Trello par ci, Trello par là.

C’est Bruno le premier qui en a eu l’idée. Utiliser Trello pour noter les livres qu’il va acheter, qu’il va lire, qu’il est en train de lire, qu’il a lu. Sur le moment, j’étais sceptique sur l’adéquation entre Trello et l’utilisation que voulait en faire Bruno. (Pour la principale raison que je me disais que la liste ‘lus’ allait grossir très très rapidement, surtout si je voulais y stocker petit à petit tout les livres que j’avais lu). Et puis j’ai cherché un autre outil pour faire la même chose. Mais à part mettre en place une vraie gestion de bibliothèque, je n’ai rien trouvé de mieux que la façon de faire de Bruno.

J’ai donc ouvert mon propre Trello de lecture. (Bon comme je suis en vacance, ma liste PAL (pile à lire) qui devrait faire 30 ou 40 livres, est toute petite, mais ça va se remplir petit à petit.

Et comme je me sentais en forme, j’en ai ouvert un concernant les jeux de rôles / de plateau. (Là aussi, ce n’est pas encore exhaustif, mais ça va se remplir petit à petit).

Les commentaires, suggestion de lectures sont bien entendu les bienvenus. (J’ai créé deux cartes vides exprès pour vous permettre d’y ajouter des commentaires).

Être Geek, chronique du naufrage du sens d’un mot.

Cela fait longtemps qu’écrire quelque chose sur le sujet me titille. Mais c’est à la fois un sujet personnel, trollifére et pas forcément intéressant. Mais Exirel, avec son petit billet publié sur blog2rolistes a été le billet qui a fait débordé le vase.

Je vais donc faire un billet #troll, un billet plein de vieux con qui râle parce que c’était mieux avant et que maintenant tout fout le camp et s’en va à vau-l’eau.

Donc mon billet parlera de ce que c’est, à mon avis, être geek et du fait que ce terme est maintenant totalement galvaudé et soit devenu un qualificatif qu’on s’auto-décerne, comme un trophée de jeu vidéo, parce qu’il se trouve que depuis quelques années, le geek c’est In, merci au marketing de masse.

Il semblerait donc qu’aujourd’hui, être geek, cela veut dire être quelqu’un qui possède différent terminaux informatiques et les utilisent d’une façon ‘cool’. Quelques phrases vraiment entendues (ou lues) qui ont eu le don de m’énerver prodigieusement :

  •  ‘j’ai discuté sur facebook jusqu’à 3h du mat, suis trop geek’
  •  ‘dés qu’il y a un nouveau truc (mettre ici un nom de marque, mais c’est souvent Apple qui ressort) qui sort, il faut que je l’achète tout de suite, parce que je suis trop un geek’
  • ‘Nan mais c’est pas possible que je n’aille pas voir The hobbit en avant première et en costume, suis trop geek’ (dit par une personne n’ayant pas lu le livre, ni les trois tomes du seigneurs des anneaux, ici ça marche aussi avec quelques modifications avec games of thrones).

Tout cela me désole. J’en viens à préférer, il y a de cela 15 ans le fait d’être ostracisé du fait de l’étiquette geek que je portait au dessus de ma tête. D’ailleurs, pour moi, être geek implique, en partie au moins, ce décalage avec les autres. Être geek, c’est avant tout vouloir vivre sa passion sans se préoccuper de ce que les autres pourront en penser, c’est faire le choix de faire une croix, si nécessaire sur des interactions sociales trouvées peu intéressante pour privilégier sa (ou ses) passions. Il y a pour moi, une notion forte de ‘sacrifice choisi’. De prise de conscience qu’il faut parfois choisir entre faire ce que l’on a vraiment envie de faire et être bien vu socialement, bien intégré. Prendre conscience que cela peut donner ‘mauvaise réputation’, qu’on peut avoir l’air alors d’un ‘je ne sais quoi’. Cela n’a d’ailleurs pas forcément de rapport avec l’informatique ou les jeux vidéos. Quand j’étais collégien/lycéen, il suffisait d’être rôliste, fan de jeux de cartes à collectionner (magic ou autre d’ailleurs), fan de comics ou de manga pour être catalogué ‘bizarre geek’. J’avais même des copains fan de modélisme, qui n’avaient jamais touché à un PC mais qui passaient leur soirée/week-end à construire des avions en balsa, qui étaient eux aussi catalogué geeks pas fréquentable, ou des potes accros aux échecs qui eux aussi se voyaient taxés de geek. Et c’était vrai au final. Parce que tous, nous faisions passer notre soif de connaître, de comprendre, de savoir, d’absolu découverte concernant notre sujet de passion avant les relations sociales avec les gens qui ne nous comprenaient pas. Bon, je ne nies pas que le travers de cela, c’était une tendance à l’auto-ostracisation, à une sorte d’élitisme du rejeté, élitisme bizarre à base de ‘regarde moi ces noobs qui ne savent même pas lire le Quenya ou le Sindarin’ (je crois que j’ai vraiment du dire cette phrase, à un moment ou j’avais la nuque longue, un dictionnaire Français ↔ Quenya dans mon sac, un D20 porte bonheur et un jeu de tarot qui ne me quittais jamais).

