une maison d’édition ?

Il y a un point commun : les journées sont trop courtes !!!! Avant comme maintenant, les journées sont chargées, j’essaie d’être sur tous les fronts à la fois, et c’est parfois crevant. La différence, c’est qu’avant je finissais ma journée épuisé et dégoûté, maintenant quand je vais au lit le soir, je suis crevé mais heureux… Aussi l’autre différence, comme je suis à mon compte, je choisis où je veux travailler et quand je veux travailler, ce qui est un point positif. Un avantage certes, mais l’inconvénient c’est qu’il n’y a quasiment plus de séparation entre ma vie personnelle et ma vie professionnelle…

— Quelle a été ta plus grande désillusion, ton plus grand coup de blues, ta plus grande galère au niveau de ta création d’entreprise ? tu les as surmontés comment ?

Des galères, il y a en a eu beaucoup !!! La création d’entreprise c’est un vrai parcours du combattant et il faut une détermination de fer pour y arriver. Il faut vouloir y arriver, car les obstacles sont nombreux, et donc aussi les opportunités de jeter l’éponge. Je pense qu’un moment de stress assez important a eu lieu quand j’ai eu mes devis définitifs pour l’impression de la Bible du Meneur de Jeu. J’avais eu des premiers estimatifs au mois de février et je m’étais basé sur ces chiffres dans mon business plan, avec un fournisseur bien précis sur lequel je comptais. Quand le livre était prêt à être envoyé à l’impression fin mai et que j’ai demandé une mise à jour des devis, le prix du papier avait augmenté, et le prix du fournisseur avec qui je voulais travailler initialement était passé du simple au double ! Un vrai coup dur. Pour le gérer, d’abord, j’ai médité bien calmement sur la situation, histoire de rester zen : dans ce genre de situation, mon premier réflexe normalement c’est de stresser et paniquer… c’est tout sauf productif ! Là j’ai donc essayé intérieurement de me calmer, j’ai relancé des demandes de devis, recalculé un peu mon budget et quelques semaine plus tard ai fini par conclure le deal avec un autre prestataire.

— Ta plus belle surprise, ton meilleur souvenir heureux, toujours au niveau de ta création d’entreprise ?

Le jour où j’ai été appelé pour faire ma première interview pour un site d’actualité sur les jeux de simulation (www.ikosa.net). C’était à peine plus d’un mois après le démarrage du blog et c’était vraiment la première fois que j’étais référencé par un gros site. A partir de là ça a attiré beaucoup plus de monde sur le blog et lancé la machine.

— Qu’est ce qui a changé entre la façon dont tu imaginais le boulot d’éditeur / chef d’entreprise le jour ou tu as pris ta décision de te lancer et aujourd’hui ?

Maintenant je suis beaucoup plus au fait des petits rouages de l’éditions et de comment fonctionne un projet éditorial. J’ai appris énormément lors du développement du projet et aujourd’hui je me considère plus comme un éditeur que comme un ingénieur.

— Si je te propose de remonter dans le temps et de tout changer, de rester salarié dans le domaine ou tu as eu ton diplôme, tu le fais ?

Pour rien au monde ! Je suis extrêmement heureux d’avoir fait ce grand saut et de faire aujourd’hui ce qui me plait vraiment. Je prend un risque mais je l’assume complètement.

— Et si je te propose de remonter dans le temps pour te donner à toi même un conseil, un seul, ça serait quoi ?

Demander un maximum de devis à l’avance et de différents fournisseurs afin de bâtir le business plan et prévoir de la marge pour éviter les mauvaises surprises.

— A ton avis, un chef d’entreprise, il doit avoir quoi comme qualités ?

Etre capable d’avoir différentes casquettes, être très débrouillard et avoir une détermination à toutes épreuves.

==== Ta vraie life, quand tu es pas au boulot ====

— Ton bureau chez toi il ressemble à quoi ? (si tu as une photo …)

J’ai pas de bureau ! Je suis sans bureau fixe. Quand je suis chez mes parents soit j’utilise le bureau de mon frère soit je m’installe sur la terrasse quand il fait beau (ce qui est rare dans le nord de la France).
Sinon quand je suis en déplacement il m’arrive de travailler vraiment n’importe où (cafés, fast-food…) j’ai appris à repérer les pancartes wi-fi sur les devantures.

— Tu es rôlistes, ça je le sais, tu joues à quoi comme type de jeux ?

A vraiment beaucoup de choses, en tant que MJ en ce moment c’est Mouse Guard (dont je rêverais de faire la VF un jour), Rippers, quelques univers maison.
En tant que PJ Ambre, Shadowrun, Vampire et INS.

— Et puis, pourquoi joues tu aux jdr ?

Parce que c’est le meilleur moyen de vivre la grande aventure avec quasiment rien : il suffit de son imagination. Cela me permet de faire ce que j’aime vraiment : raconter des histoires et faire rêver les gens.

— A part les jeux de rôles tu as quoi comme passion ?

Le théâtre, le sport, les jeux de société, les voyages et c’est déjà pas mal !

— Tu t’investis dans des trucs précis ? projet divers / art / asso ?

En jeu de rôle je suis secrétaire national de la FFJDR pour aider à faire connaître le jeu de rôle, je contribue également au site PTGPTB VF en les aidant à traduire les articles de fond.

— Si tu devais choisir un événement que tu as vécu, un seul, pour te definir, tu choisirais lequel ?

Je pense que ce serait ma participation à Fort Boyard tout récemment, même si la prestation de notre équipe n’a pas été exceptionnelle cela a été une expérience géniale et qui a rassemblé beaucoup de choses en moi : le goût du jeu, de l’aventure face aux caméras. Un moment dont je me souviendrais toute ma vie.

==== Question pour me faire mousser ====

— Est ce que tu lis le Mad Blog ou le jdr Mad Blog ? Pourquoi ? (que ça soit oui ou non)

Pour être tout à fait honnête non, je l’ai parcouru avant de répondre à cette interview et je pense que je vais rattraper un peu mon retard.

==== Allez, on a presque fini, quelques dernières questions pour vraiment te connaitre ====

— Tu es plus Val Kilmer ou Viggo Mortensen ? pourquoi ?

Incontestablement Viggo Mortensen, sans lui le Seigneur des Anneaux n’aurait pas eu la même saveur.

