Ep2 : Nilgor, bourreau de père en fils

Les hivers en Ilderland sont longs, rudes et glacés. La neige tombe sans interruption pendant de nombreux mois. Les vents froids s’amusent à gifler ceux qui se risquent à sortir. L’hiver est si terrible que les loups viennent aux coins des maisons fouiller les ordures qui traînent, gelées. Et, au plus profond de l’hiver, lorsqu’il fait si froid que l’air que l’on respire nous brûle la poitrine, il parait qu’alors, certaines nuits, les croquemitaines sortent de leur cachette et viennent toquer aux fenêtres des maisons, espérant qu’un petit enfant curieux leur ouvrira et qu’ils pourront le kidnapper et le dévorer.

IlderBourg, la capitale, n’est pas épargnée par le froid de la morte saison, bien au contraire. Perchée toute en haut de l’unique montagne du pays, elle grelotte, glacée, essayant de résister tant bien que mal aux assauts du blizzard, en attendant impatiemment le printemps. Des feux brûlent à chaque coin de rue. Des pages du Roi parcourent les rues, répandant du sel au sol pour empêcher qu’il s’y forme du verglas. Pourtant, chaque année, lorsque le printemps arrive et que les bonhommes de neige fondent, les préposés au nettoyage des ruelles se rendent compte que certains étaient en fait de pauvres hères morts de froid, gelés et recouverts de neige.

Le vieux Roi, lui, adore l’hiver. Le vent froid, la neige blanche et pure lui rappelle sa jeunesse et les guerres qu’il a dû mener pour protéger l’Ilderland alors qu’il n’était qu’un jeune prince. Il se promène souvent dans la cour de son château, emplissant ses poumons du parfum de l’hiver tandis qu’il lui semble entendre à nouveau les bruits des batailles de sa jeunesse, les cris d’agonie des soldats, le bruit des épées s’entrechoquant et les cris des corbeaux qui tournent au dessus du carnage.

Ce jour d’hiver, comme chaque jour, le Roi se promenait. Alors qu’il marchait lentement le long du chemin de ronde de sa forteresse, contemplant son royaume, son regard tomba sur la chaumière appuyée contre le mur d’enceinte Nord, la demeure et l’atelier de son bourreau. Une épaisse fumée noire sortait de la cheminée de celle-ci et des bruits bizarres s’en échappait, à intervalles réguliers, d’abord comme si deux pièces de métal glissaient l’une contre l’autre, puis un bruit sourd, puis à nouveau le glissement des pièces de métal suivi du bruit sourd.

Intrigué, le vieux Roi décida de rendre visite à son bourreau.

Lorsqu’il entra dans la chaumière de son bourreau, il comprit  tout de suite d’où provenait les bruits bizarres qu’il avait entendu de l’extérieur. Ils émanaient de la machine à découper en fine tranches les prisonniers. Deux apprentis du bourreau s’affairait autour d’elle, l’utilisant sans cesse, se servant de mannequins à la place de prisonniers. Après chaque découpage, ils prenaient des notes puis modifiaient les poids qui actionnaient les lames découpeuses.

Alors qu’il pensait sa curiosité satisfaite, il remarqua avec étonnement la grande hotte de métal qui chapeautait la cheminée à foyer ouvert. Cette cheminée était un élément essentiel de l’atelier du bourreau. Siégeant au centre de la chaumière, elle réchauffait la pièce et servait aux petits travaux de forge que demandait la construction des machines à torture. Enfin, elle permettait de chauffer à blanc les lames, pinces et autres instruments que Nilgor utilisait lorsqu’il pratiquait  son art dans sa chaumière. Mais, le Roi ne comprenait pas à quoi pouvait servir la grande hotte de métal. Un long tuyau noir sortait de la hotte et la reliait à une deuxième hotte placée juste au-dessus de l’établi du maître des lieux. Un des assistants de Nilgor, juché sur une espèce de monture en fer, pédalait de toutes ses forces, entraînant ainsi tout un ensemble de poulies et de câbles reliés au grand tube noir de métal.

Nilgor qui travaillait sur sa planche à dessin rudimentaire, se leva en sursautant et salua bien bas le Roi tout en bégayant légèrement.
“Messire, quel honneur de vous avoir dans ma modeste chaumière. J’en suis ravi. Je voulais justement vous montrer les plans de ma nouvelle machine, une vraie merveille, une avancée phénoménale dans la façon de penser la tor…”.

Le Roi, sans attendre la fin de la tirade de Nilgor le coupa d’un geste de la main et d’un “plus tard” tranchant.
“Avant de me montrer votre nouvelle création, expliquez-moi à quoi sert cette bizarre machinerie, maître bourreau”, ordonna le Roi tout en montrant la grande hotte, les tubes de métal noir, les poulies et l’apprenti qui s’échinait toujours sur ses pédales.

“Trois fois rien, mon Seigneur, c’est une idée qui m’est venue récemment. Voyez vous mon Roi, je suis plutôt frileux et l’hiver il m’est très difficile de dessiner des plans corrects, le froid faisant trembler mes doigts. Alors j’ai inventé ce dispositif tout simple, il recueille l’air chaud qui se trouve au dessus du foyer et l’amène jusqu’au dessus de mon établi. L’air est déplacé grâce à des hélices logées dans les tubes et qui sont actionnées par mon assistant. Invention très ingénieuse, n’est-il pas mon Roi ?”

Le Roi acquiesça distraitement, tandis qu’il regardait à nouveau les apprentis utiliser la  machine à découper en fine tranches les prisonniers.
“Maître bourreau, que font donc vos apprentis avec cette machine ?”.
Nilgor saisit une lamelle d’un des gros mannequins qui traînait par terre.
“Vous vous souvenez sûrement Messire, les problèmes que nous avions eu avec la découpeuse lors de la dernière torture publique”.
“Bien entendu que je me souviens,” rétorqua le Roi. “Le royaume a du dédommager les spectateurs, cela nous a coûté une fortune, nous avons même du augmenter les impôts”.
Nilgor, honteux d’être indirectement responsable de la presque faillite du royaume, repris : “Je vous présente encore une fois toutes mes excuses mon Roi. Je ne pouvais prévoir que ce demi-ogre serait si gras et si gros. Il était impensable que les lames puissent ainsi se coincer a mi parcours. Pour que cela ne se reproduise plus, j’ai fait construire des mannequins de la corpulence de ce demi-ogre et mes apprentis testent la machine. Nous pourrons ainsi nous en resservir”.
Le Roi qui commençait déjà à s’ennuyer hocha la tête.
“Bien, très bien maître Bourreau, mais notre temps est précieux, montrez moi donc les plans de votre nouvelle machine”.
Nilgor ne se le fit pas dire deux fois et s’empressa de déplier les plans sur lesquels il travaillait avant que le Roi n’entre.
“Regardez Messire, l’idée est très simple, et c’est mon système de chauffage de ma planche à dessin qui me l’a inspiré. Cette machine est faite pour torturer deux gueux dont l’un des deux aura la vie sauve. Elle se compose de deux cages. Le fond de chaque cage est plongée dans de l’huile bouillante. A l’intérieur de chaque cage, il y a une plateforme sur laquelle est fixée le même mécanisme que celui-ci”. Nilgor montre alors l’espèce de monture sur laquelle un pauvre apprenti tout en sueur s’échine à pédaler.
“Vous voyez”, reprend Nilgor. “La plateforme est raccrochée à une tige à dents en métal. Cette tige permet de faire descendre ou monter la plateforme grâce à cette roue à dents que vous pouvez voir. Comme vous pouvez le voir sur le plan, la roue est reliée à un contrepoids par une chaîne. Lorsqu’on lâche le contrepoids, la plateforme, et donc le prisonnier, ont donc tendance à descendre lentement vers l’huile bouillante. C’est là qu’intervient ce bizarre mécanisme à pédales ainsi que le deuxième contrepoids, lui aussi relié à la roue à dents grâce à une autre poulie. Mais alors que le premier contrepoids fait descendre la tige et donc la plateforme vers l’huile bouillante, le deuxième contrepoids lui exerce une force opposée qui a donc tendance à ralentir ou même stopper la descente.”
“Mais alors Bourreau, jamais aucun des deux prisonniers ne frira et votre machine ne sert à rien, si personne ne meurt”
“Vous auriez tout à fait raison Majesté, si le deuxième contrepoids n’était pas une outre pleine d’eau mais, percée. C’est là toute l’astuce. Au fur et à mesure que l’eau s’écoule, l’outre s’allège et donc ne contrebalance plus le contrepoids de pierre. Le prisonnier se rapproche alors de l’huile. Le mécanisme à pédale que peut actionner le prisonnier permet de pomper de l’eau et de remplir l’outre. Donc, si le prisonnier pédale de toutes ses forces, il pourra ralentir ou même stopper la descente de la plateforme. A ce jeu là, il y aura forcément un des deux prisonniers qui se fatiguera et qui finira par frire lentement. L’autre aura la vie sauve”.
“Merveilleux maître bourreau, tout simplement merveilleux, encore une fois vous prouvez que vous êtes le meilleur”.
“Ce n’est pas tout, Messire” enchaîna Nilgor.
“J’ai eu une autre idée, celle de faire participer les spectateurs, vous voyez, les contrepoids sont en fait des sacs dans lesquels il y a un certain nombre de pierres. Voilà ce que j’ai imaginé, les spectateurs pourraient avoir le droit de rajouter des pierres dans le sac de l’un des deux prisonniers, celui qu’ils veulent voir être frit, cela permettrait d’impliquer les spectateurs dans la torture, je suis sûr qu’ils ador…”.
“Mais vous avez tout a fait raison mon Nilgor”, coupa à nouveau le Roi. “Nous pourrions d’ailleurs faire payer les spectateurs pour cela”, continue sa Majesté.
“C’est décidément une idée géniale que vous avez eu là, le royaume vous pardonne presque le fiasco du demi-ogre. Bien je vous laisse travailler maintenant, il faut absolument que cette magnifique machine soit prête pour la prochaine torture publique”.
Et tandis que Nilgor retournait s’activer sur sa planche à dessin, tandis que son pauvre apprenti suait sang et eau sur ses pédales, le Roi lui, repris sa petite promenade en rêvant aux recettes de la future séance de torture.

Gérer ses bourdes

Ca nous arrive à tous. On fait des bourdes. Des petites, des pas importantes voire des grosses bourdes.

Et que ça soit au niveau perso ou au niveau boulot.

Et comme toujours, les bourdes arrivent dans les pires moments, les moments plein de stress, ou le temps manque où l’on est surchargé.

Mais faire des bourdes, c’est normal. Et même dans le contexte professionnel, c’est permis. (A condition de ne pas en faire tout les jours). Parce que même dans le contexte pro, on reste des humains, donc par définition, faillible.

Vos clients (ou vos fournisseurs) ne vous jetteront donc pas des pierres si par malheur, un jour vous veniez à faire une bourde. Par contre, suivant comment vous gériez les conséquences de la bourde, là ils pourraient vous jeter des pierres.

Donc, voyons comment gérer une bourde, en 5 points.

Déjà la découverte.

Le cas le pire, c’est votre interlocuteur (à partir de maintenant je vais partir du principe que c’est votre client, mais ça pourrait être votre fournisseur, votre partenaire, etc.) qui la découvre. Donc alors que vous étiez en train de faire tout autre chose, vous recevez un mail ou pire un coup de téléphone pour vous annoncer que ‘Houston, on a un problème’. Là nul besoin de vous mettre à courir en hurlant et en vous arrachant les cheveux, même mentalement. Restez serein, déjà ça tranquillisera le client. Prenez connaissance du problème, posez-lui des questions utiles (s’il est au tel), depuis quand, les symptômes, etc, etc. Si c’est un mail, traitez-le tout de suite en lui posant les mêmes questions.
Que ça soit par mail ou par téléphone, assurez-lui que vous allez étudier le problème au plus vite (voir immédiatement suivant la criticité) et que vous le tenez au courant. Important donnez lui un délai pour votre réponse, dans l’heure, avant la fin de la journée, sous 3 jours, mais donnez lui un délai précis.

Maintenant autre cas de figure, c’est vous qui découvrez la bourde. N’imaginez pas la cacher. Pourquoi ? Parce qu’effectivement si vous avez de la chance, personne ne s’en est rendu compte et donc vous allez peut-être même tout remettre en l’ordre sans que personne ne s’en occupe. Mais si jamais quelqu’un s’en est rendu compte, que vous réparez en catimini sans rien dire et que vous ne dites rien à personne, vous allez avoir une grosse étiquette (et à raison) ‘dissimulateur à qui on ne peut pas faire confiance’ accroché dans le dos. Donc si jamais c’est vous qui découvrez la bourde, vous tenez les gens au courant. Un mail ou un coup de tel avec la description du problème et pareil un délai maximal avant lequel vous vous engagez à revenir vers eux.

