Six semaines que je suis papa. Six semaine de bonheur. Six semaine de joie, de chamboulement. Six semaines où l’on se redécouvre soi-même, où la relation que l’on a avec le monde change, ou les référentiels de pensée change.
Mais commençons par le commencement. Récit d’une expérience forcément très personnel, mais en même temps universel.
Tout commence devant une porte. Enfin, pour moi, tout à commencer devant une porte. Lors des césarienne, le papa n’assiste pas.
Il attends donc. Bêtement. En faisant les cents pas. Et en twittant. (Merci d’ailleurs à tous ceux qui à ce moment là, m’ont tenu compagnie à travers leurs replies et leur DM).
Et puis une sage-femme vient chercher le papa. Et elle est là. Toute petite, mais déjà criant à plein poumons. Elle est là et tout change. A ce moment là, il y a un moment très spécial, très doux. La maman est toujours au bloc. Il n’y a que le tout nouveau papa et son bébé. Ce moment là, toi le jeune papa qui n’a pu assister à l’accouchement, vit le à fond.
Moi j’ai bercé tout doucement ma petite en lui racontant … je ne sais plus trop quoi. Un peu tout. Un peu rien.
Ensuite, ensuite chacun vivra son expérience.
- Chacun apprendra que le code couleur du caca de bébé. D’abord noir, puis vert puis jaune moutarde. Et le pire, c’est que ça ne sera même pas dégoutant.
- Chacun découvrira le langage des pleurs, à différencier les pleurs des faims des pleurs de couches pleines, des pleurs de ….
- Chacun découvrira le plaisir des nuits hachées par les pause miam de la petite crevette (et ceux qui comme moi on la chance de très peu dormir et d’en plus avoir une petite fille très sage qui ne réveille que peu de fois ses parents seront plus chanceux que les autres).
- Chacun s’extasiera sur des conneries. Sur le premier sourire, la première vocalise, la première fois que ce petit bout lui serrera, de toute ses minuscules force, le doigt.
- Chacun expérimentera la sensation si douce, si entière qui apparaît lorsque l’on berce sa fille, les yeux dans les yeux et que lentement elle ferme les siens, se laissant aller, totalement sereine, dans un lâché prise complet tellement … dans une confiance si totale qu’elle en est presque effrayante…
- Chacun vivra ou ne vivra pas ses angoisses, ses incertitudes, ses doutes sur le fait de faire tout comme il faut, tout parfaitement. A ce niveau là, si je peux donner un conseil, le même conseil que celui que l’on m’a donné plusieurs fois, c’est de faire les choses au feeling. De s’écouter et d’écouter son petit bout. Si tout va bien.. alors tout va bien, il ne faut pas chercher à tout disséquer, ausculter sans arrêt.
Chacun .. chacun vivra sa paternité à sa manière.
Pour moi, parmi toutes les choses que je découvre, toute les choses que je vis, et si je devais n’en retenir qu’une pour finir ce billet, ce serais.. ce serais un truc auquel je ne m’attendais pas du tout. Ca serait un truc que m’apporte ma fille.
Je l’ai déjà dit, on s’extasie comme des niais, pour un rien. On sait (quand je dis on, c’est bien évidement je, je parle pour moi, je ne sais pas pour vous:) ) très bien que cela ne changera pas la face du monde qu’elle est dit son premier A ou son premier O. Qu’elle est fait son premier vrai sourire avec les yeux. Que tout les bébés le font. Mais on s’extasie quand même. Et, on retrouve la fraicheur de l’étonnement infini de l’enfance. Cette possibilité de s’émerveiller de tout, de ne pas être blasé. Cette faculté a être heureux, pour des petits rien. A vivre, mieux.
One Response to “Être un nouveau papa.”
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C’est beau et touchant. Et ca donne envie! Encore qques mois de patience 😉