Si je suis un geek, si j’étais un geek, ce n’est pas parce que j’ai commencé l’informatique à l’école primaire, le soir après l’école, dans le club info de mon école. C’est parce que j’ai choisi de le faire plutôt que de rester devant la télé ou d’aller faire du foot comme la plupart des garçons de mon âge, malgré les sarcasmes que cela a entraîné.
Si j’étais un geek, ce n’est pas parce que j’avais les dernières consoles de jeux juste pour faire comme tout le monde (d’ailleurs jusqu’à mes 15 ans, je n’avais qu’une Atari 2600 comme console), mais parce que j’avais un ordi et que je me battais avec des nuits entière pour apprendre le basic puis le turbo pascal pour pouvoir ‘faire faire des choses que j’aurais imaginé à mon ordinateur’ (ça aurait marché aussi si j’avais passé des heures à apprendre par cœur le moindre recoin des niveaux d’un jeu pour arriver à le finir sans utiliser un seul continu ou en utilisant qu’une seule arme, etc etc). Et tant pis si j’avais l’air d’un mec bizarre qui n’était du coup pas invité aux booms des mes camarades de classes (où que l’on me donnait une fausse date pour être sur que je ne pourrais pas être la, par un malheureux hasard).
Si j’étais un geek, c’est parce que je voulais comprendre, apprendre, savoir, tester, aller le plus loin possible, quitte à y passer des heures, des jours, des nuits. Si je suis toujours un geek, c’est parce que je veux toujours comprendre, apprendre, savoir, tester, aller le plus loin possible.

Si j’étais un geek, ce n’est pas parce que j’achetais des trucs ‘geeks’ , juste parce qu’ils étaient ‘geek’. Je les achetais parce que je les aimais et que je comprenais leur sens. Bon aussi parce que cela permettait de faire un tri rapide des gens que je croisais/croise. Typiquement quand je porte un tee-shirt avec une référence à Firefly, je sais que je vais avoir quelque chose en commun avec celle/celui qui va la comprendre. Moyen comme un autre de se reconnaître entre ‘nous’:). Enfin, on va dire qu’avant ça marchait bien, maintenant ça m’arrive de croiser des gens qui ‘s’habille geek’ sans avoir la moindre idée de ce que signifie les choses qu’ils portent, et croiser quelqu’un qui porte un truc flaggué Cthuhlu sans connaître Lovecraft, ça fait bizarre…. (cela me fait penser à l’époque où avoir des fringues avec des caractères chinois/japonais étaient ‘cool’ et où tout le monde voulait porter un truc avec de telles inscriptions sans savoir du tout ce qu’il y avait écrit, me suis toujours demandé si certains ne portaient pas des fringues avec genre ‘gros couillon’ écrit dessus)

Le jour ou je ne voudrais plus que paraître et utiliser, faire mien des codes que je ne comprends pas, juste parce que j’ai l’impression qu’ils ‘font bien’,  je ne serais pas ce que je serais, mais sûrement pas un geek, dans le sens que je donne à ce mot. (J’en serais peut être toujours un, dans le sens qu’il tend à avoir de plus en plus maintenant, mais bon, cela ne m’intéresse pas vraiment).

The hobbit, un film trop attendu

J’ai profité d’un de mes multiples passages à Paris pour aller voir, The Hobbit, dans une salle un petit peu sexy, à savoir la grande salle du Grand Rex (qui est juste hallucinante, avec les décorations antiques sur les cotés, le plafond étoilé et une taille … qui force le respect ).

Par contre, je vous préviens tout de suite, je vais spoiler des parties du film.

Comme je n’avais plus lu bilbo depuis … oula très très longtemps, je l’avais relu cet été, quand j’avais appris que le film serait finalement une trilogie. Je me demandais en effet, comment il était possible de faire trois films avec un aussi petit bouquin. Ma lecture estivale m’avait convaincu qu’en brodant, c’était possible. Et au vu du premier film, oui en effet, les trois films tiendront.

Mais qu’est ce que j’en ai pensé ?

Alors déjà, concernant le respect du scénario… Bon soyons clair, comparé à The Hobbit, Les films du seigneurs des anneaux étaient des adaptations fidèles des bouquins et je pèse mes mots. Là avec, the hobbit, on s’éloigne parfois très loin du récit de Tolkien.