Le déni

C’est la chose à ne pas faire. N’essayez pas d’embrouiller votre interlocuteur. De lui expliquer que ce n’est pas de votre faute qu’en fait c’est lui. Que ce n’est pas un bug, mais une fonctionnalité normale, que c’est comme ça que c’est prévu.
Ou alors que c’est la faute du chien qui a mangé les câbles ou de Murphy qui joue au vaudou avec une poupée à votre effigie.
Non acceptez le fait que vous avez merdé. D’abord parce que le déni, ça fait très enfantin. Et que les gens n’ont pas envie de travailler avec un enfant de 5 ans. Et puis que bon, un jour ça sera peut être vraiment pas votre faute. Si à chaque fois que c’était votre faute, vous avez essayé de vous défiler par tout les moyens possibles, le jour ou il va vous falloir expliquer, la main sur le cœur, que non vraiment là ce n’est pas votre faute. Personne ne vous croira…

La réparation

Bon tout le monde sait qu’il y a eu merdouillage. Maintenant il faut réparer. Faites-le. Le plus vite possible. Vous allez me dire que vous avez peut-être d’autre chose à faire, que vous n’avez pas le temps, que vous n’avez plus de bras dispo. Débrouillez-vous. Faites avancer les choses, même un peu, dans la mesure de vos possibilités. Mais le plus possible. Et plus le problème est critique ou dérangeant, plus il faut vous dépêcher.

A mon sens, (mais là c’est personnel) à choisir, il vaut mieux avoir un peu de retard dans une livraison et corriger une bourde qui vient d’être découverte qu’être à l’heure pour sa livraison mais laisser quelqu’un dans l’embarras le plus profond (et donc la colère).
Bon bien entendu si votre livraison cela fait trois fois que vous la repoussez et que vous vous retrouvez avec deux bourdes à gérer (les multiples retards de livraison plus une bourde indéterminée) vous êtes dans le caca. Mais à ce niveau là, je pense qu’il y a un certain nombre de choses à revoir dans votre organisation du travail ….

l’information

Suivant les cas, cela peut être une bourde qui va prendre du temps à corriger. Dans ce cas là, tenez informés régulièrement vos interlocuteurs des avancées (ou pas) de la résolution ainsi que d’une estimation probable de retour à la normale. On râle tous assez après la SNCF quand l’information sur les trains annulés ou retardés n’arrive pas… Ne soyons pas la SNCF de nos clients.

Passer à autre chose.

Vous avez bien réagi à l’annonce de votre bourde, vous avez trouvé, rapidement, une solution que vous avez mis en place et en plus vous avez tenu informés votre client du déroulement de la résolution de votre bourde. Tout le monde est de nouveau content et serein. C’est le moment de passer à autre chose.

Faites un dernier point avec votre interlocuteur pour résumer la situation et profitez en pour lui exposer les mesures que vous avez prises ou que vous allez prendre pour que cela ne se reproduise pas. Ça lui fera plaisir. Et au passage, suivant la gravité de la bourde, faites un petit geste. (Pour une bourde de type ennuyeuse, le petit geste peut être de la traiter séance tenante, au moment où elle se déclare, comme si c’était une bourde critique).

Montage vidéo sous Linux

Il existe pas mal d’applications pour faire du montage vidéo sous linux. Il y a quelques années, lorsque pour le boulot, j’avais eu un besoin urgent de monter des vidéos, j’en avais testé quelqu’une. Je n’avais pas vraiment été super emballé que ce soit par cinelerra qui me semblait tellement compliqué qu’incompréhensible (j’avais eu l’impression de me retrouver devant l’Emacs du montage vidéo) ou Kdenlive que j’avais fini par utiliser, malgré ses plantages répétés.

La nécessité de monter des vidéos se faisant à nouveau sentir, je me suis remis en quête d’un outil sympa. J’ai arrêté mon choix sur deux possibles Kdenlive et Openshot. En fait les deux outils sont vraiment très similaires. Histoire de vous le montrer, les captures d’écrans que j’ai prise de chacun des deux outils montrent la même chose, le montage de trois morceaux de vidéo (pour la petite histoire ce sont des vidéos de Toad, le jeu vidéo que l’on tente de dev au boulot, quand on a le temps), avec des transitions entre chaque morceau… Vous vous en rendrez compte, on fait difficilement plus similaire.

Similitudes

dans les deux cas vous aurez une fenêtre pour gérer les différents bouts de clip que vous allez monter. Vous aurez également dans les deux cas, sur tout le bas de l’écran les 2 pistes vidéo ainsi que les 2 pistes audios (vous pourrez dans les deux logiciels, rajouter d’autre pistes si nécessaire). Vous aurez aussi le moniteur de projet qui vous donnera une prévisualisation de votre vidéo complète. Et vous trouverez également dans les deux logiciels, la gestion de l’historique de vos actions.

Kdenlive

Comme son nom l’indique, c’est un logiciel ‘KDE’, avec ce que cela implique comme dépendance.  Niveau installation, c’est plutôt facile vu qu’il se trouve être dans les repository kde ubuntu.

Il vous permettra de monter vos films, en mélangeant vidéos, image fixes, textes, et bien entendu piste audio. Il gére un certain nombre de caméscope ce qui peut être sympa. Le nombre d’effet et de transition utilisable est tout simplement hallucinant, bien supérieur à ceux que gère Openshot.

L’interface de Kdenlive est plus customisable et permet d’afficher plus de choses.. Ce qui peut parfois avoir pour effet d’en afficher tellement qu’on s’y perd. Mais bon.

Niveau documentation, par contre, elle n’est pas très fournie. Mais il existe un forum où vous pourrez poser vos questions.

Openshot

Openshot est lui plus un logiciel ‘GNOME’ avec lequel il est pas mal intégré. Il n’est pas dans les repository ubuntu mais vous pourrez trouver le PPA qui va bien sur son site officiel.

Openshot vous permettra aussi de monter des clips de différentes natures, vidéos, images fixes, textes, textes en 3D. Il sera aussi possible d’incruster des sous titres par dessus les clips vidéos et d’utiliser du SVG pour tout ce qui est texte. Les effets disponibles sont plutôt sympa, mais objectivement il y en a moins que dans Kdenlive. L’interface est plus light que kdenlive, moins de choses sont configurable, mais ce n’est pas dérangeant.

La documentation, pour openshot, est par contre très fournie. Avec un gros manuels utilisateur (et une version française) et la aussi un forum. Il y a même quelques petites vidéos.

Conclusion.

Au final, je ne saurais pas lequel vous conseillez. Moi même, je ne sais pas lequel je vais finalement choisir. Kdenlive bien qu’un peu plus difficile à prendre en main est plein de petits trucs qui aident pas mal. Un exemple. Pour, avec Kdenlive mettre une transition (à ce propos, vous devez savoir que pour mettre une transition entre deux clips, il faut que les deux clips soient sur des pistes différentes et que les deux clips se ‘chevauchent’ un peu, regardez sur les deux screenshots pour comprendre), il faut faire un clic droit sur le premier clip pour que le menu contextuel apparaisse, choisir l’option ajouter une transition et choisir sa transition. Mais par contre, la transition se cale automatiquement sur la durée du chevauchement. Plus besoin donc, la plupart du temps, de modifier sa durée. Pour faire la même chose sur Openshot, vous pourrez drag and droper la transition directement de la liste des transitions, sur la piste qui va bien. Par contre par défaut sa taille ne sera pas bonne. Il faut alors cliquer sur l’icône redimensionner et régler la durée de la transition. Quand vous devez monter une vidéo avec 20 transitions, vous appréciez le fonctionnement de kdenlive….

Pour finir, avidemux

Si vous voulez simplement coller des morceaux de vidéos les uns après les autres, ou découper une vidéo en plusieurs, ou enlever un bout de vidéo, il existe un petit logiciel tout simple et ultra puissant qui s’appelle Avidemux. Et en plus, il est dans les repo Ubuntu. A utiliser sans modération.

MadInterview de Eva, la femme derrière @latalante sur twitter

1– Si tu devais te présenter en trois phrases, que dirais tu ?

Tout d’abord que je n’ai jamais su me présenter correctement. Ensuite que je suis Eva, actuellement en poste à L’Atalante. Enfin que je peux être tenue responsable des propos ci-dessous. Quoique.

Ta cyber life

Plutôt variée, séparée, plus ou moins contrôlée. Mais complètement liée et intégrée à ma vraie vie. Je n’ai jamais pu (ou su?) me cacher derrière un écran ou une identité numérique.

2 — Tiens-tu des blogs  ?

Oui. Ai tenu, tiens, tiendra, je viens d’en ouvrir un nouveau, d’ailleurs.

Branchement dont vous êtes le héros : si tu as répondu oui à la question 2 va à la question 3 sinon à la 4

3 —  lesquels (les urls sont acceptées) et de quoi parlent-ils ?

Des blogs complètement persos, et plusieurs tumblr. (un perso qui est un peu laissé de coté depuis août, fuckyeahgeek.tumblr.com en commun avec une amie,
et fyplatypus.tumblr.com qui se passe de commentaire.) Les anciens blogs persos ont été supprimés par mes soins (ce qui, je crois, est autant une bonne décision qu’une bêtise, étant donné que je n’en ai gardé aucune trace) et le nouveau est… en formation.
Sinon je tiens celui de l’Atalante, ce qui n’est pas toujours simple.

4– Plutot twitter(identi.ca) ou facebook ? quelles utilisations as tu des deux ?

Plutôt et complètement Twitter. Je suis twitter-addict et posteuse compulsive. Plus sur mon twitter perso que celui de L’Atalante, cependant. (nd MrJmad :et comment je met un lien sur le twitter perso si j’ai pas l’url … quel oubli … c’était pas un oubli ???)

5– Es tu addict au Net ? si oui tu as une ou deux anecdotes sur le sujet ?

Complètement addict. Dès le matin au petit dej, et tout la journée ensuite. Je crois que je suis complètement finie maintenant que j’ai acquis un
smartphone android.

Disons simplement que j’ai fait tellement de rencontres capitales dans ma vie sur le net que son apport ne peut être nié. Je crois que les anecdotes les plus sympathiques sont celles qui découlent des IRL de forum ou sites. Les “je t’imaginais plus ou moins ceci-cela” C’est un peu dommage, à froid je n’ai rien de mieux à raconter que les nuits blanches devant l’ordi, les forfaits internet (quelle époque maudite) dépassés, anéantissant mon argent de poche, et les vacances d’été dans le frais d’une cave (où se trouvait un bureau et un ordi…). Et de multiples crises de nerfs en appuyant sur F5.

Au final mes meilleures anecdotes du net ce sont mes amis, la majorité de mes proches sont des personnes que j’ai rencontré, avant tout, par écran interposé. Et quand je dis majorité, pensez 95% et incluez la vie amoureuse à 100%.

Ho, si, quand j’y pense, Je me suis fait tatouer un fichier jpeg mort.

Ca compte ? (nd MrJmad : c’est officiel, j’interview parfois de grand(e)s malades … 🙂 )

6– Sur le net on peut te trouver où (perso et boulot) ?

Sur le site/twitter/facebook de l’Atalante pour le boulot, et pour le coté perso sur Tumblr/twitter/facebook/le blog de la librairie Critic/quelques forums/ et partout où je laisse mon pseudo en signature. Ah, oui, le dit pseudo me suit depuis ma première partie de JDR au lycée…à vous de le trouver (ce n’est pas bien compliqué).

Le boulot

7 — Ton bureau au boulot il ressemble à quoi ? (si tu as une photo …)

(photos à suivre, il fait un temps pas possible…) (nd MrJmad :j’ai toujours pas eu de photos …. )
Il ressemble à un joyeux bazar dans la journée, un peu mieux rangé le soir/matin (pour repartir dans de bonnes conditions).
S’y entassent pas mal de carnets (une autre addiction qui m’aide à m’organiser), un vieux Imac qui tient toujours la route (j’apporte parfois mon macbook perso) et beaucoup, beaucoup, de paperasse. Depuis Août j’ai apporté un poster stupide récupéré à la gare, d’un goût un peu douteux et qui me fait toujours rire.

Pas le bureau le plus fun qui soit, j’en conviens, mais bien pratique ! La pièce en elle-même est ouverte, les bureaux sont spacieux et c’est plutôt pratique pour communiquer entre nous. Un peu moins quand j’ai besoin de bosser intensément, auquel cas j’ai besoin de musique, fort.

8– Tu as fait des études de lettre , mais quoi exactement comme étude de lettre ?

En effet, j’ai bifurqué après un bac S qui portait sur l’écologie. Ensuite j’ai été plus classique : licence option métiers du livre, maîtrise portant sur la nouvelle fantastique, et master pro porté sur l’édition avec un projet sur les livres de vulgarisation scientifique (un domaine que j’adore). Le tout en apprenant à baragouiner en Gaëlique d’Irlande.

8bis– Tu vas donc pouvoir répondre à la question que tout les gens qui ont fait des études scientifiques se posent : ça sert à quoi de faire des études de lettres ?

Hé bien, ça m’a permis d’apprécier encore plus les sciences pour ma part, tout assouvissant en partie ma curiosité par rapport aux lettres (qui était immense après mon bac).

9– Bosser chez l’Atalante est une première expérience dans le monde du travail pour toi (si non, tu faisais quoi avant?) ?

Oui, et non à la fois. C’est mon premier contrat dans l’édition, mon deuxième emploi dans le monde du livre. Et ça, c’est sans compter les nombreux stages durant mes études, et en oubliant du mieux possible les boulots alimentaires ­ pas forcément fascinants ­ durant les études, aussi.

9bis– Les études de lettre, ça sert pour bosser dans une maison d’édition ?

Hé bien, c’est un plus j’imagine. Mais je pense que ce n’est pas nécessaire en tant que tel, je le constate tous les jours. N’oublions pas que ça dépend du poste !
En tous cas un bonne culture littéraire est indispensable, mais elle ne s’acquiert pas forcément en passant par les études de lettres.