— Si tu devais choisir un bouquin, un bon film, une série cool, une série pourrie , un nanard, tu choisirais quoi ?

  • Le Seigneur des Anneaux
  • Inception
  • Buffy contre les vampires
  • Bones
  • Les chroniques de Narnia

— Ton pire souvenir scolaire ?

La cantine du collège, c’était vraiment infect, je tairais le nom de ce collège par décence.

— Quand je dis chaussette, tu penses à quoi en premier ?

Naheulbeuk mais je ne dois pas être le seul à vous avoir répondu ça.

— Tu es plus tripes à la mode de caen ou tartiflette ?

Ni l’un ni l’autre, mais à choisir ce serait Tartiflette.

— ton livre de chevet actuel ? Pourquoi ?

Une pile de JDR amateur, tous plus intéressants les uns des autres et que je dois dépouiller pour peut être ne sélectionner un à éditer bientôt.

— Le livre que tu as détesté lire et que pourtant, tu as fini ?

J’ai commencé à pratiquer l’art de ne pas finir les livres que je déteste pour éviter de perdre trop de temps !
Le dernier en date que je n’ai pas fini était Getting things done, trop théorique, trop chiant et trop orienté business classique.

==== Juste avant la fin, un peu de liberté ====

— Une question à laquelle tu aurais aimé répondre et que je ne t’ai pas posé ?

As- tu envie d’écrire un autre livre, là maintenant ?

— Et donc, la réponse ?

Actuellement je préfèrerais faire une traduction ou une édition d’un autre auteur plutôt qu’écrire un livre complet.

— Un coup de gueule à passer ?

Les distributeurs qui sont débordés et qui sont très très long à répondre aux e-mails…

— Un sujet qui te tient à cœur et dont tu veux parler à ceux qui lisent ton interview ?

La découverte du jeu de rôle : il faut impérativement faire sortir le jeu de rôle de son “enveloppe geek” et le faire découvrir là on où ne l’y attend pas. Les actions de la fédé vont dans ce sens. J’appelle donc tous les rôlistes à supporter la FFJDR que ce soit financièrement, matériellement ou sur le terrain en se portant volontaire pour cela envoyez un mail vous présentant à Contact@FFJDR.org

Le mot de la fin, en 17 mots ? (ce qui fait les 17 mots de la fin … )

On va essayer de le faire tenir dans cette plage, mais pas sur de vraiment y arriver.

EIRL vs EURL vs AutoEntrepreneur

Je twittais hier un lien parlant du décret d’application mettant en place les EIRL. Quelques discussions plus tard je me dis que je vais rapidement donner mon avis sur le sujet. Au risque de dire des bêtises en me trompant.

1- AutoEntrepreneur Vs le reste

Déjà je vais expédier rapidement la comparaison avec l’autoentrepreneur. Pour moi le statut d’AE reste un statut de complément ou un statut de test. On devient AE quand on est salarié (ou retraité mais bon c’est pour moi inique de devoir travailler pendant sa retraite) et que l’on veut soit tester un concept rapidement avant de se lancer soit avoir quelques compléments de revenus.

Donc AE c’est soit un statut transitoire soit un statut d’appoint. Alors que EIRL ou EURL c’est des statuts ‘sur le long terme’.

2- EIRL vs EURL

La, je vais être sincère, je ne vois pas vraiment l’intérêt du nouveau dispositif EIRL à part d’être un effet de communication qui permet de dépoussiérer l’EURL qui peut paraître lourd et craignos pour les fringants nouveaux créateur d’entreprise. Pourquoi je dis ça ? Parce que les statuts se ressemblent beaucoup.

2-1 Les ressemblances

Ce sont deux types de structures à responsabilité limité. Donc dans les deux cas, le créateur est sensé avoir ses biens personnels protégés en cas de faillite de son entreprise. (je dis sensé parce qu’il me semble avoir lu plusieurs fois que si la faillite vient d’une faute de gestion avéré du responsable, celui ci pouvait alors être responsable sur ses bien personnels, ça serait à vérifier).

Dans les deux cas, on peut être imposé sur l’IS et non l’IR.

Dans les deux cas, il y a dépôts annuels des comptes. Alors je pense qu’effectivement pour l’EIRL cela sera peut-être plus simple que pour une EURL, mais je n’en suis même pas sur.

2-2 Les différences

L’EURL est une vrai société. Il faut donc rédiger des statuts, la faire immatriculer et avoir des Assemblées générales tout les ans. C’est effectivement une charge à prendre en compte. Mais si on regarde bien les statuts on les écrit qu’une fois et on les modifie que très rarement. L’assemblée générale, faut la faire tout les ans, mais ça reste assez bateau (et puis il y a des conseils pour ça).

L’EIRL fonctionne par contre avec un principe de dépôt de déclaration des biens, droits ou autre que l’entrepreneur va affecter à son EIRL. Ce qui veut dire de la paperasse à faire et à déposer à l’organisme qui va bien. Et si c’est des biens immobilier il faut faire des actes notariés. De nouveau de la paperasse. Et on ne sait rien sur comment faire si on change l’affectation des biens. Cette affectation des biens doit donner lieu à une comptabilité autonome (et là moi je comprends gestion des amortissements pour tout ce qui est matériel) et dépôt des comptes annuels.

3- Zone d’ombre et conclusion

Il y a pour l’instant pas mal de choses que l’on ne sait pas sur l’EIRL. Comment est ce que cela fonctionne lorsqu’on veut rajouter des biens dans la déclaration d’affectation ? Genre la location d’un local, l’achat de nouveau PC, comment cela se passe ? Comment amende-ton notre déclaration ?

L’EURL permet à la fois d’être transformé en SARL ou alors d’avoir des salariés, est ce que cela sera possible avec une EIRL ?

Au final, la grande différence est, j’en ai l’impression de troquer la paperasse générée par l’immatriculation d’une société par celle dû à une déclaration d’affectation de ressources à son activité.