Parmi les modifications les plus importantes que j’ai vu voir au niveau de l’histoire :

  • les passages avec Radagast (qui dans le bouquin est juste cité, deux petites fois et n’intervient jamais)
  • le rajout d’Azog (qui est bien sensé mourir lors de la bataille de la Moria et dont le fils apparaît à la toute fin du livre the hobbit, lors de la bataille des cinq armées)
  • l’introduction avec bilbo et frodon
  • la modification de la scène avec les Trolls (où dans le livre, Bilbo décide d’aller leur faire les poches).
  • Le passage chez Elrond, là grand n’importe quoi. Dans le bouquin, il n’y a aucune tension entre les nains et les elfes. Et Galadriel n’apparaît pas.
  • La bataille avec les orcs, à la fin du film, en attendant que les aigles arrivent.
  • Le boost de charisme de Thorin. Il a clairement pris un +10 à son charisme. Dans le bouquin, c’est un chef de groupe peu expérimenté qui veut avant tout récupérer le trésor gardé par le dragon. Dans le film, c’est un roi en exil plein de noblesse et de leadership.

Je dois en avoir oublié, mais je ne suis pas non plus un expert en Bilbo the Hobbit. Après il y a des rajouts, pour faire durer, comme le passage ou les nains essaient de sortir de la montagne des gobelins. Course poursuite dans les ‘tunnels’ d’une mine, espèce de mix entre Hugo délire et Indiana Jones 4 … Ce sont des changements mineurs, du ‘brodage’ pour faire tenir la durée au film et pour rendre les choses un peu plus ‘sexy’ que ce qui est décrit dans le livre.

Mais alors, qu’est ce que j’en ai pensé au final ?

Le plus dérangeant pour moi est la modification de la façon dont l’on perçoit le personnage de Bilbo. Celui-ci devient un ‘héros’ pour la compagnie très rapidement, sauvant même Thorin lors de la bataille des pignes de pins. Dans le bouquin, ce passage au statut de ‘héros’, membre indispensable de la compagnie arrive plus tard. De même, Bilbo fait preuve de moment de courage (ou de folie) qui sont gommés dans le film (que ce soit le moment où il veut voler les trolls ou celui où il choisit lui même de ceindre Dard (dans le film c’est Gandalf qui lui donne).

Pour le reste, si on oublie que le film est sensé être une adaptation fidèle du bouquin de Tolkien, on passe un bon moment, voir un très bon moment. Il y a des elfes, des nains, des orcs, des gobelins et des batailles. Le vernis ‘conte’ est plutôt bien retransmis, avec une lumière chaude, des couleurs vives et une ambiance bien moins plombée que dans le seigneur des anneaux et des méchants assez souvent pas mal ridicule (que ça soit les trolls ou le roi gobelin). Et la bande son est toujours autant au niveau. Et même si on sait que par exemple Galadriel ne doit pas apparaître, on est content de la revoir, comme des couillons de vieux fan de la première trilogie.

Quand à la 3D, je ne l’ai trouvé pas forcément très utile. Elle offre parfois une immersion intéressante mais c’est une vrai gène lors de scènes avec des arrière-plan très détaillés ou lorsque que les choses bougent beaucoup et rapidement.

Un petit point pour troller en guise de final. La plupart des critiques négatives que j’ai pu lire conspuent les rares choses qui sont fidèles au bouquins. Comme par exemple la trame globale de l’histoire (ça c’est le pompon) ou le passage du chant des nains (qui en vf est pas top top mais pas non plus ridicule, mais passe bien en vo (vive spotify et la playlist de la bande son) ). Je trouve que c’est quand même le pompon de critiquer une adaptation de bouquin sur les points où il est fidèle au livre qu’il adapte. Il aurait peut-être fallu lire le livre avant….

Mes découvertes de fin d’année

J’ai fait quelques découvertes intéressantes que ce soit niveau bouquins, comics, jeux de plateau ou jeux de rôles. Je me suis dit que cela pouvait être intéressant de les partager. Et puis sait-on jamais, si jamais vous n’aviez acheté aucun cadeau de Noël, pensant que la fin du monde vous dispenserait de réveillon, vous allez vous retrouver en panique, demain, à courir partout pour trouver des cadeaux. Ma petite sélection pourra peut-être vous aider.

Les bouquins :

  • Contes désenchantés. Un livre sympa, très sympa. Une compagnie de troubadour s’arrêtent dans une auberge et échange contes contre bières. Chaque conteur a son univers, son type d’histoire préféré. Récit grivois, triste ou d’amour, les clients de l’auberge en auront pour leur bourse. En filigrane, entre chaque histoire, se déplie l’histoire, la vraie, celle d’un complot contre le royaume… Une excellente surprise que je n’avais acheté au départ que pour faire passer les trajet de TGV.
  • Magie Brute : Si c’est du l’Atalante, alors c’est forcément bien. Encore une fois, ce proverbe se vérifie. Une uchronie très sympathique qui se passe dans les années 30. Année 30, magie, zombies allemands, le cocktail parfait pour faire un grand moment de plaisir. Et c’est réussit. J’ai littéralement dévoré le bouquin, suivant un héros presque anti-héros, hard boiled comme je les aime.