9terr– Mais au fait, tu fais quoi chez l’Atalante ?

Je suis employée en tant qu’assistante d’édition (c’est ce que dit mon contrat) et je suis plus précisément responsable communication et presse. Donc je ne lis pas les manuscrits, je ne sélectionne pas les livres, et tout ce qu’on peut imaginer au poste d’éditeur. Par contre j’organise des évènements, j’envoie des livres aux prescripteurs, je récolte les avis, je diffuse les informations du mieux possible, et je fais le lien entre les auteurs-libraires-lecteurs-organisateurs-publics…

C’est assez varié, très vite envahissant (pas le genre de boulot qu’on laisse au bureau, en fait) et totalement fascinant. (nd MrJmad : je veux être prescripteur et recevoir des livres, je veux, je veux, je jeux !!! 🙂 )

10– Allez, un peu de promo, qu’est ce que c’est que l’Atalante et en quoi est-elle différente des autres maisons d’edition ?

L’Atalante c’est, au départ, une librairie spécialisé à Nantes. En ça nous sommes différents.
Nous éditons des livres qu’on pourrait dire “de genre” : aussi bien des policiers que de la fantasy ou du space-opera; nous avons aussi une collections de sciences-sociales, une de théatre, et de la BD.
Nous sommes variés, et ce qui fait notre différence (outre cette variété) c’est sans doute que les éditeurs apportent un soin plus que scrupuleux à la qualité des textes, dans toutes leurs lignes.

11– Ton pire souvenir de boulot

Ici je n’ai vraiment pas à me plaindre…
Pour d’autres boulots : avoir laissé la bonne santé de mon épaule droite à la restauration.

11bis– ton meilleur souvenir de boulot?

Les Utopiales de l’autre coté de la barrière l’an dernier !
De même pour Montreuil. J’aime énormément les salons et les rencontres qui s’y déroulent. Alors malgré le stress, la foule, le bruit et la fatigue, que de bons souvenirs.

12– Ton entretien d’embauche, ça s’est passé comment ?

J’ai une chance certaine, je peux te répondre “quel entretien?”.
Mon stage de fin d’études s’est déroulé ici (à L’Atalante) six mois l’an passé, à la même période. J’étais chômage lorsque Soledad Ottone a posé son congé maternité, et ai bien sûr répondu par l’affirmative lorsque les éditeurs m’ont proposé de la remplacer pendant six mois.

13– Comment est ce que vous choisissez quels manuscrits vous allez lire et parmi ceux-ci ceux que vous allez publier ?

Ce n’est malheureusement pas mon travail, je préfère ne pas trop m’avancer là dessus ! En tous cas tous les manuscrits envoyés sont étudiés, et ça prend un temps fou aux éditeurs !

14– si tu avais un ou deux conseils à donner aux jeunes auteurs pas encore publiés qui vont lire tes mots, tu leur dirais quoi ?

Salut et merci pour le poisson.

Branchement dont vous êtes le héros : si tu as répondu ‘va plutôt chercher un vrai boulot’ à la question 14 va en 14bis sinon va en 15

14ter– bon et à par ce conseil là, tu as pas un autre vrai conseil pour ceux qui voudraient se faire publier ?

14quater– Et si on veut envoyer un manuscrit à l’atalante, on fait comment ?

On l’envoie par la poste, tout bêtement.
Et avec une enveloppe retour affranchie, c’est mieux pour récupérer le dit manuscrit au besoin.

15– Les DRM vous en pensez quoi ?

(je ne parle ici qu’en mon nom, pas en celui de L’Atalante)
Je pense que les DRM sont un beau défi lancé aux petits malins qui s’amusent à les défaire. Donc un appel au piratage. Donc du n’importe quoi dans le vent.

16– Le numérique en général adapté aux bouquins, vous en pensez quoi ?

Quand tu parles du numérique je trouve l’idée un peu vague.
Alors je vais parler de livre numérique, si tu permets?
Une partie de moi (celle qui rêve de trouver un reader qui lui plait) te dira “qu’importe le flacon, pourvu qu’on ai l’ivresse”, mais une autre partie te répondra que je suis sans doute trop inconditionnelle du livre physique. Au final je m’accorde sur une chose : le livre numérique sera, dans un premier temps, un outil de travail bien pratique (pour lire les épreuves par exemple) et une façon bien sympa de ne plus me casser le dos en vacances/week-end étant donné que je trimballe toujours plus de bouquins qu’il ne m’en faut.

Pour ce qui est d’un modèle économique numérique “adapté au bouquins” j’espère que différentes choses vont vite se mettre en place. Je pense que les deux peuvent tout à fait coexister et je suis très curieuse des années à venir à ce sujet.

17– Je suppose que tu connais les licences Creatives Commons. Certaines des licences CC sont libres, qu’est ce que tu penses du libre appliqué à l’art ? et plus spécialement à l’édition ? (si tu veux des précisions sur les licences libres : http://fr.wikipedia.org/wiki/Licence_libre et la licence art libre : http://fr.wikipedia.org/wiki/Licence_Art_Libre )

Je trouve ça très sympa, j’apprécie ce genre d’initiatives même si je m’y intéresse trop peu, j’imagine.
Appliqué à l’édition je pense que c’est une recette qui peut marcher, pour peu qu’on ai déjà un savoir faire. On l’a vu pour Doctorow ou même (et je ne dis pas ça parce qu’on le publie) pour Glukhovsky. Tous deux ont pris leur essor sur la toile et sont désormais publiés de façon “physique”. C’est, comme pour tout, un  moyen de propulsion qui peut être bien utilisé, et qui peut servir. Pour peu qu’on ait quelque chose à dire.

18– Est ce que, à ton avis, L’Atalante publierait des auteurs voulant distribuer leurs textes avec une licence libre ?

Pour être tout à fait sincère, je n’en sais rien.

Ta vraie life, quand tu es pas au boulot

19 — Ton bureau chez toi il ressemble à quoi ? (si tu as une photo …)

C’est un peu compliqué, pour l’instant j’ai deux “chez moi” mais… pas de réel bureau.

20– Tu t’investis dans des trucs précis ? projet divers / art / asso ?

Oui, mais je t’avoue n’avoir pas très envie de m’étaler sur le sujet.

21– Si tu devais choisir un événement que tu as vécu, un seul, pour te définir, tu choisirais lequel ?

Je dirais ­ c’est l’humeur ­ le jour où j’ai découvert l’existence de l’ornithorynque. Avec un bouquin, bien sûr. Ca paraît stupide sans doute, mais cet animal a une symbolique très forte pour moi. À même ampleur, sans doute, ma première lecture du Roman de la momie, de Théophile Gautier.

22– tu es rôliste ?

Je dois me confesser : oui.

Branchement dont vous êtes le héros : si tu as répondu oui à la question 22 passe à la 23 sinon à la 24

23– tu joues à quel style de jeux ? plutôt joueur ou MJ ? tu aimes jouer au jdr pourquoi ?

Plutôt joueuse, pas MJ. Je ne me sens pas du tout les capacités pour gérer en tant qu’MJ. En ce moment il y a une partie de D&D en cours, j’ai fait quelques GN un peu plus jeune. Mais je ne joue pas autant que je le souhaiterai…
Et j’aime aussi beaucoup les jeux type Oui, seigneur des ténèbres ou Bang/Wanted. Pour une fin de soirée, c’est sympa.

24– tu as d’autre passion, loisir ? lesquelles ?

En dehors du jeu et de la lecture ? Allons en vrac : les musées d’histoire naturelle (j’en visite le plus possible), les sciences naturelles, la photographie (mais je ne pratique pas), les arts corporels (tatouage, surtout.), et aussi la découverte de lieux qui me sont inconnus.

Branchement dont vous êtes le héros : si à la question 24 tu as répondu jeux vidéo va à la question 25 sinon va à la question 26

25– tu joues à quoi ? tu aimes quoi comme type de jeux ?

25bis– ton premier souvenir de jeux vidéos ? , ton dernier coups de coeur ?

Question pour me faire mousser

26– Est ce que tu lis le Mad Blog ? Pourquoi ? (que ça soit oui ou non)

Oui, mais seulement depuis que je suis tombée dessus via ton twitter!

Allez, on a presque fini, quelques dernières questions pour vraiment te connaitre

27– Tu es plus Sarah Michelle Gellar ou  Emily Deschanel ? pourquoi ?

J’ai envie de répondre par le dénominateur commun (David Boreanaz) mais je suis plus Buffy que Bones, pour la série. Ni l’une ni l’autre pour le personnage.
Et donc, la série Buffy, parce qu’elle a tout ce dont j’avais besoin à l’époque, et tout ce dont j’ai encore besoin maintenant ! (même si tout n’a pas bien vieillit)

28– Si tu devais choisir un bouquin, un bon film, une série cool, une série pourrie , un nanard, tu choisirais quoi (tu dois choisir un de chaque et si possible donner une explication) ?

Alors ça, vois-tu, c’est une question un poil traitre.
Alors je vais choisir en mode “dernières découvertes/lectures/visionnages…” ça te va ?

En bon bouquin, je le confesse, c’est un futur livre chez L’Atalante. Plaguers. C’est un roman que j’ai *vraiment* beaucoup aimé. Parce qu’il aborde beaucoup de thématiques qui me sont chères, et que je l’ai dévoré. J’ai envoyé des passages par mail à des amis, réflechi, retenu mon souffle et été complètement dedans du début à la fin. C’est ce que j’attend d’un livre. Et, si ça peut “rassurer” je ne lis pas que des livres que nous faisons. (et je suis certaine que le Westerfeld qui attend d’être lu va me donner entière satisfaction, et pluse encore)

En bon film…dur. Je regarde assez peu de films et ma culture ciné est complètement limitée. Alors je vais faire simple, un dont je ne me lasse pas : mon voisin Totoro.
Je conçois que ce n’est pas le meilleur film de Miyasaki, et que je suis sans doute plus emportée quand je regarde Mononké ou Nausicaa, mais Totoro a une place particulière dans mon imaginaire, dans ce que je suis. Par sa poésie, son aspect contemplatif, et l’omniprésence de la nature qui y règne, en fait.

Une série cool, sans trop réfléchir, et comme au moment de te répondre je suis de remplacement en librairie, je t’envoie sur Black Books. Ou si tu préfères les techniciens informatiques, The IT Crowd. Mais je triche un peu si je parle des deux. Alors Black Books est une série qui t’explique pourquoi et comment le métier de libraire, incarné par un irlandais alcoolique complètement foutraque, est un dur métier. Surtout dans sa librairie. C’est anglais, c’est absurde, absolument hilarant et ces dialogues… (nd MrJmad : faut trop que je la regarde cette série !!)

Une série pourrie? Disons une qui m’a énormément déçue, la dernière en date de Joss Whedon : Dollhouse. Je n’ai pas pu dépasser 2 ou 3 épisodes (je ne m’en souviens plus, c’est dire). Je ne demande qu’à être contredite, bien entendu. Mais je n’ai pas su accrocher et je n’ai même pas retrouvé ce qui me plait dans les productions habituelles de Whedon. Dommage.

Pour le nanard, My name is Bruce. Un nanard assumé, qui assure, avec Bruce Campbell (as himself) et Wong Li, le protecteur du Tofu. Tout est dit.

29– Ton pire souvenir scolaire ?

Tout le collège.

29bis — Quand tu étais petite, tu voulais faire quoi comme métier ?

Soigneur en parc zoologique.

30– Quand je dis chaussette, tu penses à quoi en premier ?

A des nains. Et un plan en trois phases.

31– Tu es plus raclette ou salade niçoise ?

Raclette !

32– ton livre de chevet actuel ? Pourquoi ?

Alors bien entendu j’en ai plusieurs.
Leviathan, de Scott Westerfeld. Pas encore commencé, ceci dit. J’ai hâte, il ne m’a pas encore déçue par un roman.
Des romans à paraître en 2011 à L’Atalante : Lavinia d’Ursula K. Le Guin. et les loups de Prague d’Olivier Paquet.
Et pour la BD je suis en train de finir Scott Pilgrim (j’adore) et ai Locas d’Hernandez qui m’attend.

33– Le livre que tu as détesté lire et que pourtant, tu as fini ?

Si c’est un homme, de Primo Levi. Parce qu’on m’a forcé à le lire, surtout.

Juste avant la fin, un peu de liberté

34– Une question à laquelle tu aurais aimé répondre et que je ne t’ai pas posé ?

Un mot ou une expression fétiche ?

35– Et donc, la réponse ?

Pas en ce moment.

36– Un coup de gueule à passer ?

Trop nombreux. Alors, finalement, aucun.

37– Un sujet qui te tient à coeur et dont tu veux parler à ceux qui lisent ton interview ?

La curiosité d’esprit. Un trait qui est souvent oubliée et qui permet d’aller loin. Ne pas se fermer, écouter, apprendre, et toujours en savoir plus… essentiel.

Le mot de la fin, en 17 mots ? (ce qui fait les 17 mots de la fin … )

J’aurai pu énumérer des mots aléatoirement, mais au final c’eut été bien trop simple. Non ?

Le client, ce concurrent que l’on oublie souvent

La concurrence. Ces grands méchants vilains qui voudraient vous voler vos prospects ou pire vos clients, pour leur installer des logiciels tout buggés et inutile ….