D’un point de vue personnel, je ne suis pas vraiment sur que les créateurs d’entreprise soit gagnant au change. En fait, là comme ça, la création du statut EIRL me fait plus penser à un effet d’annonce, le statut spécial pour ‘les gens de l’internet’ et j’ai vraiment du mal à voir son intérêt réel comparé à une EURL. Surtout tant qu’on aura pas plus d’info sur les transformation possible en autre type de structure ou sur comment se passe les embauches. Mais je peux me tromper. Et si j’ai loupé une info qui ferrait que le statut d’EIRL serait vraiment top moumoute, j’espère qu’on m’en informera à travers les commentaires 🙂

Être endetté, c’est bien

Cela faisait pas mal de temps que je n’avais pas écrit de billet orienté gestion d’entreprise. Quoi de mieux qu’un titre volontairement accrocheur pour changer cela ?

Donc oui, pour une entreprise, être endettée, avec modération, c’est bien. J’irais même plus loin, je dirais que lorsque l’on est, en temps qu’entreprise, pas endettée du tout, c’est une faute. Non, ne me brulez pas tout de suite, je vais m’expliquer.

1- Les trois lois.

Pour bien comprendre la suite de mon billet il faut garder en mémoire les trois lois qui régissent les banques et la gestion de la trésorerie d’une entreprise :

ta trésorerie le moins possible tu grèveras
Aux riches seulement, on prêtera
Si tu refuses ce que l’on t’offre, lorsque tu le demanderas, on te le refusera

2- Financement du matériel

Pour pouvoir produire ou simplement gérer les tâches administratives, une entreprise a besoin de matériel. Si je prend Hybird en exemple, nous on a besoin de PC. Que l’on change assez souvent, tout les deux ans et demi en moyenne. C’est donc des investissements assez réduit au final. Que l’on pourrait financer complétement en payant cash. Mais rappelons nous la première loi. Ta trésorerie le moins possible tu gréveras. Pourquoi entamer sa trésorerie pour acheter du matériel alors qu’on pourrait en faire financer l’achat par la banque ? Pour ne pas s’endetter et payer des intérêts allez vous me répondre ? C’est vrai.

Mais d’un autre coté, rien n’est plus important que de conserver sa trésorerie. Parce qu’imaginons un coup dur, un client qui paie en retard ou qui dépose le bilan, pile au moment ou les charges trimestrielles arrivent. Les urssafs ils seront alors très heureux d’apprendre que vous avez achetez tout votre matos rubis sur l’ongle et que vous n’avez aucun crédits sur le dos. Mais ils s’en foutront. Ils voudront être payer..

Nous, pour financer le matériel, on a mis en place une ligne de crédit, dés que possible. On ne l’utilise pas souvent, mais elle est là et si jamais on a un pépin de matos, un truc qui nous lâche, ou simplement un renouvellement de matos prévu, on l’utilise, sans aucun remord et on ne touche pas à notre tréso.

3- Financement du BFR

Tout le monde le sait, les banques ne financent pas le BFR. Sauf que.. sauf que si. Elles le font, parfois, quand vous n’en avez pas vraiment besoin. Quand votre tréso sera dans les sommets, quand votre carnet de commande sera plein et votre moral au beau fixe, ce sera le moment que votre banque choisira pour vous proposer une petite aide pour votre BFR. Oh bien entendu, ca ne sera pas des sommes énormes, 10 000 euros ou 30 000 euros. Mais bon, c’est toujours ça.

Et là, vous allez réfléchir et vous vous direz ‘je n’ai pas besoin de cet argent en plus, sur lequel je vais devoir en plus payer des intérêts (autour de 4% à l’heure actuelle), pourquoi donc payer pour avoir de l’argent dont je n’ai pas besoin’. Et vous direz ‘non merci, je n’en ai pas besoin’ à votre banque.
C’est très bien, c’est une gestion très ‘bon père de famille’ de votre endettement. Mais souvenez vous les règles 2 et 3 du premier point. On vous propose de l’argent, pourquoi le refuser ? Au pire, placez le. Vous trouverez sans problème des placements autour de 2,80 % et vous vous retrouverez avec des sous en plus, pour un cout vraiment minimum. Et là encore, qui sait ce qui peut arriver dans les mois qui viennent.. Qui sait ce qui peut vous tomber dessus comme coup dur. Et croyez moi, ce n’est pas quand votre tréso sera en berne, votre client principal en dépôt de bilan et que vos créanciers hurleront à votre porte, que votre banque vous aidera avec votre BFR. Non à ce moment là, il vérifiera juste très consciencieusement que vous lui payez ce que vous lui devait en frais de gestion de compte. Et il vous dira que vu votre situation, il ne peut vraiment pas vous aider, que vous auriez du accepter ses propositions il y a quelques mois, quand tout allez bien…

4- Conclusion

Je suis pleinement conscient que je généralise la situation. Si vous avez une tréso énorme, tellement importante que vous estimez qu’aucune suite de coup dur, ne puisse vous mettre en danger, alors il n’est pas forcément utile de s’endetter. Mais dans tout les autres cas, réfléchissez bien avant de dire non à l’argent que l’on propose de vous prêter. Parce que ce qui est sur, c’est que quand vous en aurez besoin, on ne vous le proposera plus, parce qu’alors vous serez devenu un client à risque…

Et oui, je sais que cela peut faire bizarre, de devoir prévoir pour ‘au cas où’, de se retrouver à faire des prêts comme si c’était des assurances en cas de pépins et de se dire que la banque, au moment où on en aura le plus besoin, ne vous aidera vraisemblablement pas, de peur d’être un dommage collatéral de votre chute. Mais c’est comme ça que ça fonctionne, alors il faut s’adapter. En tout cas, vous ne pourrez pas dire que je ne vous aurais pas prévenu.

Comment définir un prix de vente ?

