Feb 182010
 

Lorsque ma chère et tendre m’avait parlé de la série JPod, j’étais aux anges. Les premiers épisodes m’avaient ravi, je crois qu’il n’y a pas de mots plus justes. Mais malheureusement, la série fut annulée et moi, je dus me contenter de pester sur les fout… incompétents qui prenaient de telles décisions.

Alors, bien entendu, vous imaginez ma joie lorsque que je découvris qu’Au Diable Vauvert sortait le bouquin en français. Si j’avais pu, je me serais précipité immédiatement pour acheter ce petit joyau. Malheureusement, Aion et quelques autres bouquins ayant asséchés mon budget ‘loisirs’ je dus attendre quelques temps avant de pouvoir devenir l’heureux propriétaire d’un exemplaire de JPod (et râler, avec raison, à chaque fois que je croisais un inconnu le nez plongé dans son exemplaire de JPod).

Mais revenons en au bouquin.

Tout d’abord, l’aspect extérieur.

Vous allez me dire, qu’est-ce qu’on s’en fout ? Sauf que non, c’est important. Il m’est arrivé de ne pas acheter un bouquin à cause de son odieuse couverture (et le contraire fut également vrai).

C’est un bon pavé de 523 pages. La couverture est très sympa, grise métallisée, avec six petits bonhommes type Légo. C’est d’ailleurs la même couverture que la version US.

1- L’histoire

Tout allait pour le mieux pour Ethan et ses cinq acolytes déjantés. ‘Enfermés’ dans JPod, une espèce de placard professionnel dont l’on ne sort jamais, ils bossent tranquillement sur un jeu de skateboard. Et par bosser tranquillement, je veux dire qu’ils en font le moins possible, en trouvant toutes les excuses possibles pour ne pas travailler. Tout va dans le meilleur des mondes des développeurs de jeux vidéos, jusqu’à ce que le service marketing ponde une nouvelle idée géniale : intégrer un PNJ tortue dans le jeu de skateboard… Et là, tout dérape, enfin je devrais dire sur-dérape.

JPod ne raconte que cela, le quotidien complètement burlesque d’Ethan. Comme Ethan passe la majeure partie de sa vie au boulot, JPod raconte donc aussi la vie de ceux qui bossent avec lui, à savoir l’équipe de dev de jeux vidéos la plus spéciale du monde. Et par spéciale, je veux dire qu’elle se compose de (n’ayons pas peur des mots) ratés, ultra-geeks, nerds, psychotiques et perdus de la vie. Notre gentil héros ayant une famille, quand même, on pourra aussi se régaler de ses différentes histoires de famille. Sachant qu’à bien y réfléchir, les camarades de boulot d’Ethan sont presque normaux comparés à sa famille…

Un livre qui ne raconte que la vie quotidienne des personnages qu’il met en scène, cela vous rappelle Seinfeld et la série qui ne raconte rien ? C’est normal, c’est un peu ça, les persos frappadingues en plus.

Vous ne me croyez pas ? Alors allez, pour le plaisir j’en liste quelques uns :

  • un figurant de films ratés spécialiste de danse de salons,
  • un mafieux chinois, très… spécial,
  • une mère bien sous tout rapport et cultivatrice de drogues,
  • un mec qui se shoote au sirop contre la toux,
  • Douglas Coupland lui-même, qui se met en scène dans son propre bouquin,
  • ….

Et donc forcément, avec autant de personnages déjantés, il ne peut arriver que trucs complètement fous sur trucs complètement fous. A tel point que parfois, on pourrait croire qu’en fait on s’est retrouvé, par un phénomène bizarre, dans un livre de Jasper Fforde (auteur que j’adore d’ailleurs).

2- Le reste

2.1 Typo quand tu nous tiens

Tout le livre joue sur la typo, la géographie des lettres. Et je dois dire que j’aime beaucoup. Sur certaines pages il n’y a que 2 ou 3 mots, écrits en gros. Sur d’autres, ça sera écrit en plus petit, tout serré. Il y a parfois des listes de mots, sur deux ou trois pages (pour ceux qui connaissent, on retrouve un peu les mêmes sensations que lorsque l’on lit la La Maison des Feuilles).

2.2 Scrapbooking

Le bouquin raconte la vie quotidienne des protagonistes, je l’ai déjà dit. Et leur vie quotidienne, c’est avant tout, comment ne rien faire au boulot. Et là où c’est fort, c’est que leurs activités sont vraiment détaillées dans le bouquin, genre scrapbooking de vacances avec les tickets de métros et les polaroids collés avec du chewing-gum. Cowboy (l’un des perso) retrouve de vieux spams de 2003 ? On a le texte du spam dans le bouquins.
Mark le Maléfique (pourquoi ce surnom, vous verrez en lisant) donne une liste de 58 894 chiffres au hasard et proposent à ses camarades de trouver la position du O qu’il a glissé à la place d’un 0, sans utiliser rechercher, bien entendu, eh ben on a la liste des 58 894 chiffres (et je dois avouer que j’ai chercher le O, et j’ai pas honte). Ça a l’air tout con, mais ça donne une vraie force au bouquin, ça le rend vraiment immersif, le temps d’un jeu, on devient un JPoder (l’un de mes préférés étant quand même, le jeu qui fait intervenir Ronald Mac Donald).

3- Alors, faut l’acheter ou pas ?

Plus que oui. Absolument même. Et ça, malgré ses défauts. Parce que oui, JPod, n’est pas sans défaut. En fait, pour être tout à fait franc, je trouve que la fin est bâclée. Pas la dernière page, que j’adore. Mais dans la dernière partie, je trouve que Coupland se laisse aller à la facilité. A rajouter un rebondissement ‘grosse ficelle’ qui au final n’apporte rien, toujours à mon avis, qui est juste posé là pour finir le bouquin sur un ‘changement’.

C’est dommage, parce qu’en plus, il s’était sorti plutôt bien de l’exercice difficile consistant à se mettre soi-même en scène dans un bouquin.

Mais même malgré ça, je le classe tout de suite dans la très petite catégorie de mes bouquins préférés, qu’il faut absolument lire avant 50 ans, sinon c’est que l’on a raté sa vie.

Et ce n’est pas grave si vous n’êtes pas geek, vous comprendrez quand même.

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