Focalisé sur cette menace ultime qui est la concurrence, on est tenté d’oublier que bien souvent, notre principal concurrent c’est en fait le prospect qui est assis en face de nous.

Non, je ne délire pas.

Prenons un exemple. Imaginez que vous fournissiez des logiciels de CRM. Comme vous faites bien votre métier, vous connaissez parfaitement les logiciels concurrents de celui que vous voulez mettre en avant. Vous savez parfaitement démolir chacun des logiciels qui voudraient faire de l’ombre au votre, avez des exemples d’horreur stories pour tous.

Vous êtes prêt, sur de conquérir ce prospect.

Qu’allez vous lui répondre quand il vous demandera ‘Mais vous savez, moi, j’ai un CRM que j’ai fait en excel avec des macros, il est vraiment parfait’.

Ou si vous venez pour proposer un ERP, que répondrez vous au DSI qui vous dira qu’il a fait développer en interne, un logiciel en Windev avec des bases ACCESS très optimisé et qui fait exactement ce qu’il faut.

Et là, c’est le drame.

Parce que vous ne vous attendiez pas que votre prospect soit un membre de la mouvance ‘et si on le faisait nous même’ (je tiens à préciser que je n’ai rien contre la mouvance ‘et si on le faisait nous même’, d’ailleurs ça serait un comble, parce que je crois bien succomber à la ‘et si on le faisait nous même’-ite au moins 3 ou 4 fois par semaine )

Parce que le seul argument qui tourne alors en boucle dans votre crane c’est ‘mais elle est nulle votre solution’ mais que vous ne pouvez pas vraiment lui dire ça comme ça.

Donc quand vous allez voir un prospect, n’oubliez pas de réfléchir à comment vous allez pouvoir lui prouver qu’il vaut mieux qu’il externalise chez vous ce que vous lui proposez plutôt que de tenter de le faire en interne.

Chronique d’un salon réussi

J’en ai parlé (enfin twitté) plusieurs fois. La semaine dernière, nous profitions du salon Solutions pour lancer Crème CRM, le CRM que l’on développe depuis … piou deux ans.

C’était l’occasion d’être, pour la première fois, exposant sur un salon parisien. Pour cette première nous avions prévu les choses en grand :

  • Nouveau kakémono
  • Nouvelle plaquette
  • des clés USB en forme de carte de visite, au couleur de Crème et qui permette de se connecter à une version de démo en ligne
  • de grand tablier blanc, avec un logo Crème, pour continuer l’univers Crème glacée.
  • Une distribution de crème glacée, le 5 octobre, en deux temps. Première partie à la sortie de la conférence de présentation de microsoft Dynamics CRM puis en marchant dans le salon et en arrêtant les visiteurs pour leur offrir une glace et une plaquette, tout en leur expliquant le truc.

Le pari n’était pas forcément gagné d’avance. Le risque était en effet que nous passions pour ridicule, ma chérie et moi, avec nos tabliers (oui la délégation Hybird était redoutablement non discrimante , une femme ma chérie, et un homme moi (je serais presque tentée de dire 1,5 femme en comptant la mini boutchou qui attend tranquillement février pour naitre…) )

Mais au final, le retour fut plutôt bon, je n’ai eu qu’une seule personne qui a refusé de me parler sous prétexte de mon accoutrement.

Le reste du temps, les gens restaient un peu scotchés mais avaient l’air de trouver nos initiatives sympa et de bon goût. Niveau réaction on a tout eu :

  • le mec qui rit aux larme en nous disant que c’était une idée géniale
  • les étudiantes en marketing qui viennent nous dire que c’était terrible
  • une exposante qui me dira ‘je ne pourrais plus manger de glace sans penser à votre CRM’
  • une autre qui trouvera l’idée cool mais compatira tout de même ‘vous devez en vouloir à votre patron qui vous oblige à porter un tablier’
  • des visiteurs (ou des exposants) qui m’arrêteront pour me demander pourquoi je porte un tablier blanc.
  • les gens qui en général hallucinent au départ mais me laissent leur faire mon petit discours, prennent une plaquette et parfois une glace et me donnent leur carte

Au final, et même si il va falloir attendre quelques mois pour pouvoir avoir une réelle idée de l’impact de ce salon, le bilan est positif, un certain nombre de contact,  des retours plutôt bon sur le design, l’ergonomie et les fonctionnalités de Crème.

Petit intermède Caliméro

Et pourtant, ce ne fut pas facile. A croire que tout c’était ligué contre nous.

Nous avions raté à 30 secondes (30 put…. de secondes), notre TGV, ce qui nous a obligé à en prendre un autre (en payant une surtaxe) et à arriver encore plus tard que prévu sur Paris. (Ce qui nous a permis de marcher à travers la Défense et Courbevoie, en pleine nuit, pour trouver notre hôtel… Mais bon, c’est sympa la Défense à minuit).

Arrivés (enfin) à l’hotel, je me rend compte que j’ai oublié de prendre des chaussures correctes et que je n’ai que mes baskets (autant dire que costume / basquettes, ça ne le fait pas) ce qui m’obligera à aller en acheter le matin même du salon et conséquence encore pire, à faire 2 jours de salons dans des chaussures complétement neuves ….

D’ailleurs le retour ne fut pas mieux …

Tout d’abord serrés comme des sardines pour faire la défense -> la gare de lyon..

Puis déçus parce que les billets IdTGV on ne peut les échanger que 5h avant le départ… 5h… mais qui a envie de changer ses billets 5h avant le départ ? 2h30 avant le départ comme nous oui… mais 5h30. Donc bingo, 2h30 d’attente.

Ensuite dans le wagon idTGV Zen, le plus bruyant du monde, avec une bande de trentenaire qui foutaient le bordel en buvant des petites cannettes de 1664 … (non mais sérieux là …) Et pour finir 20 minutes d’attente pour avoir le droit de monter dans un ficht.. de taxi.

Fin du Petit intermède Caliméro

Pour clôturer ce billet, et histoire que ce ne soit pas qu’un billet ‘récit of my life’, je vais essayer de vous donner un conseil.

Si vous devez lancer un produit, être exposant sur un salon, n’hésitez pas à être décalé, différent. N’hésitez pas à prendre des risques, si vous trouvez une bonne idée, qui reste dans le ton, qui peut être relié facilement à votre produit, qui est sympa sans être ridicule, fun sans être débile, vous marquerez les gens et ils se souviendront de vous. Et qu’ils se rappellent votre nom, c’est la première étape pour que vous puissiez leur vendre quelque chose. [ Et je sais que quand je les relancerais par mail, ils vont tout de suite me remettre, et que si ils se rappellent de moi, c’est un plus, un gros plus ]

Alors effectivement, c’est bien plus difficile de passer deux jours habillé avec un tablier blanc que de rester, comme tout les autres autour,  en costard / cravate. Mais je pense que ça vaut le coup.

Le plus difficile reste le dosage. Savoir rester du bon coté de la ligne jaune, du coté de l’idée géniale et ne pas, à trop vouloir en faire, passer du coté de l’idée ridicule.

Pour finir, (parce que demain j’ai un autre salon et que je ne suis pas tout a fait prés) j’aimerais parler d’une autre initiative ‘décalée’ du même style. Celle de Pliciweb et de leur produit clic and cash qui consiste tout bêtement (ou tout génialement) à vendre des sites web en conserves (oui en conserves, dans des boites de conserves). Leur idée est tout simplement géniale. Donc voilà, j’avais juste envie d’en parler. 🙂

Turpial, encore un nouveau client twitter.

Turpial est un client twitter, développé en python et en GPL v3,  que j’ai découvert récemment grâce à http://ubunlog.com Comme j’aime bien tester tout les clients twitter que je découvre, je l’ai installé pour voir ce qu’il avait dans le ventre.

Au niveau de l’installation, deux manières de faire :
soit en ajoutant le ppa qui va bien, si vous avez une ubuntu en faisant :

  • sudo add-apt-repository ppa:effie-jayx/turpial-devel
  • sudo apt-get update
  • sudo apt-get install turpial

soit en récupérant les sources sur sa page github et en faisant un petit python setup.py install

Mais qu’à donc de spécial ce petit client :

  • déjà il est dev en python
  • ensuite il gère twitter mais aussi identi.ca
  • Il possède un mode 1 colonne et un mode 3 colonnes, chaque colonne pouvant alors des intervalles de rafraichissement différents
  • Il permet de gérer les listes comme étant une TL a part et c’est bien le premier clients que je vois faire ça.

Ce qu’il lui manque :

  • pouvoir être multi compte
  • avoir une gestion du lu / non lu
  • pouvoir configurer le nombre de colonnes que l’on souhaite (je révérais d’un client qui me permette d’avoir ma TL plus une TL par liste… le pied … )

Mais je dois avouer que j’ai été plus qu’agréablement surpris par l’essai de Turpial. Je vais du coup suivre son développement pour voir ce que vont amener les prochaines versions.

Et en attendant, quelques petites images du client (récupérées directement du site officiel).

La cantatrice et l’assassin

Explication de texte :

La cantatrice et l’assassin est la première nouvelle que j’ai fini, vraiment fini et que j’estime ‘lisible’. (si je l’ai fini, c’est peut-être parce qu’il est très court… mais bon l’important est que je sois arrivé à le finir). Je me souviens l’avoir écrit un samedi après-midi, de novembre, il y a quelques années, juste après une opération mineure. Je m’en souviens bien, parce que les anesthésies, même locales, me mettent toujours un peu dans le cirage et que cette petite histoire, j’en ai rêvé une bonne partie, en début d’après-midi, avant de me réveiller et de me jeter sur un stylo, pour l’écrire d’une traite.

L’assassin chercha du regard le numéro de la chambre que ses patrons .. ou ses maîtres, oui maîtres était le mot qui convenait pensa-t-il, lui avaient donné en le déposant à deux rues de l’hôtel de luxe dont il arpentait les couloirs. Il n’avait que quelques dizaines de minutes avant qu’on ne découvre son intrusion. Il devait tuer la cantatrice. Lorsqu’il avait demandé ce qu’était une cantatrice, ses maîtres lui avaient répondu qu’une cantatrice créait de la musique et de l’espoir. L’assassin ne savait pas ce qu’était l’espoir et encore moins ce que pouvait être la musique. Il trouva enfin la porte de la chambre qu’il cherchait. Tout en la crochetant, il pensa à la tulipe de sang qu’il allait tracer avec la pointe de sa lame sur la peau de sa victime. La serrure céda silencieusement. D’un bond, il entra dans la chambre, sa lame déjà dégainée et prête à tuer. La chambre était vide et plongée dans la pénombre. Seules quelques bougies et la pâle clarté des deux clairs de lune filtrant à travers les volets faisaient reculer l’obscurité. Il ferma la porte en se demandant sur quelle partie du corps de la cantatrice il dessinerait sa tulipe. L’assassin aimait les peaux jeunes et lisses, les tulipes y fleurissaient bien mieux que sur la peau des vieillards. Ses maîtres lui avaient dit que la cantatrice était jeune, l’assassin sourit. Ce soir, sa tulipe serait superbe.

L’assassin s’éloigna de la porte et scruta la pièce d’un long regard. Décorée de rouge et d’or, elle rayonnait la joie et la chaleur. Des valises à demi-ouvertes étaient posées sur le bord du lit bordeaux. Sur un dossier de siège, une robe de soirée attendait d’être mise. L’assassin passa ses doigts sur le doux tissu soyeux. De la lumière filtrait du dessous d’une porte. Ce devait être la salle de bain. Ses maîtres lui avaient certifié qu’elle serait dans sa chambre, la cantatrice devait donc être là. L’assassin tendit l’oreille, mais l’isolation était parfaite. Impossible de savoir ce que faisait la cantatrice. Il raffermit sa prise sur le manche de sa lame et avança doucement vers la porte, tous les sens aux aguets. Il posa enfin la main sur la poignée. Il pensait ouvrir la porte et se jeter en avant pour égorger sa cible avant qu’elle n’ait le temps d’appeler des secours. Il fit tourner la poignée et prépara sa dague. Alors qu’il allait sauter dans la pièce, la musique le stoppa net dans  son élan. La cantatrice était sous la douche, il pouvait la distinguer vaguement à travers le rideau de plastique. Mais surtout, la cantatrice chantait. De toute sa vie, l’assassin n’avait jamais entendu la moindre musique, le plus petit chant. Et là, brutalement, il entendait un chant si parfait.. qu’il en avait mal. Quelque part il le savait, des gardes avaient découvert sa présence. Ils devaient sûrement déjà être en train de hurler dans leur radio tout en courant vers cette petite salle de bain. Il le savait et pourtant il ne bougeait pas. Plus rien n’avait d’importance, plus rien d’autre n’existait que ce chant qui lui parlait, qui lui racontait sa propre vie.