Je vais continuer sur mes billets de ‘vulgarisation de la gestion d’entreprise’ en parlant un peu de comment on fait pour définir le prix de vente d’une prestation. Parce qu’après tout, c’est quand même important le prix de nos prestations. Trop cher, on ne vend rien, pas assez cher, on vend mais on finit par fermer boutique…

1- Savoir calculer les coûts

Une démarche enfantine serait de dire : “C’est tout simple, je travaille une journée, je veux un salaire de tant, une journée de travail coûte donc tant, je vends un peu plus cher et c’est bon”… Ne souriez pas, amis lecteurs, c’est une méthode couramment utilisée. Sauf que, si c’était aussi facile, ça se saurait. Limiter les coûts d’une prestation au salaire du bonhomme qui l’effectue est une grave erreur à laquelle j’ai donné un nom, le “syndrome de Tatie Tupperware”. Pourquoi un tel nom ? C’est tout simple, qui n’a pas eu une tante qui un jour s’est mise à faire des réunions Tupperware ou assimilé ? Parcourant la campagne avec son coffre plein de bols en plastique colorés, passant ses après-midi à en faire la réclame, en vendant à quelqu’un et gagnant ainsi une petite commission. Cette même Tatie qui après, pendant les réunions de famille, pouvait alors se vanter du petit pécule, qu’elle se faisait, facilement, en un après-midi. Sauf que, notre bien aimée Tatie, elle oublie de compter le temps passé à appeler ses amies pour préparer la réunion, l’essence consommée (et l’usure de la voiture) pour se rendre à la réunion, etc. Au final, si elle prenait tout cela en compte, peut-être qu’elle se rendrait compte qu’elle gagnerait plus de sous en restant chez elle à regarder la télé…

Ne faites pas comme votre Tatie, ne succombez pas au syndrome Tupperware et lister tous les coûts de vos prestations. N’oubliez pas le loyer de vos locaux, l’électricité, les déplacements, tout ce qui a été effort commercial, avant vente et service après vente.

“Mais comment je fais pour quantifier des choses aussi changeantes que mon coût en avant-vente ?”, êtes-vous en train de penser… Faites des moyennes ou alors prenez le pire cas que vous ayez vécu et utilisez le comme étalon (ici le souci est le risque de faire gonfler un peu trop vos prix).

Mais ce n’est pas tout. Le salaire de votre secrétaire, qui va le payer si ce n’est pas vos prestations ? N’oubliez donc pas de l’inclure dans vos coûts, tout comme le paiement de votre expert comptable.

2- De l’inter-contrat et des imprévus

Vous avez listés tous vos coûts, vous les avez tous évalués, vous avez maintenant le vrai prix de revient de vos prestations. Et vous pensez avoir fini ? Vous pensez pouvoir vous dire : “C’est bon si je vends plus cher que mon prix de revient, tout ira bien et je pourrais bientôt allez boire des Gin Tonic sur une plage, quelque part dans un paradis tropical ?”.

Eh ben, vous vous trompez.

Avez-vous pensé à intégrer la possibilité d’avoir un long passage à vide, qui vous laisse sans contrats (et qui dit pas de contrats dit chiffre d’affaires en chute libre et dépenses commerciales qui augmentent) ? Et une petite réserve pour parer aux arrêt maladies ? Ou tout simplement aux vacances ?

Non ? Alors hop, vous pouvez rajouter quelques lignes.

3- Le financement de la croissance

Bon, on en a presque finit, mais pas encore tout à fait. Il manque encore quelques lignes aux calculs de notre prix.

Pour produire ce que vous vendez, que ce soit une chaise en paille ou du code informatique, vous utilisez des outils. Ciseau à bois ou PC de dév, ce matériel, il faut penser à le renouveler, il faut donc en intégrer le coût de renouvellement dans votre prix de vente.

Mais surtout il faut penser à financer votre croissance.

Votre petite entreprise ne connait pas la crise et marche bien, mais un jour ou l’autre vous allez vouloir grossir. Embaucher des gens, des commerciaux, des techniciens, qui dans tous les cas vont coûter plus que ce qu’ils vont générer de CA, dans un premier temps. Et il va falloir les payer les salaires de ces nouveaux employés, ainsi que le matériel qu’ils utilisent. Autant de frais qu’il faut avoir prévu de longue date et donc intégrer dans son prix de vente (je profite de parler de croissance pour rappeler que les problèmes de financement de la croissance sont bien souvent responsables de dépôts de bilan dans les premières années de vie des entreprises).

4- Marge

Il ne faudrait pas l’oublier tout de même, la dernière tranche d’un prix c’est la marge, la marge et tout ce qui est constitution de réserve si l’on veut se rassurer. Faites attention tout de même à ne pas trop abuser avec la marge, histoire de ne pas avoir un prix abracadabresque.

5- Conclusion

J’espère avoir su donner quelques éclaircissements et quelques conseils sur la manière de calculer un prix de vente. Dans ce billet, je me suis limité à lister les différentes ‘tranches’ qui constituent un prix. Je n’ai pas pris en compte tout ce qui est calcul d’un prix en fonction de la concurrence, des prix du marché, de la façon dont on veut positionner notre prestation. Tout cela sera l’occasion de faire d’autres billets, d’ici quelques temps.

Le juste prix ou comment placer ses prix face à la concurrence.

Retour d’un billet parlant plus d’entrepreneuriat que de technique avec pour sujet l’un des points les plus difficiles qui soit, quel prix donner à ses produits/services. Je resterais assez ‘vague’ dans ce billet qui se limite à parler du positionnement de ses offres par rapport à celle de la concurrence. Le calcul ‘précis’ du prix d’une prestation sera le sujet d’un prochain billet.

Pourquoi un tel billet ? Ce n’est pas seulement pour le plaisir d’avoir les neurones qui fredonnent en sourdine le générique d’une émission bien connu des années 90. Non, pas seulement.  Mais bien parce que comme je viens de le dire, c’est un sujet difficile et qui peut avoir des conséquences plus qu’importante si l’on se trompe. Et, ayant eu, assez récemment, quelques discussions sur le sujet avec des amis qui se lancent en temps qu’auto-entrepreneur, je me suis dit que c’était un bon sujet de billet, d’où acte.

Je me contenterais dans ce billet de parler de ce que je connais un petit peu à savoir le prix des services (et je parlerais un peu plus spécifiquement des auto-entrepreneurs).

Quand on fixe son prix, on a trois choix possibles :

  • casser les prix et fixer un prix en dessous du marché
  • s’aligner sur ses concurrents et rester proche du prix du marché
  • définir un prix au dessus du prix du marché.

Vous aurez beau tourner et retourner, au final il n’y a que ces trois choix là.

1- Casser les prix.

C’est la tentation que l’on peut tous avoir quand l’on démarre. Il faut trouver des clients, il faut faire bouillir la marmite, faire du chiffre. Cassons donc les prix pour avoir nos premiers clients. Pourquoi pas.. On a du tous le faire plus ou moins, surtout lorsque c’était notre première expérience entreprenariale. Avec le recul, je pense que c’est rarement une bonne solution, sur le moyen long terme. Que ce soit pour un auto-entrepreneur ou une entreprise plus ‘classique’.

