Il y a des choses que je trouve désespérante, comme le pressurage des collaborateurs jusqu’à ce qu’ils en deviennent des machines. Involontairement, (bon faut avouer que quand j’ai compris de quoi parler des deux personnes proche de moi, je me suis mis à écouter volontairement), j’ai pu assister à une de ses explications informelles entre un manager (la 50aine) et un de ses collaborateurs (la trentaine tout juste), tout les deux en mode costard cravate ..
J’ai alors twitté une petite phrase au hasard. Mais toute la journée, l’envie de raconter plus en détail m’a tourné dans la tête.
Du coup, je capitule et je profite de mon trajet de TGV pour écrire ce petit billet, qui ne sert à rien, mais que j’ai envie d’écrire.
Pour commencer, plantons le décor.
J’ai mes habitudes dans quelques starbucks sur la capitale, mais parfois j’aime bien en tester des nouveaux, pour le plaisir, parce que chaque starbucks est différent, la population qu’on y croise est différente. En plus les alentours de Saint Lazare sont pas mal pour ça parce qu’il y en a partout, des Starbucks.
J’étais donc dans l’un des trois directement autour de la gare (rue saint Lazare à priori), sirotant tranquillement mon Mocha en traitant mes mails et en préparant ma réunion de la journée quand certaines phrases prononcées pas loin de moi m’interpellèrent.
Je compris rapidement que jeune costard se faisait passer un savon amical par vieux costard. La raison, l’implication pas assez importante de JC, du point de vue de VC. Et le fait que JC apparemment, voulait avoir du temps pour une vie de famille.
Du coup VC a utilisé toutes les ficelles, y compris les plus nauséabondes pour tenter de remettre JC dans le droit chemin :
- la menace à peine voilé : ‘le boulot, c’est sérieux, faut s’impliquer à fond, sinon dans trois mois, tu seras Out, hors jeu, et il n’y aura même pas besoin de te virer, tu partiras de toi même’
- la culpabilisation numéro 1, sur l’investissement fait par l’entreprise sur JC
- la culpabilisation numéro 2, encore pire en mode ‘mais là, c’est toute l’équipe que tu ralentis, en ne t’impliquant pas comme nous’
- la culpabilisation numéro 3 ‘tu veux prendre des vacances en juillet et en septembre ? Mais tu nous as vu prendre des vacances nous ? C’est pas sérieux, faut que tu arrêtes de déconner’
- l’argument du mentor qui sait ce qu’il dit ‘faut nous faire confiance, nous laisser te faire monter en compétence, t’aider à évoluer, suivre ce qu’on te dit’.
Je pense que si j’avais voulu faire une liste des méthodes de management abjecte, je n’aurais pas fait mieux. A si il manque juste le kidnapping de la famille et la menace de la torture.
Comment cela s’est fini ? La je ne sais pas, il a fallu que je parte pour mon propre rendez-vous.
Alors qu’on soit bien d’accord, je ne critique pas les gens qui veulent s’impliquer à fond dans leur travail. Je serais d’ailleurs un peu le moins bien placer pour le faire, vu mon emploi du temps actuel et ma façon de travailler. Et puis les gens font se qu’ils veulent, tant qu’ils le font librement et en conscience.
Ce que je critique par contre c’est :
- premièrement cette tendance à vouloir obliger tout le monde à s’impliquer à fond, de faire du sacrifice de ses temps de loisirs la normalité. (La phrase que j’ai cité sur twitter en est un parfait exemple en plus d’être tout à fait abjecte, ‘ je comprends que tu veuille ta vie de famille, mais la c’est le boulot et si tu privilégies pas le boulot ……’ ) Vouloir faire croire que pour tout le monde, l’unique barycentre acceptable d’une vie doit être le travail.
- deuxièmement la méthode utilisé par VC. Un rendez-vous informel dans un starbucks. Histoire de se placer dans le domaine de l’officieux , du conseil du mec qui sait, qui a roulé sa bosse, au petit jeune. Un peu comme si Yoda t’invitait à La Cantina pour t’expliquer que bon, si tu continues à vouloir avoir une femme et des jumeaux, tu peux t’asseoir sur ta place aux conseils des Jedis, parce que bon, faut pas déconner, si tu veux une bonne place, faut tout donner à l’académie. Et qu’il te fait une fleur là, en te le disant maintenant, parce que c’est ton pote et qu’il veut te permettre de rectifier le tir et de dire à Palmée d’aller se brosser ailleurs avant que les choses ne deviennent vraiment grave et officielles.
Voila c’était un petit billet bien trollifére et qui ne sert à rien, juste à raconter un truc qui je trouve, sent mauvais.
2 Responses to “Manager et paire de gifles”
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out of topic : t’es à paris et tu m’appelles pas ? 😀
coup de vent et emploi du temps chargé 🙂 mais je vais y revenir 🙂