Il entendit le chant lui parler des lacs infinis de tristesse où il s’était si souvent noyé. Il écouta le chant lui parler des déserts de souffrance que lui avaient infligés ses maîtres pour parfaire son entraînement. Le chant lui raconta les étendues blanches et infinies de solitude qu’il avait traversé tout au long de sa vie. L’assassin sentait les larmes couler sur ses joues. Ses doigts se déserrèrent et sa lame tomba au sol. Le chant continuait à lui parler et lui continuait à écouter et à pleurer. Les bruits de cavalcade se rapprochèrent et les gardes enfoncèrent la porte de la chambre qu’il avait si soigneusement refermé. Ils se précipitèrent à l’intérieur de la chambre en hurlant à la cantatrice de ne pas bouger. La cantatrice, effrayée, arrêta de chanter.  Apeurée, elle cria qu’elle était dans la salle de bain et passa la tête entre les deux pans du rideau de douche. Elle vit alors son assassin, les yeux plein de larmes, le regard perdu et rempli de douleur, son arme traînant sur le sol. Elle vit aussi les gardes faire irruption. L’assassin encore empêtré dans la puissance et la beauté du chant reprit alors quelque peu ses esprits. Il tenta de se baisser tout en ramassant son arme pour faire face aux soldats et lutter. La cantatrice vit toute la scène comme au ralenti. L’assassin se retournait lentement, un instant elle crut qu’il allait réussir à ramasser son arme et à rouler bouler jusque derrière un meuble. Mais les gardes dégainèrent et tirèrent. L’assassin reçut les tirs des lasers en plein ventre. Il crut que ses entrailles hurlaient de douleur dans son crâne. Il s’écroula, sa vie s’écoulant lentement de ses blessures.

Le chef des gardes s’excusa auprès de la cantatrice pour cet incident. Il lui promit que tout serait rapidement remis en ordre, qu’on allait la changer de chambre et que cela ne se reproduirait plus. Il hurla dans sa radio pour que le service de ramassage se dépêche d’arriver pour s’occuper d’un mort et qu’on envoie au plus vite des gens pour la cantatrice.

L’assassin, enveloppé de son linceul de souffrance tenait ses mains crispées sur son ventre déchiré. Il tourna la tête vers la cantatrice. “Chantez encore, s’il vous plaît” supplia-t-il de la voix pâteuse des agonisants. Les gardes ricanèrent en lui promettant qu’il aurait bientôt droit aux doux chants des démons de l’enfer et le chef de la sécurité lui envoya un coup de pied dans les genoux pour faire bonne figure.

“De là d’où je viens, on respecte les mourants et on exécute leur dernière volonté, même si ce sont des criminels” s’insurgea la cantatrice d’un ton sec et tranchant. Elle sortit de la douche et s’agenouilla dans le sang de l’assassin. Les gardes éberlués ne savaient plus que dire ou que faire. La plus grande des cantatrices, celle pour qui les princes se damneraient, celle que tous rêvaient d’entendre chanter, celle dont les chants ravissaient les foules et faisaient naître l’espoir dans des millions de cœurs. Celle-la même était nue devant eux, assise dans le sang de celui qui avait tenté de la tuer. La cantatrice prit la tête de l’assassin et la posa sur ses genoux. L’assassin ouvrit à nouveau les yeux. Il plongea son regard au fond de celui de la cantatrice qui lui caressait les cheveux et le front. Il déglutit et articula difficilement alors que du sang apparaissait déjà aux commissures de ses lèvres : “Chantez encore, s’il vous plaît, chantez encore pour moi.”
La cantatrice continua à peigner les cheveux de son assassin. Les larmes coulaient maintenant sur ses joues.
“Oui, je vais chanter encore une fois pour toi” répondit-elle dans un souffle. La cantatrice commença alors à chanter. Elle chanta la vie, la rougeur de l’amour et le blanc de la haine, elle chanta l’espoir, la douleur et la joie. Les gardes debout écoutaient et pleuraient submergés par la force du chant.

Le regard de l’assassin ne lâchait plus celui de la cantatrice, muet dialogue, muet pardon. Il écoutait le chant qui lui parlait, lui apprenait les sentiments et les émotions qu’il ne connaissait pas. Et la cantatrice chanta encore, la flaque de sang autour d’elle s’agrandissant peu à peu.

Pour  la première fois, alors que sa vie le quittait, l’assassin comprenait ce qu’était le bonheur d’être en vie, pour la première fois il était heureux et en paix.  Il laissa le chant lui raconter le bonheur, il laissa le chant le bercer. La cantatrice chanta jusqu’à ce que le visage de son assassin devienne froid sous ses doigts. Elle ferma alors les yeux de l’inconnu qui avait voulu la tuer. Et pour la première fois, une cantatrice pleura son assassin.

MadInterview d’Irène Delse, auteure

J’ai découvert Irène Delse au hasard d’un tweet. (ai je déjà dit combien j’aimais twitter pour justement cette faculté qu’il a à nous faire rencontrer des gens qu’on est heureux d’avoir découvert ?). Après avoir interviewé l’homme derrière le compte twitter d’une maison d’édition (et avant de reinterviewer quelqu’un du monde de l’édition la semaine prochaine), j’ai eu envie de poser des questions à un/une auteur(e). Les tweets d’Irène me plaisant particulièrement (ça et le fait qu’elle publie des textes en CC), je lui ai demandé si elle acceptait de se prêter au jeu de la Mad Interview. Elle a très gentiment acceptée.

Voici donc sa Mad Interview.

1– Si tu devais te présenter en trois phrases, que dirais tu ?

Que je suis quelqu’un qui déteste se présenter soi-même… Ce qui est paradoxal, pour quelqu’un qui aime aussi écrire ! Disons que les billets d’humeur ou les textes de fiction me viennent plus facilement, voilà.

Ta cyber life

2– Pourquoi avoir commencé un blog ?

Pour essayer. Pour m’amuser. Et c’est là que j’ai découvert que c’était addictif… Mais l’avantage était que ça m’a permis d’entrer en contact avec des gens sympas. Oh, et bien entendu, que c’était un outil bien pratique pour un écrivain qui veut se faire connaître !

3– Tu as/as eu d’autres blogs ?

Oui, de mi-2005 à fin 2009, c’était la précédente incarnation de mon blog. Mêmes thèmes, préoccupations, etc. J’y tenais notamment la chronique de mes travaux d’écriture.

4– Si oui lesquels et pourquoi les avoir arrété ?

Parce que vers la fin 2009 j’ai eu un gros coup de cafard, à peu près consécutif à l’échouage de mon éditeur… Je me dis régulièrement que je devrais prendre mon courage à deux mains et remettre en ligne tout ça (j’ai la sauvegarde) mais jusqu’ici, la capilopalmie a été la plus forte.

5– Plutot twitter(identi.ca) ou facebook ? quelles utilisations as tu des deux ?

Twitter, définitivement. J’ai essayé Facebook, et détesté. C’est lourd, c’est bourré de pubs et de jeux bidons, et en plus on n’est pas chez soi, on est chez Facebook ! L’ennui, c’est que j’ai plein d’amis qui ne communiquent plus que comme ça… J’ai donc tenté de persévérer, rien que pour rester en contact, jusqu’à la série de problèmes de sécurité qui a défrayé la chronique au printemps, et là, j’ai résilié mon compte Facebook. Twitter, en revanche, j’y vais tous les jours pour prendre le pouls du Net.

6– Es tu addict au Net ? si oui tu as une ou deux anecdotes sur le sujet ?

Oui, et oui. Je me suis récemment rendu compte que mon premier réflexe, quand je veux savoir le temps qu’il fait, n’est pas de regarder par la fenêtre, mais de cliquer sur le site de la météo. Cela m’arrive même quand je ne suis pas devant l’ordinateur: je pense d’abord au site, ensuite à la fenêtre !

7– Sur le net on peut te trouver où ?

Ben, sur mon blogue, sur Twitter, Friendfeed, Netvibes, sur Wikipédia (j’ai ma fiche !) et depuis peu, sur About.me. Pour trouver mes textes de fiction, c’est sur Feedbooks, Scribd (depuis peu) et Lulu. Et j’ai un roman dont l’éditeur a coulé mais dont peut toujours trouver des exemplaires chez Bibliosurf !

Le boulot

8– Une question de français d’abord, tu préfère une auteure ou une auteur ou une autrice (qui existe d’après wiktionary : http://fr.wiktionary.org/wiki/auteur) ?

Perso, je préfère auteure, because j’ai quand même deux chromosomes X bien à moi. (Je ne connais pas “autrice”.) En plus, ça fait rouspéter les réacs et les cuistres, c’est toujours ça de pris.

9– Ecrire c’est ton unique boulot ou tu as un autre boulot à coté ?

Oh que oui, j’ai un autre boulot à côté ! Comme 99% des écrivains en France.

/Branchement dont tu es l’héroine si tu as répondu ‘j’ai un autre boulot à coté’ à la question 9 va en question 10 , sinon 12

10– Quel est donc ton autre boulot ?

Là, si tu permets, je vais rester dans le flou, parce que je suis employée de la fonction publique et qu’il y a un truc qui s’appelle “obligation de réserve”, et qui n’est pas vraiment compatible avec une expression franche et ouverte de choses comme la politique…

11–Comment partages-tu ton temps entre tes deux boulots ?

Cahin, caha. Pour l’essentiel, j’écris le week-end et je blogue le soir ou à la pause. Heureusement, je n’ai pas d’enfants, ni de télé, et donc pas mal de temps à consacrer au Net.

11bis– Tu penses qu’il est possible aujourd’hui pour un auteur qu’on n’invite pas à la TV ou à la radio, de gagner sa vie avec sa plume ?

Oui, si on a fait un héritage (ou qu’on a un conjoint qui gagne assez pour deux). Ou bien alors c’est qu’on est auteur de notices techniques, manuels de programmation, qu’on rédige des cours par correspondance, etc. Mais la fiction ne rapporte pas.

L’écriture

12–j’ai lu qu’à l’age de 14 ans tu avais décidé de devenir écrivain, c’est vrai ? Si oui, comment on décide de devenir écrivain à 14 ans ? comment on ne change pas d’idée ?/

C’est vrai. En fait, j’avais commencé à “écrire” plus tôt, mais jusque là, c’était pour moi. Je pense que je faisais de la fan-fiction sans le savoir : j’imaginais d’autres aventures aux héros et héroïnes de mes livres et bédés préférés… En fait, j’ai toujours “inventé des histoires” (d’après ma mère, j’ai commencé dès que j’ai su parler), c’était aussi naturel pour moi que de dessiner ou de jouer à faire “comme si”. La différence, c’est que je mettais ça en mots. Mais c’était pour mon plaisir personnel. Vers l’âge de 14 ans, cependant, il y a eu un déclic : et si, ces histoires, je pouvais les partager ? Les écrire “bien”, comme dans un vrai livre ? Je crois que le catalyseur a été un sujet de rédaction que la prof de français nous avait donné en cinquième : “écrivez le premier chapitre d’un roman”. J’ai décidé d’aller au-delà, de ne pas m’arrêter à ce chapitre ! Au final, je n’ai jamais complété ce projet (j’ai dû écrire 3 ou 4 chapitres de ce roman, qui de toute façon n’aurait probablement pas tenu la route), mais ça m’a donné l’envie d’aller plus loin. Et si je n’ai pas arrêté depuis, malgré des hauts et des bas, c’est que l’écriture est pour moi une drogue, encore plus forte qu’Internet. Au pire, je pourrais me passer de connexion, mais pas de livres. Ni de papier et de stylos.

13– Comment écris tu ? tu as un cérémonial précis, lieu, horaire, ou autre ?

J’écris sur mon ordinateur portable, assise à un bureau, avec le traitement de texte OpenOffice (enfin, Libre Office, maintenant). Je n’ai pas vraiment de rituel, mais je fais une chose très importante : je me déconnecte d’Internet ! (ndMrJMad : suis je donc le seul qui aime écrire sur du papier ? avec un stylo, si possible plume ? et en violet ?? 🙂 )

14– Et puis qu’écris tu ? tu as des univers précis que tu développe peu à peu ou alors c’est à chaque texte un monde différent ? raconte nous

Les deux, mon général… J’ai un univers récurrent, celui de Lizil, où se situe mon roman L’Héritier du tigre ainsi que plusieurs nouvelles publiées. Mais j’ai aussi écrit des choses qui ne se rapportent pas à cet univers, par exemple la nouvelle “Et si la faim venait”. C’est plus facile de continuer dans un même univers, parce que le décor et les personnages sont familiers… Mais d’un autre côté, vient un moment où on peut se lasser. Ou bien c’est la familiarité même qui devient un problème : on finit par écrire de l’intérieur de cet univers, pour des gens qui le connaissent aussi bien que vous… C’est-à-dire qu’on perdu de vue le public. J’ai sur mon disque dur un roman non publié et probablement non publiable, car il se perd trop dans la minutie des détails. Pas évident.

15–  Les DRM tu en penses quoi ?

Beaucoup de mal. Et d’un, c’est inefficace contre ceux qui veulent vraiment ne pas payer. Et de deux, c’est une source de problème sans nombre pour les gens honnêtes ! Je n’achète jamais de livre, musique ou film sous DRM si je peux l’éviter, je préfère acheter le livre papier. Pour une raison bien simple : on n’achète pas un texte sous DRM, on ne fait qu’en louer l’accès.

16– Le numérique adapté aux bouquins, tu en penses quoi ?

Du bien. J’en voudrais plus (sans DRM, please), et en particulier qu’on numérise autre chose que les classiques et les livres de la rentrée. Il y a tout le catalogue du XXe siècle des éditeurs qui est quasiment indéfriché du point de vue numérique ! Surtout en français, où on est encore en retard par rapport aux anglo-saxons.

17– ton blog et tes nouvelles sur feedbooks sont dans une CC qui n’est pas une CC libre (à cause du NC), ce n’est pas du tout une critique (et sinon tu pourrais me dire poutre, paille, oeil tout ça) mais pourrais tu imaginer publier des choses sous une licence libre comme la licence art libre : http://fr.wikipedia.org/wiki/Licence_Art_Libre , que ce soit oui ou non pourquoi une telle réponse ?