Pour les auto-entrepreneur, l’utilisation de cette solution est viable,  à la condition que :

  • vous soyez retraités et c’est simplement pour mettre un peu de beurre dans les épinards
  • vous soyez salariés et c’est simplement pour mettre un peu de beurre dans les épinards
  • vous vouliez rester indigents toute votre vie.

C’est pourtant la solution que vont privilégier la plupart des auto-entrepreneurs (en tout cas d’après certains articles que j’ai pu lire). Le raisonnement étant rapide : ‘je paie peut de charge grâce à mon statut d’auto-entrepreneur, je vais diminuer mes prix pour arriver à un bénéfice identique que mes concurrents qui eux paient plus de charge et op j’aurais tout de suite plein de clients.

Mais, ce qu’il ne faut surtout pas oublier dans votre réflexion sur la mise en place de vos prix, surtout si votre activité d’auto-entrepreneur est votre activité principale, c’est que ce régime ne durera qu’un temps. Un jour, vous ferrez plus que 32 000 euros de chiffre d’affaire. Et ce jour là, ce n’est plus 22 % de charges que vous paierez sur votre CA. Et votre marge bénéficiaire risque de se réduire comme peau de chagrin. Ce qui vous obligera à augmenter dans l’urgence vos tarifs (ce que vous ne pourrez pas forcément faire si vous êtes sur des contrats de type maintenance de longue durée ou autre), ce qui générera une incompréhension de la part de vos clients. (Mais pourquoi vous augmentez de 45 % du jour au lendemain, pour le même service ?). Clients qui auront vite fait d’aller voir un des autres auto-entrepreneurs du coin qui lui ferra toujours moins de 32 000 euros de CA et donc continuera à plomber les prix.
C’est le deuxième point qui intervient dans la réflexion sur les prix. C’est comment je donne envie à mon client de rester mon client et de ne pas aller voir ailleurs ? (tiens un autre futur sujet de billet..) Compter seulement sur le fait qu’on est le moins cher, c’est sur de la prestation en tout cas, à mon avis risqué. Le prix est au final la variable la plus ‘facilement’ ajustable. Qu’un concurrent auto-entrepreneur décide de ne manger que des pâtes pendant les 4 prochaines années, de ne rouler qu’à vélo et de ne plus aller au ciné du tout et il pourra proposer un prix moins cher que le votre.

On en revient au dernier point. Généralement, on ne vend pas pour le plaisir de vendre, lorsqu’on est auto-entrepreneur, freelance ou que l’on possède son entreprise. On fait du CA pour pouvoir, à minima, vivre confortablement et payer décemment ses salariés. Se retrouver à devoir durablement réduire drastiquement son train de vie pour pouvoir baisser ses prix et signer des contrats, c’est pour moi la pire des solutions.

2- S’aligner sur les prix du marché

C’est la stratégie moyenne par excellence. On fait une petite étude de marché sur ses concurrents et on se positionne à peu près au même niveau. Un peu moins cher ici, un peu plus là. C’est une stratégie à la fois facile et assez sure, donc pourquoi pas après tout. Il ne faut pas alors oublier que puisque l’on ne peut pas se différencier par le prix, il faudra trouver d’autre critère de différenciation. Une façon différente de proposer ses prestations, un groupe de prestation un peu innovant, des références spécifiques .. Dans le cas contraire, être choisi sur un contrat relevera un peu de la roulette russe et du temps qu’il fait.

3- Proposer un prix élevé.

Sans doute la stratégie la plus ‘risquée’ à choisir. Celle que l’on imagine pas pouvoir mettre en place. Et pourtant, ça fonctionne. Bien entendu il ne faut pas non plus devenir fou et proposer des tarifs complétement abracadabran. Mais quand des tarifs élevés sont justifiables, pourquoi pas. (un des formateur que j’ai pu croisé lors de mon parcours  de chef d’entreprise était un consultant freelance qui cherchait une seule chose , travailler le moins de jour possible tout en gardant le même CA, chaque année, c’était un virtuose du ciselage de prestation, il ne gardait dans son panel de prestation que les prestations où il était très bons, qu’il pouvait facturer beaucoup et où sa valeur ajoutée était reconnue). Et j’aurais même tendance à dire ‘non pas pourquoi pas, foncez tout de suite’. Alors cela nécessite à la fois une vrai excellence technique et un vrai bagout commercial. Il va falloir démontrer pourquoi on est plus cher, où l’on amène de la valeur ajouté.

4- Conclusion

Au final, il n’y a pas de recette miracle. Le juste prix, c’est le prix qui vous permet de faire vivre votre activité au quotidien, tout en vous offrant la possibilité de vous constituer une réserve spéciale mauvaises passes et imprévus sans oublier bien entendu de permettre l’investissement R&D, quel qu’il soit pour vous.

Et puis surtout, il n’y a pas un bon prix fixé à jamais dans le marbre. Votre prix doit vivre, comment votre entreprise vit. S’adapter au fluctuation de l’écosystème vos clients/vos partenaires/vos fournisseurs.

En fait, si il ne devait rester qu’une chose de ce billet, j’aimerais que ça soit simplement le fait que vous vous disiez ‘non, fixer mon prix ce n’est pas uniquement me vendre à un prix moins cher que la concurrence, fixer son prix cela se réfléchit’.

L’entreprena-zen-itude

Un horrible néologisme comme titre pour faire un petit billet listant des conseils (que je ne respecte pas du tout, et oui voici le premier, mais surement pas le dernier, billets faites ce que je dis, pas ce que je fais), qui peut-être vous éviteront de péter un plomb un jour et de courir dans le plus simple appareil, dans les rues de votre ville. (non, ça, je ne l’ai pas encore fait).