Les comics :

  • Au bout des mondes, SandMan Tome 8, Neil Gaiman. Je savais que Gaiman avait écrit plusieurs scénars de comics. Je n’en avais jamais encore lu. Il a fallu que je tombe par hasard, à Nantes, sur une petite boutique de Comics, pour craquer et acheter le tome 8 de SandMan (Chaque tome se suffit à lui même et peut être lu indépendamment). Les protagonistes de Au bout des mondes sont chacun pris par surprise par une tempête de réalité et se retrouve tous dans une étrange auberge. Pour faire passer le temps, ils vont se raconter des histoires. (Oui encore un livre ou les personnages se racontent des histoires, je sais, je suis monomaniaque). Le dessin est très plaisant, le scénario et les dialogues aussi, à acheter les yeux fermés.
  • Fables, tome 1 : Légendes en Exil J’ai découvert Fables en lisant Casus Belli. Le principe de ce comics dont il existe déjà 17 tomes est simple. Les héros des contes de fée existent. Ils ont été chassés de leur royaume par l’Adversaire. Pour survivre ils ont donc été obligé de venir habiter parmi nous, au cœur de New Yotk… Ce premier tome, en plus de poser le décor et de nous faire découvrir les personnages verra Bigby, grand méchant loup repenti et shérif de Fableville, au prise avec une affaire de meurtre pas commune, celui de la sœur de Blanche Neige.

Jeux de plateau :

  • Dixit :  Dixit est un jeu découvert fin octobre et que j’ai totalement adoré. C’est en plus à mon avis un excellent jeu pour faire de l’initiation au jeu de plateau. Le principe est simple. A chaque tour, un des joueurs choisi (sans la dévoiler) une de ses cartes (qui sont magnifiquement illustrées). Il la pose face cachée sur la table et donne une phrase qui décrit plus ou moins bien la carte. Les autres joueurs choisissent eux aussi chacun une de leur cartes qui pourraient correspondre à la phrase donné par le premier joueur. On mélange ensuite les cartes, on les révèle et chaque joueur doit tenter de retrouver la carte du premier joueur (qui lui du coup ne participe pas à cette phase). Ensuite on compte les points. Le comptage des points est très bien fait. En effet, si personne ne trouve la carte du premier joueur, c’est que la phrase qu’il avait donné était trop alambiqué. Il ne gagne donc aucun point. Si trop de gens trouvent la carte, c’est que sa phrase était trop claire. Il ne gagne donc la aussi presque pas de point. Il faut donc que le premier joueur choisisse une phrase suffisamment incompréhensible pour que peu de joueur trouvent mais suffisamment claire pour qu’un moins un joueur trouve sa carte. Les autres joueurs marquent des points dés qu’un joueur se trompent et désignent leur carte comme étant celle du premier joueur. Bien entendu le premier joueur change à chaque tour.
  • Seasons : Mon gros coup de cœur de l’année. Vous jouez des archimages qui se battent en duel. Leur combat prendra place sur trois ans, soit douze saisons. A la fin du combat, l’archimage, qui aura le plus de cristaux (des points de victoires) gagnera. Pour se battre, les archimage pourront invoquer des cartes (avec un système de ressource similaire à Magic). Les ressources sont des énergies (eau/air/terre/feu) plus ou moins facile à récupérer en fonction des saisons. Pour ne pas gâcher le plaisir, il faut parfois brûler des cristaux pour invoquer des cartes et les énergies peuvent se cristalliser pour avoir plus de cristaux. Rajouter à cela du draft de dés à chaque tour (on lance N+1 joueur dés, et chaque joueur en commençant par le premier choisi un dés parmi les dés non encore choisi. C’est ce dés qui lui indiquera ce qu’il a le droit de faire pendant son tour ou combien d’énergie il gagne), la possibilité d’accélérer ou de ralentir le rythme des saisons, le fait que pour invoquer des cartes, il faut augmenter son compteur d’invocation et vous obtenez un jeu complet, très fun, très beau et qu’il faut absolument que vous ayez dans votre ludothèque.

Jeu de rôle :

  • Donjons. Donjons est une petite merveille. L’idée d’origine est simple (et géniale). Pourquoi ne pas combiner du dungeons crawling bien oldscholl avec une bonne dose de principe narrativiste ? Et voilà, vous avez Donjons. Les règles sont simples et claire. EN fait tout pourrait presque se résumer à ‘une réussite, un fait’. Vous tentez des actions, vous lancez des dés, chaque réussite vous donnes le droit de décrire une des conséquences de votre action. Simple et efficace.