Heu… En un mot : possible. Mais il faudra que j’y réfléchisse. Si j’ai mis les textes en CC by-nc-sa, c’est justement parce que les utilisations commerciales “sauvages” se sont pas rares. Par exemple un éditeur qui utilise un article de blogue dans sa quatrième de couverture, sans citer le blogueur… Personnellement, je suis assez pragmatique en la matière, et la licence CC en question me semblait bien s’articuler avec le domaine du droit d’auteur classique (respect du droit moral, etc.), donc être bien adaptée aux besoin d’un auteur de livres. Les éditeurs, par exemple, sont très attachés au copyright… Mais comme les choses évoluent assez vite dans ce domaine comme un peu partout, il n’est pas exclu que j’utilise un jour la LAL.

Branchement dont tu es l’héroine, si tu as répondu que tu ne pensais pas un jour publier en licence libre va en question 18 sinon en question 19

18– Est ce que tu as répondu non à la question 17 parce qu’il est difficile de transposer les business existant au niveau du logiciel libre dans le domaine de l’art libre ?

19– Revenons en à l’écriture, comment te vienne les idées ?

Si je le savais, je mettrais un brevet dessus et je le vendrais aux auteurs en panne d’inspiration ! (Bon, sérieusement, la réponse est : elles me viennent comme ça. Une idée peut venir en lisant un livre, ou un article, ou en voyant un film, ou en discutant avec des copains…)

20– si tu avais un ou deux conseils à donner aux jeunes auteurs pas encore publiés qui vont lire tes mots, tu leur dirais quoi ?

Il y a un conseil absolument indispensable : avant de penser à être publiés, finissez votre texte. Après, seulement, vous pourrez penser à le montrer à des bêta-lecteurs. (Et votre maman ne compte pas. Ni votre petite soeur !)

Branchement dont vous êtes le héros : si tu as répondu ‘va plutôt chercher un vrai boulot’ à la question 20 va en 20bis sinon va en 21

20bis– bon et à par ce conseil là, tu as pas un autre vrai conseil pour ceux qui voudraient écrire et finir par se faire publier ?

21– est ce que ce fut difficile de trouver un éditeur ? comment as tu fait ?

Difficile ? Oui. J’ai mis à peu près 2 ans. Et ce fut grâce à Internet. Comment ai-je fait ? J’ai envoyé le manuscrit par la poste à plusieurs éditeurs qui me semblaient travailler dans le créneau cherché (SF, fantasy) et récolté des réponses polies. Négatives. J’ai aussi montré le texte à quelques copains. Dont Magali Turquin, une auteure de livres pour enfants, qui m’a suggéré de tenter l’édition jeunesse, puisque mon héros était un enfant. L’ennui, c’est que c’est un secteur que je en connais absolument pas. Mais j’étais abonnée à la liste de diffusion de Bernard Strainchamps, Mauvais genres, où j’ai repéré l’annonce d’un éditeur qui se lançait et qui voulait faire une collection de romans pour ados… Et acceptait même les soumissions par courriel ! N’ayant rien à perdre, je lui ai envoyé le truc. L’éditrice, Hélène Ramdani, m’a appelée très vite pour dire qu’elle voulait absolument publier le roman ! Bref, ce fut un coup de chance aussi bien que le fruit de la persévérance.

22– l’autoédition tu en penses quoi ?

C’est mitigé. Et j’ai tenté, avec mon recueil de nouvelles publié chez Lulu. Mais ce qu’il faut comprendre, c’est que si on s’auto-édite, on se charge de toutes les casquettes de l’éditeur : fabrication, promotion, vente… Il faut donc avoir du goût pour tout cela, et aussi du temps !

Ta vraie life

23– Ton bureau chez toi il ressemble à quoi ? (si tu as une photo …)/

Heu… C’est un bureau dont j’ai hérité, un bureau en bois tout simple, de taille moyenne qui était dans la maison de mes grands parents. L’avantage est qu’il y a deux tiroirs sur le devant qui, si on les tire à moitié, servent de support pour le clavier et le tapis de souris. Il y a juste assez d’espace pour l’ordinateur, la box Internet, un téléphone, un pot à crayon et un tas de paperasse que je suis toujours en train de trier, mais… Les tiroirs du dessous contiennent des fournitures diverses (enveloppes, câbles USB, taille-crayon…) ; il y a l’imprimante à gauche sur une étagère, quelques dictionnaires à droite sur une autre étagère ; et sur le mur devant, des post-it, un calendrier et des posters. La fenêtre enfin est sur le mur de droite. Mais franchement, quand j’écris, je ne vois rien de tout cela. Je suis dans un univers suspendu entre le cerveau et le clavier.

24– tu es roliste ?

J’ai eu été… Surtout D&D, en tant que joueur et non MJ. Aussi un peu de grandeur nature (Cthulhu) et des jeux de plateau. Mais je ne joue plus depuis plusieurs années.

/Branchement dont vous êtes le héros : si tu as répondu oui à la question 24 passe à la 25 sinon à la 26

25– tu joues à quel style de jeux ? plutôt joueur ou MJ ? tu aimes jouer au jdr pourquoi ?

26– tu as d’autre passion, loisir ? lesquelles ?/

Je lis beaucoup. Je suis une discuteuse invétérée sur Internet. J’aime beaucoup les chats (mais hélas, j’ai perdu le mien l’année dernière, et je ne me sens pas encore de le remplacer).

Branchement dont vous êtes le héros : si à la question 26 tu as répondu jeux vidéo va à la question 27 sinon va à la question 30

27– tu joues à quoi comme style de jeux, plutôt PC ou consoles ?

28– ton premier souvenir de jeux vidéos ?

29– Actuellement tu joues à quels jeux ?

30– Tu t’investis dans des trucs précis ? projet divers / art / asso ?/

Là aussi, c’est un peu au passé, hélas. Je m’étais beaucoup investie entre 2001 et 2005 dans le Calcre, une association d’information et d’aide aux auteurs. Ensuite, il y a eu l’aventure de l’édition, et aussi l’association Présences d’Esprits, dont je suis toujours membre mais à laquelle je ne participe plus vraiment… Là, je suis un peu dans l’entre-deux, je l’avoue.

31– Si tu devais choisir un événement que tu as vécu, un seul, pour te definir, tu choisirais lequel ?

En choisir un seul ? Hmm… Mais voilà une petite anecdote : en première année de fac de sciences, nous avions un cours de communication. Lors de l’examen de fin de semestre, il y avait plusieurs exercices dont la rédaction d’un texte sur un sujet entièrement libre, mais en suivant l’un des types de plans ou méthode que nous avions étudiés. J’ai choisi de rédiger une nouvelle de science-fiction en utilisant les divisions du plan SPRI en guise d’articulation de l’intrigue… Et ça a marché ! Doublement, d’ailleurs, puisque le texte a reçu une excellente note, et qu’ensuite j’ai trouvé à le publier. Pour mémoire : il s’agit de “La planète de Lamarck”, disponible en ligne, sur Feedbooks.

Question pour me faire mousser

32– Est ce que tu lis le Mad Blog ? Pourquoi ? (que ça soit oui ou non)/

Hélas non, je l’avoue… Pourquoi ? Heu… Parce que je ne le connaissais pas avant que tu me contactes pour cette interview. Je me dis que je devrais essayer un peu, tout de même, mais je dois être une créature d’habitude, y compris pour la lecture de blogs.

Allez, on a presque fini, quelques dernières questions pour vraiment te connaitre

33– Tu es plus Martin Freeman ou Nathan Fillion ? pourquoi ?

Qui ça ?

(Bon, pas de panique, Google à la rescousse ! Aaah, oui. Maintenant, je vois. Sauf que, heu, je n’y étais pas tout à fait. Enfin, bon, disons Martin Freeman, à cause du film H2G2, hein !)

34– Si tu devais choisir un bouquin, un bon film, une série cool, une série pourrie , un nanard, tu choisirais quoi  (tu dois choisir un de chaque et si possible donner une explication) ?

Je donnerais la réponse que je donne toujours dans ces cas-là : /Le Seigneur des Anneaux/. C’est le lire que j’ai le plus lu, que je connais le mieux et auquel je dois une bonne partie de mon désir d’écrire. Voir la réponse à la question 12, quand je faisais ce qu’on appellerait aujourd’hui de la fan-fiction, vers l’âge de 14 ans.

35– Ton pire souvenir scolaire ?

L’année du CP, sans hésiter. L’instit a été absente toute l’année, et comme c’était une école privée française en Côte d’Ivoire (mes parents étaient coopérants), pas de l’Éducation nationale, elle n’a pas été remplacée. Un an de garderie par les surveillants et quelques autres instits volontaires, bref un an de chaos. Heureusement pour moi, j’avais déjà appris toute seule à lire, et j’ai pu m’occuper en lisant. Ou sinon je crois que je serais devenue folle furieuse.(nd MrJmad : je suis le seul à pas me souvenir de mon année de CP ???…:( )

36– Quand je dis chaussette, tu penses à quoi en premier ?

Au Génie des Alpages de F’murr ! Sans rire. Dans l’un des albums, il y a un gag où un serpent dit à ce qu’il croit être un autre serpent : “Cléo, plus j’y pense, plus je me dis que tu ressemble à une chaussette.” Et bien sûr, c’est une chaussette… Un grand moment d’humour absurde.

37– Tu es plus curry ou crêpes ?

Hum… Faut-il choisir? On fait de bonnes crêpes au curry.

38– ton livre de chevet actuel ? Pourquoi ?

C’est Littératures, le recueil des cours de lettres donnés par Vladimir Nabokov quand il vivait aux USA. C’était un prof de passion littéraire plus qu’un bon prof, mais cela donne un texte éblouissant, où on revisite Flaubert, Stevenson, Dostoïevski, etc., avec un plaisir de gourmet.

39– Le livre que tu as détesté lire et que pourtant, tu as fini ?

Il y en a eu plusieurs, car je suis assez têtue… Mais en général je ne me souviens pas des titres après quelques temps. Ah, si, il y a eu Cauchemar à louer, de Brussolo, que j’ai vraiment voulu terminer parce qu’un ami me l’avait prêté… Ce fut assez pénible. L’histoire était assez intéressante, mais extrêmement sombre, et je suis sortie de là assez déprimée.

Juste avant la fin, un peu de liberté

40– Une question à laquelle tu aurais aimé répondre et que je ne t’ai pas posé ?

Quelle est la couleur de l’univers ?

41– Et donc, la réponse ?

Noir, si l’univers est en expansion. (Sans plaisanter.)

42– Un coup de gueule à passer ?

Messieurs-dames les députés européens, please, please, ne signez pas le traité ACTA ! Si l’industrie de la musique et du cinéma n’arrive pas à s’adapter à l’économie numérique, c’est son problème, et vous n’avez pas à jeter par dessus bord la neutralité du Net pour cela !

43– Un sujet qui te tient à coeur et dont tu veux parler à ceux qui lisent ton interview ?

Les auteurs ont de l’imagination. Enfin, les auteurs de fiction. Et l’imagination est un outil dont on se sert pour appréhender la réalité. On peut donc apprendre beaucoup rien qu’en lisant de la fiction et en développant sa propre imagination. Lire n’est donc jamais un moment perdu !

Le mot de la fin, en 17 mots ? (ce qui fait les 17 mots de la fin … )

“Cette phrase a dix-sept mots et pas un de plus, si dix-sept compte pour un seul mot.”

😉

Irène Delse

Ne laissez pas vos clients seuls

Avant d’être vos clients, vos clients n’étaient pas vos clients. C’était des non-clients. Puis ils sont devenus des prospects puis des clients.

J’enfonce des portes ouvertes allez vous me dire. Oui, je sais.

Mais si je vous dis cela c’est pour mettre le doigt sur une chose bien précise. C’est que pour faire que des inconnus deviennent vos clients, vous avez du produire un certain nombre d’effort, plus ou moins grand. Et que ces inconnus, avant d’être vos clients, étaient les clients de quelqu’un d’autre.

Mais que finalement, vous avez réussi à faire en sorte qu’ils deviennent vos clients.

Maintenant qu’ils sont vos clients, quelle est votre démarche ? Je croise bien trop souvent des entreprises qui ne parlent à leur client qu’en deux occasions :

  • lorsqu’elles leur envoient leur facture
  • lorsqu’il y a un problème qu’elles doivent corriger.

Pour peu que l’entreprise est un peu de chance, il n’y aura pas souvent des bugs à corriger. Et donc elle pourra passer des mois sans aucun échange avec son client (autre que l’envoi de facture au service compta, ce que je ne compte pas comme échange).

Vous pensez que c’est une bonne solution ? Vous ne pensez pas que votre client va avoir l’impression d’être un petit garçon (ou fille), seul(e) dans le noir et sans veilleuse pour le rassurer ? Alors qu’il entend déjà le croquemitaine griffer le parquet sous son lit ?

Ne pensez vous pas, que ne jamais vous voir/recevoir de mails/ de coup de téléphone va faire que votre client va se sentir délaissé ? Va finir par oublier que si tout marche bien, c’est grâce à vous ? Et que si, à ce moment là, un de vos concurrents arrive et lui fait la cour encore et encore, il finira par succomber ?

Et que donc vous aurez perdu un client ?

Moi, en tout cas, je le pense.