  • Sachez arrêter de travailler, quelques temps, chaque jour. Le soir, après le boulot, ce n’est plus le boulot. Même si vous ramenez le PC à la maison, parce qu’inconscient que vous êtes, vous avez un PC portable, ne passez pas vos soirées à bosser. Sinon autant rester au boulot et y dormir, vous éviterez les temps de transport.
  • Ne faites pas 35 heures en deux jours. N’oubliez pas qu’il y a une vie, enfin il paraît, à coté du boulot. Pensez à dormir, manger, faire des choses quoi.
  • Prenez des vacances. De vrai vacances (quand j’ai dit que je ne suivais pas mes propres conseils, je ne mentais pas). Des vacances où vous passez plus d’une heure, une heure et demi à bosser pour le boulot, ce n’est plus des vacances, c’est du télétravail.
  • Si vous commencez à avoir envie de prendre votre clavier à deux mains et de frapper violemment votre écran jusqu’à ce que celui ci explose dans un feu d’artifice de composants électroniques, faites une pause.
  • La pression, c’est bien. Tout le monde le dit. Et tout le monde vous dira qu’on bosse mieux avec la pression, que ça booste, etc etc. C’est des foutaises. Enfin, moi aussi j’aime bien bosser sous la pression. De temps en temps. Et je préfère largement quand tout est prêt, finit, bien avant la date de livraison prévu. Laisser vous le temps. Et si cela implique de dire non, parce que votre prospect veut tout, tout de suite. Dites non. Vous perdrez peut-être un prospect, mais vous ne ne vous retrouverez pas avec une horde de mécontents aux trousses.
  • Apprenez que le monde ne se limite pas à votre boulot, vos concurrents, vos clients, prospects, fournisseur, etc … N’oubliez pas que le reste de l’humanité existe et qu’il est bon d’interagir avec elle, un minimum.
  • Ne négligez pas vos hobbies et votre vie sociale. Ca permettra à votre cerveau de respirer et en plus, peut-être que vous trouverez de nouvelles idées, angle d’attaque pour le boulot.

Conclusion

Pourquoi donc j’écris ce billet, si même moi je ne suis pas les conseils que j’y donne?

Pour plusieurs raisons. Même si je ne les suis pas, je sais que c’est de bons conseils, que je suis bien idiot de ne pas mettre en pratique. Ca faisait longtemps que je n’avais rien publié et je ne voulais changer ça.

Et puis, en plein milieu d’une grosse session boulot, j’ai eu, vraiment, besoin d’une petite pause.  Et ça coute beaucoup moins cher de taper un billet que de frapper avec son clavier, sur son écran. Beaucoup, beaucoup moins cher. Si, si, je vous jure.

Où s’installer ? ou ‘à plusieurs, on est plus fort que seul’

Où s’installer ? C’est l’une des grandes questions récurrentes d’un créateur d’entreprise. Hormis les entrepreneurs individuels qui ont parfois la possibilité de travailler de chez eux (est-ce une bonne idée, je suis assez partagé sur la question d’ailleurs, ça demande une volonté d’acier en tout cas), les autres créateurs, sont eux bien obligés de trouver un local pour héberger leur entreprise.

Là toute les solutions sont possibles (essayez d’éviter tout de même, la cabane au fond du jardin ou sur la plage).

Je vais parler de celle que l’on a choisit nous, tout d’abord parce que justement comme on l’a choisi, je peux en parler en connaissance de cause et puis surtout parce que je pense que c’est un bon choix.

Nous, on a décidé, dés la création (et même avant) d’aller en pépinière d’entreprise.

1- Mais c’est quoi, une pépinière d’entreprise ?

Un immeuble, des longs couloirs, plein de portes toutes identiques (rouge pour nous), derrière chaque porte un bureau plus ou moins petit. Décrit comme cela, ce n’est pas super sexy. Et pourtant.. pourtant.

Rajoutez des créateurs d’entreprise plein d’entrain derrière chaque porte. Des discussions autour des distributeurs boisson/café/sandwich dans le grand espace attente/détente du rez de chaussée. Des petits déjeuners café/croissant offert dans certains bureaux, des apéros (sans alcool, bien entendu) organisés, au dépoté, par d’autre, certains vendredi soir.

Vous serez déjà plus prêt de la réalité.

2- Et ça à quoi de bien, une pépinière ?

Tellement de chose petit scarabée, tellement de chose.

L’infrastructure.

Vous arrivez dans un lieu où tout est prévu pour vous. Des photocopieurs, une standardiste, des boites aux lettres, un service d’envoi du courrier, des fax, des salles de réunion à disposition..

Tout ce que vous n’avez pas les moyen de vous payer seul, la pépinière vous le propose, en jouant sur la mutualisation des coûts.

L’accompagnement et l’animation

En étant en pépinière vous bénéficiez assez souvent de deux types d’accompagnement.
Le premier, c’est celui qui va vous aider à résoudre des problèmes ponctuels. Ce sera des séances de travail avec des experts qui répondront à vos questions que ce soit pour un sujet compta, marketing, avocat, etc …
Le second, c’est un suivi sur le long terme par le personnel de la pépinière. Tout les trimestres (ou n’importe quelle autre fréquence) il faudra ‘passer sur le grill’, expliquer où vous en êtes, ce que vous avez fait, etc etc. Cela peut faire un peu école primaire mais c’est utile, ça permet d’avoir un avis extérieur sur la durée et de mettre le doigt sur les problèmes avant que ceux soit eux qui vous mettent le doigt dessus.

Pour l’animation cela pourra consister en des petits déjeuner conférence, voir des conférences tout court sur des sujets aussi nombreux que variés (l’aide à l’export, comment remplir un dossier de crédit impôt recherche, comment réussir une démarche commerciale).

Les autres.

C’est le grand plus, pour moi, d’une pépinière. Plus encore que tout le reste. Vous n’êtes pas seul. Vous avez des voisins que vous croisez sans arrêt dans les couloirs, en allant chercher votre courrier ou aux toilettes. Alors forcément, vous vous mettez à discuter, vous raconter vos expériences, vos histoires. Rapidement les évènements joyeux sont partagés, gonflant le moral de tous. Et lors des coups de blues, il y a toujours un bureau ouvert avec quelqu’un qui offre du café, écoute et tente de vous remotiver.

Et en plus, vous pouvez faire du business, directement ou indirectement. Nous, l’un de nos premiers clients fut un ‘voisin’ qui avait son bureau 4 ou 5 portes avant le notre. Et depuis, je ne compte plus les affaires signés directement ou par un contact rapporté avec un de nos voisins.

3- Le seul inconvénient.

C’est qu’on ne peut rester dans son petit cocon si doux plus de quelques années. Après il faut se sevrer et aller se trouver, à nouveau, un autre endroit où installer.