Donc faite des points régulier avec vos clients. Appelez les, tenez vous au courant de ce qu’ils font, de leur nouveau produits, …

Cela permettra deux choses :

  • Vos clients ne vous oublieront pas et se sentiront chouchoutés comme jamais.
  • Qui sait, peut-être que ça vous permettra de leur vendre de nouvelles prestations / produits sans avoir fait beaucoup d’effort (en tout cas beaucoup moins que si vous deviez convertir un prospect en client)

MadInterview de Geoffrey Dorne

Geoffrey Dorne, je crois que je l’ai découvert avec son affiche de Christine is watching you. Depuis il n’est plus sorti de ma TL et je suis vraiment fan de la plupart de ses créa. (Surtout que moi niveau création graphique, j’ai a peu près autant de talent qu’une limace écrasée par une botte).

Cette interview est donc l’occasion de vous le faire découvrir et de puis poser quelques questions sur comment il travaille et ce qu’il pense du libre (et aussi des lasagnes ou des omelettes …)

Petite précision, vous retrouverez à nouveau dans cette interview les branchements des interviews dont vous êtes le héros. 🙂

Bonne Lecture

1 — Si tu devais te présenter en trois phrases, que dirais tu ?

Je m’appelle Geoffrey Dorne. Je suis designer graphique indépendant. Je  suis blogueur. 🙂

Ta cyber life

2 — tu tiens au moins deux sites/blog http://graphism.fr/ et  http://jaffiche.fr/ . Tu y parles de quoi ? Comment te sont venus l’idée  de les lancer ?

  • Sur http://Graphism.fr je présente l’actualité du graphisme, du design, les  technologies de la création, je parle souvent typographie, affiches, data  visualization, DIY, hacking, street art, jeux vidéo, musique. J’essaye de  plus en plus d’aller en profondeur sur certains sujets et de construire ma réflexion pour la partager. Le blog a deux ans et c’est pour moi un moyen de  faire de la veille graphique tout en la partageant 🙂
  • Sur http://Jaffiche.fr je présente tout simplement l’actualité mais sous  forme d’affiches que je dessine, que je crée. Elles sont parfois critiques  ou satiriques, souvent minimalistes, toujours engagées 😉 J’ai eu l’idée de  créer Jaffiche il y a plus d’un an, j’avais besoin d’allier deux passions : l’affiche & l’actualité. Je suis sans cesse baigné dans l’information (sur  twitter, à la radio, sur les sites d’actualités…), et j’ai souvent envie  de réagir. J’ai donc trouvé ma propre voix au travers de l’affiche :-)*

3 — Tu as/as eu d’autres blogs ? si oui, même questions qu’au dessus

Je tiens des blogs depuis une dizaine d’années (j’ai 25 ans). J’y mettais en  ligne quelques mots et quelques dessins, parfois des liens. Puis ça a  évolué, j’ai ouvert un blog pour mon projet de diplôme (Hacking-citoyen.fr),  un autre pour mon projet de mémoire (qui a été archivé depuis), j’écris également sur Owni.fr avec ma rubrique “Vendredi c’est Graphism”.

4 — Plutot twitter(identi.ca) ou facebook ? quelles utilisations as tu  des deux ?

Honnêtement, je suis branché sur twitter toute la journée. Je l’utilise pour  diffuser, échanger, lire des actualités, suivre les amis sans oublier de  cliquer sur des photos de lolcats 😉 J’y partage aussi tous les liens  graphisme / design que je trouve et que je n’ai pas le temps de blogguer.  Sur Facebook, je n’y vais que très rarement, quelques fois par semaine au  maximum.

5 — Es tu addict au Net ? si oui tu as une ou deux anecdotes sur le  sujet ?

Addict, je l’ai été un peu adolescent, maintenant qu’internet est devenu le  canal de mon outil de travail de designer c’est devenu indispensable 🙂 Une  petite anecdote de dépendance au web serait que dès le matin, mon iPhone  sonne, et les yeux encore mi-clos, je regarde mes e-mails pour vérifier s’il  n’y a rien d’important. Parfois je me rendors quelques minutes… et  j’oublie tout ce que je viens de lire ;-)))

6 — Sur le net on peut te trouver où ? (tu peux mettre les liens que je  mettrais)

On me trouve :

Le boulot

7 — Tu bosses ou ?

Chez moi au chaud dans mon bureau avec une tasse de thé 😉

8 — Devenir graphiste, c’est une vocation depuis tout petit ou ça t’es venu plus tard ?

Depuis tout petit je dessine. J’ai longtemps fait de la bande dessiné  (enfant puis adolescent),
puis j’ai avancé, j’ai fait l’Ensad (les “Arts Décoratifs de Paris) avec la  passion de l’imprimé et du numérique,  j’ai donc toujours tenté de faire ce que j’aimais…. 🙂

9 — Pourquoi être devenu indépendant plutôt que salarié ?

J’ai eu quelques expériences très agréables et intéressantes en tant que  salarié, mais j’ai toujours choisi la voie du travail en indépendant qui pour moi est un gain de temps,  j’apprends également énormément,  je suis aussi plus flexible dans mon travail de cette façon, et donc plus efficace. Et aussi, en étant travailleur  indépendant, je peux réaliser des choix plus francs et plus marqués comme le  choix des gens avec  qui je travaille et des projets sur lesquels je travaille. Il y a un coté  “éthique” en quelque sorte 🙂

10– D’ailleurs est ce que tu as été salarié à un moment de ta vie ?

Oui, je le suis encore en ce moment dans une société qui s’appelle Yoocasa  (dont je suis co-fondateur), j’ai un CDI à mi-temps  (que je termine à la fin du mois). J’ai ainsi travaillé chez Yoocasa pendant  presque deux ans. Avec Axel Cateland & Michael Jurena,  nous sommes parti de zéro pour monter cette entreprise qui commence à  prendre son envol. J’ai senti le moment de quitter mon poste  de directeur artistique (choix difficile que de quitter un tel job si  agréable) pour me consacrer à d’autres projets, d’autres collaborations  mais aussi pour laisser la porte ouverte à Yoocasa pour acquérir d’autres  graphistes qui apporteront un nouveau souffle je l’espère 🙂

Branchement dont vous êtes le héros : si tu as répondu oui à la question  10 passe à la 11 sinon à la 12

11– Qu’est ce que pour toi, il y a de différents entre la vie de  salarié et celle d’indépendant ?

Oh oui ! Je suis énormément plus efficace en indépendant, je travaille de  façon plus libre tout en tenant compte de toutes les contraintes  liées au travail. Cela me permet de créer un meilleur résultat et une  harmonie entre les contraintes initiales et le résultat créatif final. De  même,  il y a aussi la possibilité de choisir avec qui et sur quels projets je  travail, ce qui pour moi est vraiment important. Je suis très ouvert à  toutes  les propositions, il y a un aspect parfois assez affectif dans mon choix
final.

12– Ta plus grosse galère au niveau de ton boulot en temps  qu’indépendant ?

Les commanditaires qui ne payent pas ou très en retard ou encore ceux qui  t’appellent du jour au lendemain pour un travail à rendre dans quelques  heures. Mais hélas c’est un grand classique dans ce métier 😉

13– Ton plus beau souvenir en temps qu’indépendant ?

J’en ai beaucoup en fait 🙂 Quand les commanditaires sont ravis du  travail, qu’une relation se crée, qu’ils deviennent des amis et qu’une  grande relation de confiance se crée, ce sont pour moi de belles choses qui  m’arrivent en tant qu’indépendant.

14– Pour ceux qui te lisent et qui rêvent de devenir graphiste  indépendant, tu leur conseilles quoi ?

Du travail, beaucoup. De la curiosité, énormément. De la confiance et un  peu de folie parfois. Et également d’être bien entouré par ses proches, sa  famille. En effet, on croit souvent qu’eêtre designer indépendant est un  métier de solitude mais ce n’est pas si vrai au final.. 😉

15– Comment gères-tu tes deux casquettes, chercheur à l’Ensalab et  indépendant ?

Je jongle 😉 En fait, être chercheur demande beaucoup de temps, ce n’est  pas rémunéré, c’est également assez éprouvant pour les méninges. Mais il  faut savoir que cela apporte énormément de connaissances. J’étudie les  méthodologies du design, la sociologie, les interfaces, je me pose des questions auxquelles je ne m’étais jamais confronté. J’essaye donc de créer  des ponts entre mon travail et ce travail de recherche pour nourrir ces deux  choses mutuellement. Et je ne te le cache pas, c’est malgré tout très  intense.

16– Et puis d’abord, ça veut dire quoi être chercheur à l’Ensalab, tu  cherches quoi ?

Être chercheur à l’EnsadLab c’est consacrer du temps pour travailler sur  des projets de design avec deux enseignants chercheurs (Étienne Mineur &  Rémy Bourganel) et l’équipe d’étudiants chercheur (Marie, Kévin & David).  C’est également la rencontre et la collaboration avec des personnes comme Stefana Broadbent, Nicolas Géraud, Stéphane Hugon, Carole Collet, et bien  d’autres. On travaille ainsi en équipe sur des questions d’identité  numérique, de mobilité, d’interface, des nouveaux usages de la  communication. Le tout se fait sur papier, sur iPhone, sur des croquis, des  prototypes, des vidéos, des dossiers de veille, etc.

17– Est ce que tu peux nous décrire ton processus de création ?

Le processus global que j’utilise généralement est un moyen assez pratique  d’avancer de façon itérative sur mes projets. Et ce, en quatre phases. La  première est la découverte, la réflexion et l’immersion dans le sujet. La  seconde est le développement de cette découverte pour resserrer toutes les  choses que j’ai pu découvrir, apprendre et pour en sortir des principes de  design, c’est là où je choisi quel(s) chemin(s) je vais emprunter pour  réaliser mon projet. La troisième est la phase de design où je mets en  forme, en images, ou je crée des principes graphiques, technologiques, où je fabrique mes prototypes, mes esquisses, ça peut partir assez loin parfois.  La quatrième et dernière phase est la phase où je délivre le projet  finalisé, là où je fais à nouveaux des choix et où je tranche dans ma phase  de design pour en sortir et finaliser le projet que je rendrai au final 🙂

18– Mais au tout début, il te faut bien une idée , comment elle te  vienne, tu as une méthode spéciale, une muse ?

L’idée ne sort pas de nulle part en effet. Elle découle de ce processus  décrit ci-dessus avec une dose d’intuition, d’expérience, de feeling,  d’humeur, toutes ces choses impalpables et qui pourtant font souvent la  différence 🙂

19– Une affiche que j’aime beaucoup, c’est Christine is Watching You,  comment elle est née, celle là ?

Héhé, pour rappel, c’est cette affiche En fait, je l’ai réalisé pour la manifestation contre l’Hadopi et aussi pour  protester contre cette loi. J’ai juste symbolisé Christine Albanel (la  Ministre à l’époque qui était en charge de cette loi)  avec sa “belle” coupe  de cheveux puis j’y ai placé un gros oeil à la “Big Brother” pour symboliser la menace que représente l’Hadopi. Au final, l’affiche à fait le tour du  web, est passée à la télé, sur les grands quotidiens et dans les  manifestations : http://spedr.com/tg7a

Ta vraie life, quand tu es pas au boulot

20– Ton bureau chez toi il ressemble à quoi ? (si tu as une photo …)

tout simplement : 

21– tu es roliste ?

hééé non, par contre je suis très attiré par l’esthétique et une certaine  idéologie qui en résulte 🙂

23– tu as d’autre passion, loisir ? lesquelles ?

La typographie est une de mes passions même si elle gravite autour de mon  métier 😉 Sinon je passe beaucoup de temps avec mon appareil photo (  http://www.flickr.com/photos/geoffreydorne ), j’ai également un petit  écureuil chez moi qui me tient compagnie . Je rajouterai à cette petite liste la lecture (des livres anciens souvent..) le  sport et le dessin (que je continue et qui ne m’a jamais quitté 🙂

Branchement dont vous êtes le héros : si à la question 23 tu as  répondu,entre autre jeux vidéo va à la question 24 sinon va à la question 26

24– tu joues à quoi ? tu penses quoi de l’annonce de la sortie duke  nukem for ever ?

25– ton premier souvenir de jeux vidéos ? ton dernier coup de coeur, le  jeu que tu attends avec le plus d’impatience ?

26– Tu t’investis dans des trucs précis ? projet divers / art / asso ?

J’ai quelques projets persos dans mes cartons (un blog sur le dessin, un  autre sur le design, de la création sur iPhone aussi), et quelques projets  avec des amis (projets web notamment). Sinon, j’essaye au mieux de m’occuper  de mon entourage même si avec le boulot ce n’est pas toujours évident 🙂

27– Si tu devais choisir un événement que tu as vécu, un seul, pour te  definir, tu choisirais lequel ?

Une journée où je n’ai rien fait du tout. Mais rien du tout. Pour respirer,  souffler.  Un genre de calme avant la tempête. Ça me ressemble bien. Prendre le temps  de respirer, de s’inspirer et ensuite foncer 😉

Question pour me faire mousser

28– Est ce que tu lis le Mad Blog ? Pourquoi ? (que ça soit oui ou non)

Yep je te lis (pour de vrai hein, pas juste parce que tu m’interviewes :-p).  Et la raison est simple, parce que ce n’est “juste qu’un blog”. Pour moi  l’essence  du blog est une absence de prétention, on y raconte simplement des choses.  C’est ce que tu fais 🙂 Et j’aime beaucoup les petites interviews, ça me  permet  de découvrir de nouvelles personnes également 🙂

Allez, on a presque fini, quelques dernières questions pour vraiment te  connaitre

29– Tu es plus Nicolas Cage ou Harrison Ford ? pourquoi ?