Où alors il faut faire comme nous. Décider avec d’autres entreprises de créer son propre cocon, un endroit rien qu’à nous qui serait comme une petite pépinière…

Trois raisons de créer sa boite

J’ai lancé ce blog avec un post un peu déprimant, visant à réduire en miettes les beaux rêves des futurs entrepreneurs. Je vais donc continuer avec un post un peu plus optimiste. Parce qu’il ne faut pas croire, tout n’est pas sombre et douloureux dans le joli monde de la création de l’entreprise. Il faut simplement avoir en têtes certaines vérités peut-être un peu désagréables. Mais une fois ces vérités assimilées, il y a tellement de raisons de créer une entreprise, qu’il ne faut pas hésiter à se lancer.

J’ai donc choisi pour ce nouveau post de lister trois raisons de créer une entreprise. Trois raisons parmi toutes celles que je pourrais lister soit parce que ce sont les miennes soit parce ce sont celles d’autres créateurs avec qui j’ai pu échangés. Ce sont des raisons personnelles, que je ne partage pas forcément avec tout les créateurs que j’ai pu croisé, ni même d’ailleurs, peut-être, avec mes associés.

Trois raisons qui sont en fait des besoins que l’on peut combler en devenant entrepreneur.

0/ Ne plus avoir le temps de dormir …

Et oui, ne pas avoir le temps de dormir c’est une excellente raison, du coup on ne fait pas de cauchemars terrifiants et surtout comme on reste éveillé longtemps, on brûle plus de calorie et donc on est svelte et bien charpenté, ce qui fait qu’on fait un malheur sur la plage… (hum… ok,  ceux qui m’ont croisé dans la vraie vie savent que ce n’est pas crédible)…

Bon ok, cette raison 0, c’était juste histoire de dire une connerie. Je redeviens sérieux et je donne mes trois raisons.

1/ le besoin de créer

C’est mon principal moteur. Vous allez me dire : ‘Mais tu peux créer en temps que salarié’. Et c’est vrai. Après tout, tout développement est un acte de création. Mais quand je dis créer, je parle de donner vie à mes idées. Avoir une idée, la faire murir doucement dans le fond de mon crâne, puis la partager avec ceux avec qui je bosse, la regarder évoluer, se modifier au gré des suggestions de chacun, prendre vie, et devenir un vrai ‘quelquechose’.

Alors oui, ça ressemble beaucoup à ‘j’ai monté une boite pour coder des trucs cools’, en ne limitant pas le processus au développement mais en l’élargissant à tous le processus de création. Mais comme ca ressemble beaucoup à l’illusion numéro 1 de hier, vous allez me dire que je me contredis.

Oui, mais non.

Hier j’ai dit qu’il ne fallait pas imaginer pouvoir faire que ça. Et qu’au début, il fallait même plutôt se résigner à ne pas du tout ‘coder des trucs cools’. Mais, avec les années, (et c’est typiquement le cas pour nous) quand la jeune société commence à prendre de l’âge, les occasions de ‘faire des trucs cools’ réapparaissent, de plus en plus. Il faut juste savoir prendre le risque de les saisir.

Et puis je l’ai dit, Créer, ce n’est pas seulement ‘coder des trucs cools’. C’est beaucoup plus large. C’est, après tout aussi, rédiger ces posts sur ce blog qui aideront peut-être de futur créateur d’entreprise.

2/ La liberté de décider et surtout de pouvoir Oser (ou comme dirait Rousseau : La liberté consiste moins à faire sa volonté qu’à ne pas être soumis à celle d’autrui. )

Parce que oui, quand on est pas un salarié, mais un chef d’entreprise, on est libre. Ou disons plutôt qu’on est infiniment plus libre qu’un salarié.
Parce qu’effectivement, il faut toujours trouver des clients, faire le boulot qu’ils demandent, le faire bien, etc etc. Les contraintes sont légions. Et parfois, disons même souvent, on doit faire des trucs qu’on a pas envie de faire, qu’on aimerait bien ne pas faire. Mais n’empêche.

On veut dire non à un futur client, refuser un contrat. On pose ses … sur la table et on le fait. (bon faut pas le faire trop souvent sinon on va vite pouvoir répondre à la questions que se posent chaque individus : quelle est la couleur de la moquette de l’agence Pôle Emploi la plus proche de chez moi).

La stratégie de l’entreprise, ce qu’on veut qu’elle devienne dans X années, tout cela ne dépend que de nous. Qu’est ce que l’on ferra demain, dans 6 mois, dans 10 ans, c’est nous qui en avons la maitrise complète.

Une envie folle de lancer un projet que l’on ‘sent’. On peut oser le lancer. Un risque à prendre, que l’on pense nécessaire, on peut oser le prendre.

Il n’y a pas de hiérarchie au dessus qui va décider à notre place, qu’il va falloir convaincre, à qui il va falloir rendre des comptes. Il n’y a que son propre jugement (voir celui de ses associés), son regard dans le miroir le matin. (comment ça il semblerait que j’ai un problème avec l’autorité ? Mais pas du tout…)

Cette liberté, quand on y a gouté, on se rend compte qu’elle n’a pas de prix. Même si, forcément, elle vient avec son lot de sueurs froides et de doutes. Parce que, quand on prend des décisions, faut être prêt à en assumer les conséquences. Logique. Et plus les décisions sont importantes, plus les angoisses nocturnes le sont aussi. Mais le jeu en vaut la chandelle.

3/ le besoin de découverte

Tout d’abord au niveau de la prod en elle-même. (et là c’est peut-être plus spécifique à l’informatique). Chaque idées, nouveaux contrats

Mais, un créateur d’entreprise ne fait pas que de la prod. Loin de là. Gestion, marketing, commercial, finance, réseautage (même si au départ il pas forcément conscience qu’il va faire autant de non-prod). Il touche à tout, essaie de ne pas être trop mauvais dans les domaines où il doit agir, forcé contraint.

Il faut donc apprendre, se remettre en question, et ça, chaque jour.

Et puis au final, on finit par se rendre compte que l’on peut prendre du plaisir, différemment, chose que l’on aurait pas imaginé quelques années plus tôt. Et que, horreur, on peut même apprécier, parfois, de faire du commercial :).

Pour Finir

Voilà, donc, expliqué d’une façon plus ou moins claire, les trois raisons/besoins principales qui m’ont fait entreprendre, devenir un créateur d’entreprise. Ce ne sont pas mes seules raisons, mais ce sont celles qui ont fait que j’ai sauté le pas. C’est, en tout cas je le pense, des raisons plus ‘moteur’ et moins ‘dangereuses’ que ‘je veux devenir riche’.

Et si, vous ressentez les mêmes, vous devriez, à mon avis, vraiment réfléchir à vous lancer, vous aussi.

Les trois pires illusions de la création d’entreprise

On a  tous été, à une époque plus ou moins reculée, jeune et innocent. Quelle belle époque que celle-là et quelle tristesse d’en être sorti. L’époque radieuse et dorée où la vie était simple, pleine de rêves et d’illusion, où le linge sale se téléportait magiquement du panier à linge jusqu’à l’armoire (en se lavant, se repassant et se pliant), où les jours ne servent qu’à séparer les nuits passées sur les claviers (et aussi à aller faire les courses).

Mais malheureusement,  un jour, un jour, il faut bien grandir. Et, c’est le terrible moment,  où l’on se fait dépiauter de toutes ses illusions, les unes après les autres. Le pire, c’est que la plupart du temps c’est assez douloureux (rappelez vous quand vous avez appris que le Père Noël n’existait pas), un peu comme quand le dentiste vous arrache une dent en ayant oublié de vous anesthésier. (Bon la métaphore n’est pas forcément bien choisie, parce qu’avant qu’on vous l’arrache, votre illusion elle ne vous faisait pas hurler de douleur, alors que cette …. de dent oui).

Aujourd’hui (où plutôt ce soir, vu l’heure tardive), c’est moi qui vais jouer au dentiste et vous arrachez trois des pires illusions que peut avoir un créateur d’entreprise. Ouvrez grand la bouche, tirez la langue, ça ne va pas faire mal du tout, c’est promis ou alors juste un tout petit peu, mais pas grand chose.

1 La pire de toute : ‘Je monte une boîte pour coder des trucs cools’

Celle-là, il n’y a rien de pire. Rien de pire parce que quand on prend conscience du fait que cette phrase n’est qu’une illusion, c’est le moral qui en prend direct un grand coup dans les dents.  Et le moral, c’est primordial quand on est entrepreneur. C’est l’arme secrète qui permet de tout surmonter. Mais aussi la faiblesse ultime qui fait qu’on arrive plus à se lever le matin pour aller au bosser.

Vous allez me dire que parfois, dans certains cas, c’est possible. Effectivement, si vous levez des fonds, que vous avez dés le départ les gens qui vont bien pour s’occuper de l’administratif et de toutes la paperasse et un associé qui aime s’investir dans la gestion, alors oui c’est possible. Mais sinon, n’y pensez même pas. Oubliez. Que vous soyez freelance, auto-entrepreneur, associé dans une SARL, dans tout les cas c’est pareils. Il va falloir :

  • s’occuper de la gestion courante (impôt, TVA, URSSAF, etc etc)
  • faire du commercial
  • s’occuper de se faire payer par les clients
  • gérer et piloter le bousin
  • faire les prestas pour les clients
  • etc etc ….

Alors attention, je ne dis pas qu’on ne peut pas faire de truc cools. Au contraire. Surtout après quelques années, quand les sous rentrent d’une manière assez régulière. Juste qu’il faut s’attendre à devoir, pendant quelques années,  oublier ses rêves de développement fun, cools, qui font passer des nuits entières à rêver du produit final. Parce que malheureusement, il faut aussi ramener des sous pour ne pas finir par déposer le bilan. Et que bizarrement, les projets cools qu’on a dans la tête, ça demande beaucoup d’investissement au départ et ce n’est pas souvent les projets dont ont besoin les clients.

Je parle de coder, mais tout le monde (enfin ceux qui lisent quoi) aura bien compris que c’est simplement pour donner un exemple, la même situation se transpose dans tout les métiers, que vous soyez graphiste, boulanger ou géologue.

2 ‘Je vais être patron, dans 4 ans à moi la BMW et la maison de rêve à Saint Tropez’

Vous voulez devenir riche, et en plus rapidement ? Ne créez pas d’entreprise. Jouez au loto, vous aurez bien plus de chance.  Où alors devenez salarié, amassez des sous et ensuite rachetez une boîte ou investissez en temps que business angels dans différents projets en espérant que certains explosent.

Alors oui forcément il y a toujours des contre exemples à la Facebook ou Google. Mais bon, la plupart du temps entrepreneur ça ne fait pas devenir riche à millions et surtout, surtout pas tout de suite. Les patates à l’eau, les pâtes au beurres et le riz au riz (c’est très bon ça le riz au riz, le riz donne un délicieux goût de … riz, au riz), vous allez connaître par coeur. Et avoir des salariés que vous payerez plus que vous aussi.

3 ‘Notre produit est super top moumoute, il se vendra tout seul’

Quand on crée une boite avec une idée produit, on l’a souvent couvé pendant des mois, des années. On a peaufiné les moindres détails dans sa tête, repensé à chaque chose. Fait plein de prototype. Et puis arrive le moment de la création proprement dite. Et là, on part la tête dans le guidon. On aligne les lignes de code (là encore je prend comme exemple un projet informatique, mais vous pouvez l’appliquer à tout) encore et encore. C’est bien joli et très tripant. Les mois passent et puis finalement  on fait une V1et … c’est tout. Rien ne se passe. Le téléphone reste muet. Personne ne se précipite pour acheter le produit top moumoute.

Parce que personne ne sait qu’il existe.

La partie commerciale. C’est la partie que les créateurs d’entreprises ‘techniques’ ont toujours, toujours, tendance à sous-estimer. Parce qu’ils n’aiment pas ça. Parce qu’ils pensent ne pas savoir faire. Parce qu’ils pensent que ce n’est pas utile, les clients viendront d’eux même vu la super qualité de leur produit. Si seulement le monde pouvait être aussi simple.

Il faut donc faire ‘du commercial’, même si l’on n’aime pas (et je vous promet que je sais ce que c’est..). Et ça, avant même que le produit soit fini. Pour être sur qu’il est en adéquation avec les clients, qu’il va leur plaire (et pas seulement nous plaire), et pour avoir des clients, les premiers, qui paieront dés que le produit sera prêt. Et après continuer, encore et toujours, pour faire exister le produit, le faire connaître, le faire utiliser.