Nicolas Cage… parceque : Volte/face, La Cité des anges, 8mm sans oublier  Kick-ass ! 😉

30– Si tu devais choisir un bouquin, un bon film, une série cool, une  série pourrie , un nanard, tu choisirais quoi  (tu dois choisir un de  chaque et si possible donner une explication) ?

  • un bouquin : le bushido, une référence morale pour moi 🙂
  • un bon film : Léon, le film de mon enfance qui continue de me faire oublier
  • que Besson a fait Taxi III
  • une série cool : sans hésiter : The IT Crowd, série de geek & de nerd au
  • possible, imbattable dans le style 😉

31– Ton pire souvenir scolaire ?

Mes cours de latin 😉

32– Quand je dis chaussette, tu penses à quoi en premier ?

Rouge !

33– Tu es plus lasagne ou omelette norvégienne  ?

En tant que grand  amoureux de la bonne nourriture, les lasagnes  norvégiennes ça doit bien exister non ? 😉

34– ton livre de chevet actuel ? Pourquoi ?

En ce moment j’ai un livre sur la neurobiologie et les neurosciences. Tout  simplement parce que ça me passionne.

35– Le livre que tu as détesté lire et que pourtant, tu as fini ?

Hum, je n’en ai plus le souvenir, je ne vais pas au bout d’un livre quand  il m’ennuie.

36– le logiciel libre, le nom te parle ? tu en utilises certains ? Tu  en penses quoi ?

Je vais souvent piocher chez Framasoft de nombreux logiciels pour faire de petites tâches de retouche vidéo, des utilitaires pour mon  ordinateur (7-zip, VLC, etc.). J’apprécie  et je soutiens le libre dans sa démarche mais également dans la façon de  penser. J’entretiens en ce moment  une réflexion sur le libre en graphisme & en design. Affaire à suivre 😉

37–  Je suppose que tu connais les licences Creatives Commons.  Certaines des licences CC sont libres, qu’est ce que tu penses du libre  appliqué à l’art ? et plus  spécialement dans le domaine de la création graphique ? (si tu veux des  précisions sur les licences libres :  http://fr.wikipedia.org/wiki/Licence_libre et la licence art libre : http://fr.wikipedia.org/wiki/Licence_Art_Libre )

Justement, j’y reviendrai très bientôt mais le libre rattaché à la création  graphique est encore un domaine assez mince. Je pense que tout est  pratiquement à construire dans ce domaine là…

38– Si tu as répondu à la question 37, que tu pensais qu’on ne pouvait  pas appliquer les licences libres au niveau de la création graphique,  peux tu expliquer pourquoi à ton avis  c’est différent entre la création de code de logiciel et la création  graphique ?

39– tu as déjà publié des créa en licence libre ?

Toutes mes créas sur Jaffiche.fr sont publiés avec le principe de “allez-y, servez-vous, diffusez, prenez tous” mais “ne vendez pas ce travail gratuit”. Toutes les publications &  réflexions sur Graphism.fr sont sous CC,  toutes les affiches que j’ai créé pour Owni.fr sous sous CC et je place  maintenant pratiquement tous mes travaux  graphiques sous CC 🙂 J’espère que de nombreux graphistes feront la même  chose à l’avenir 🙂

Juste avant la fin, un peu de liberté

39– Une question à laquelle tu aurais aimé répondre et que je ne t’ai  pas posé ?

.. Et à laquelle je t’invite à répondre : quels sont les projets pour ton  blog ? 😉

40– Et donc, la réponse ?

Développer des rendez-vous toutes les semaines sur mon blog, poursuivre ma  réflexion, peut-être inviter quelques personnes à y écrire, faire des  chroniques et pourquoi pas des vidéos.

41– Un coup de gueule à passer ?

Pas de coup de gueule, juste un petit mot pour vous inviter à être curieux  et à ne jamais vous laisser faire 🙂

Le mot de la fin, en 17 mots ? (ce qui fait les 17 mots de la fin … )

Merci à toi pour cette interview, continue dans ce sens et quand tu veux  pour un café 😉

je dis "allez-y, servez-vous, diffusez, prenez tous" mais "ne vendez pas ce
travail gratuit"

Ep1 : Nilgor, bourreau de père en fils.

Connaissez vous l’Ilderland ? C’est un joli petit pays, perdu quelque part dans les méandres du Moyen-Âge. La capitale est nichée au sommet d’une haute et sombre montagne, qui se trouve d’ailleurs être l’unique montagne du pays. Le château du Roi, lui se dresse en plein centre de la capitale. C’est un beau et fier château, tout en donjons, tours de garde, remparts et minaret. Dans la cour du château, quelques petites maisons recouvertes de leur toit de chaumes sur lesquels, parfois, se réfugient poules et poulets.

Puisque nous parlons de chaumière, vous voyez la petite là, qui se dresse tout contre le mur d’enceinte nord, avec ses murs noircis et son toit légèrement bancal ? C’est là qu’habite Nilgor, le maître bourreau. Quelque soit l’heure de la nuit ou du jour, elle bourdonne d’activités, des bruits bizarres y retentissent, des explosions s’y font entendre, des feux s’y déclenchent, des odeurs pestilentielles s’en échappent parfois. Et lorsque par miracle le calme s’y fait pour quelques instants, on ne tarde alors pas en voir sortir Nilgor, les bras chargés de plans, courant à la recherche du Roi comme si le destin du monde en dépendait.
Nilgor prend en effet son métier très au sérieux qu’il a hérité de son père que lui même avait hérité de son père et cela depuis que l’Ilderland est l’Ilderland.
Nilgor est le bourreau du Roi. Lorsque c’est nécessaire, il torture et met à mort les malheureux prisonniers qui pourrissent dans les geôles du château.

Mais les geôles sont bien souvent désespérément vide. Alors en attendant, pour ne pas s’ennuyer, il invente de nouveaux moyens de torture, tous plus tordus, loufoques, inimaginables les uns que les autres.

Vous voulez mon avis à propos de Nilgor ? Mon arrière-arrière-grand-père avait coutume de dire que les maisons ressemblaient à leur propriétaire. Si c’est vraiment le cas, le plafond de la chaumière de Nilgor doit être un véritable repaire d’araignées.

Tenez justement, le voilà qui sort en courant de sa chaumière, apparement tout excité, venez approchons-nous…

En effet, Nilgor, habillé de son uniforme de bourreau courrait vers le donjon du château tenant un bizarre assemblage de métal dans ses mains.

“Le Roi, je cherche le Roi, laissez passer le bourreau du Roi” s’époumonait-il en courant vers la salle du trône. Le Roi s’y trouvait d’ailleurs, somnolant sur son grand trône d’ivoire et d’or rembourré de coussins. Lorsque que Nilgor entra, ou plutôt fit irruption dans la grande salle, le Roi sursauta, manquant d’en perdre sa couronne.

Le Roi de l’Ilderland avait tout du bon vieux Roi. Ses cheveux blancs et sa longue barbe immaculée trahissaient son âge plus que vénérable. Un  embonpoint plus que confortable et qui augmentait avec les années, suffisait à prouver son amour de la bonne chair. Et si, en ce début d’après midi, le Roi somnolait sur son trône, c’était parce qu’il digérait lentement le dernier festin qu’il venait à peine de finir d’engloutir.

Le Roi se redressa, remettant sa couronne d’aplomb et tout en baillant à moitié, s’adressa à Nilgor d’une voix passablement endormie. “Oui, maître bourreau ?”

Le Roi aimait bien Nilgor. C’était en effet grâce à Nilgor que le royaume était aussi prospère. Grâce à Nilgor que le Roi avait pu s’offrir son magnifique trône. La réputation de son maître bourreau avait en effet franchi les frontières du pays. Elle était allée même bien plus loin, traversant pays après pays, jusqu’à, mais cela n’était sûrement que rumeurs d’ivrognes, ce qu’elle rebondisse contre les bords du monde. Des dizaines et des dizaines de touristes se pressaient à chacune des exécutions publiques de l’Ilderland espérant pouvoir admirer la nouvelle machine à torturer que Nilgor n’avait pas manqué de construire. Et qui dit touristes dit argent, dépenses, souvenirs, achat de petits cadeaux. Des boutiques de souvenirs n’avaient d’ailleurs pas tardées à fleurir partout dans la ville. On y vendait des modèles réduits de machines à tortures, des plans, des maquettes, des poupées Nilgor, des oreillers, des tableaux dédicacées et que sais-je encore.  Et à chaque fois qu’un touriste achetait un souvenir, louait une chambre, s’offrait un repas, une partie de son argent, grâce à la magnifique invention qu’était les impôts, se retrouvait dans les coffres du Roi. Alors oui, le Roi adorait son maître bourreau. Il l’adorait tellement qu’il lui pardonnait même les multiples entorses à l’étiquette que Nilgor ne manquait pas de faire. Que voulez-vous, on ne tue pas la poule aux oeufs d’or.

Nilgor après une rapide révérence, tellement râtée qu’elle en aurait fait se pâmer de honte un courtisan professionnel, s’approcha du Roi, donnant des explications d’une voix surexcitée.

“Vous voyez, Majesté, après le repas, j’adore manger une fine tranche de fromage sur du pain. Et comme je suis assez gourmand, j’en mange toujours deux. Mais c’est vraiment difficile de couper une fine tranche de fromage, une tranche dont l’épaisseur ne varie pas et qui soit suffisamment longue pour recouvrir le pain.”

A ce moment, Nilgor sortit un pavé d’emmental d’une quinzaine de centimètres de long, d’une demi douzaine de largeur et d’épaisseur, mimant le geste consistant à couper une longue lamelle d’un peu moins d’un demi-centimètre d’épaisseur.

“Vous voyez ?  C’est presque impossible de faire une belle tranche, et ça m’a toujours empêcher de pleinement déguster mon fromage…”.

Le Roi, ne comprenait pas vraiment ce que lui racontait son bourreau, commençait à s’impatienter et à se dire qu’il n’arriverait jamais à se rendormir…

“Soit, soit, mon maître bourreau, mais en quoi cela concerne votre Roi ?
Venez-en au fait que diable !”

Nilgor s’empourpra, puis continua.

“Vous allez comprendre Majesté, regardez. Pour résoudre mon problème, j’ai inventé une machine découpeuse de tranches de fromage. Et comme je suis gourmand, elle coupe deux tranches à la fois”

Nilgor s’approcha un peu plus du Roi,lui montrant le bizarre assemblage qu’il tenait contre lui. La machine, si on pouvait l’appelait ainsi était en fait très simple, deux espèces de C de fer se faisaient face. Les C étaient reliés par quatre tiges filetées de métal. On rapprochait les C de fer l’une de l’autre en vissant des écrous qui se trouvaient sur les tiges. Si on serrait les écrous au maximum, on se retrouvait donc avec un parallélépipède. Sur les parties horizontale des C, on pouvait distinguer une petite rainure, se trouvant à peu près à un demi centimètre de la partie verticale du C de fer.

“Regardez Majesté, je place le fromage entre les mâchoires de ma machine, je serre avec les écrous jusqu’à ce que le fromage soit coincé et ensuite…”.

Nilgor sorti deux lames de fer qu’il plaça dans les rainures et qu’il fit glisser ensuite dans celles-ci, coupant deux tranches parfaites de fromages.

“Et voilà, j’obtiens deux magnifiques tranches de fromage, et cela quelle que soit l’épaisseur de départ de mon bout de fromage, n’est-ce pas magnifique Majesté ?”

Le Roi qui ne comprenait maintenant plus rien et qui commençait à s’ennuyer ferme, s’énerva un peu plus.

“Vous gagnez toutes mes félicitations pour votre invention cher maître bourreau, mais en quoi cela justifie-t-il que vous dérangiez votre Roi ? Vous auriez du montrer cela à mon chef cuisinier.”

Nilgor s’empourpra un peu plus.

“Je suis désolé d’abuser ainsi de votre temps mon cher Roi, mais si je viens vous parlez de ma toute petite invention, c’est parce qu’il m’est apparu tantôt, tandis que je me coupais deux tranches de fromage, que nous pourrions construire une machine bien plus grande, et qu’à la place de fromage nous pourrions découper un supplicié en tranche, toutes fines, jusqu’à ce que mort s’en suive, qu’en pensez-vous mon Roi ? Si vous m’en donnez la permission j’aimerais construire tout de suite la machine pour pouvoir l’utiliser dès que possible”

Le Roi, réprima un frisson, imaginant la chose, se disant une fois de plus que son maître bourreau était complètement fou…

Puis le Roi pensa à tout l’argent qu’allait rapporter la prochaine torture publique et il sourit à Nilgor.

“C’est vraiment une idée géniale que vous avez eu mon cher maître bourreau, vous avez bien entendu mon autorisation, construisez la machine aussi vite que possible. Je suis sûr qu’elle enthousiasmera les foules qui viendront assister à votre office.”

Et tandis que le Roi continuait tranquillement sa sieste, rêvant de trône et de festin, Nilgor tout joyeux, rempli du sentiment du devoir bien fait, commençait à construire sa découpeuse de suppliciés.